Le résumé
La psychiatrie est en France, depuis l'origine, un secteur où coexistent innovations thérapeutiques et stigmatisation sociale. Cette dualité entre une médecine souvent de pointe, soucieuse de parvenir aux causes de la maladie et donc à la guérison des malades, et une défiance, vis-à-vis des patients comme des soignants, perdure. Plusieurs incidents dramatiques ont pu accréditer l'idée qu'en remplaçant l'enfermement par des soins en milieu ouvert, on prend le risque de défaillances dans la surveillance de personnes qu'il faudrait d'abord empêcher de nuire.
Or, il est possible de surmonter les déficiences dans l'organisation des soins et de dépasser les cloisonnements entre recherche et thérapeutique. Cela suppose de donner à la psychiatrie les moyens de prendre en charge la santé mentale des Français.
Il faut d'abord améliorer l'accès aux soins pour les patients, qui sont encore trop nombreux à s'en trouver exclus. Une détection précoce et un accompagnement attentif du malade et de son entourage permettront ensuite de limiter les souffrances liées à la maladie tout en réduisant les dépenses croissantes liées au diagnostic tardif.
La mise en oeuvre d'une véritable politique de santé mentale suppose également l'augmentation des capacités de la recherche française, tant fondamentale que pratique, pour faire progresser la thérapeutique dans un domaine encore mal connu.
Enfin, il est essentiel de mener les réformes nécessaires avec les professionnels de santé et de répondre à leurs attentes.
Au travers de quinze propositions, ce rapport de l'office parlementaire d'évaluation des politiques de santé (Opeps) entend donner toute sa place à la santé mentale en tant que branche, à part entière, de la santé publique.