LA LIMITATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES
Table des matières
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NOTE DE SYNTHESE
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I - A L'EXCEPTION DE L'ITALIE, TOUS LES PAYS ONT ASSOUPLI LA DEFINITION DES DUREES LEGALE ET MAXIMALE DU TRAVAIL, ET EN ONT TENU COMPTE POUR LA DEFINITION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES.
- 1) En Allemagne et en Espagne, les heures supplémentaires sont calculées par rapport à la durée quotidienne du travail.
- 2) En France et au Japon, des formules plus complexes d'aménagement du temps de travail permettent un décompte moins automatique des heures supplémentaires.
- 3) La législation italienne sur le temps de travail devrait être modifiée très prochainement.
- II - LE JAPON EST LE SEUL PAYS QUI N'AIT INSTAURE AUCUNE LIMITE QUANTITATIVE LEGALE AU NOMBRE D'HEURES SUPPLEMENTAIRES.
- III - SEULE LA LEGISLATION FRANÇAISE A PREVU UNE DOUBLE FORME DE COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES.
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I - A L'EXCEPTION DE L'ITALIE, TOUS LES PAYS ONT ASSOUPLI LA DEFINITION DES DUREES LEGALE ET MAXIMALE DU TRAVAIL, ET EN ONT TENU COMPTE POUR LA DEFINITION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES.
- ALLEMAGNE
- ESPAGNE
- FRANCE
- ITALIE
- ROYAUME-UNI
- JAPON
NOTE DE SYNTHESE
Le 31
octobre 1995, un accord national interprofessionnel sur l'emploi a
été signé entre les syndicats patronaux et quatre
organisations représentatives des salariés. Cet accord
reconnaît que "
la réduction de la durée du travail
constitue un élément de la lutte contre le chômage lorsque
de nouvelles formes d'aménagement du temps de travail permettent des
gains de productivité et le maintien ou la création d'emplois par
des réductions d'horaires
".
Ce texte, qui laisse aux branches professionnelles le soin d'ouvrir des
négociations avant le 31 janvier 1996, afin d'organiser cette
réduction du temps de travail, prévoit notamment de limiter le
recours aux heures supplémentaires aux
" surcroîts
ponctuels d'activité
". Dans cette perspective, les
négociations de branches devront, d'une part, "
remplacer en
tout ou partie le paiement des heures supplémentaires par un repos
équivalent
" pris au minimum par journées
entières et, d'autre part, "
fixer un nombre d'heures
supplémentaires au-delà duquel celles-ci seront
intégralement payées sous forme de repos
équivalent
".
Compte tenu de ces éléments, il a paru intéressant de
comparer la législation française du temps de travail, et plus
particulièrement les dispositions visant à limiter les heures
supplémentaires, à celles de certains pays européens.
En effet, plusieurs de ces législations ont récemment
été modifiées ou sont sur le point de l'être. Cette
évolution résulte notamment de l'obligation de transposer la
directive n° 93/104 du 23 novembre 1994 sur l'aménagement
du temps de travail au plus tard le 23 novembre 1996. La directive impose
notamment aux Etats membres d'établir des limites à la
durée hebdomadaire de travail et de prendre les mesures
nécessaires pour que "
la durée moyenne de travail pour
chaque période de sept jours n'excède pas 48 heures, y compris
les heures supplémentaires
". Elle leur offre cependant la
faculté de prévoir une période de référence
d'au moins quatre mois, et de reporter son entrée en vigueur de 7 ans
sous certaines conditions.
La réduction du temps de travail n'est pas seulement une
préoccupation européenne : le Japon, réputé pour
son nombre élevé d'heures supplémentaires, s'efforce,
depuis 1986, de les réduire.
C'est pourquoi, outre la
France
, le champ géographique de cette
étude comporte
l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni et le
Japon
.
En ce qui concerne le Royaume-Uni, où environ 16 % des salariés
travaillent plus de 48 heures par semaine, aucune comparaison ne peut
être réalisée en l'absence de législation sur le
temps de travail. Il est cependant nécessaire d'attirer l'attention sur
le fait que le Royaume-Uni, contestant les bases légales de la directive
93/104, a saisi la Cour européenne de justice et se refuse à
transposer la directive avant que la Cour n'ait rendu sa décision.
De l'étude des législations des autres pays, il ressort que :
- à l'exception de l'Italie, tous les pays ont assoupli la
définition des durées légale et maximale du travail, et en
ont tenu compte pour la définition des heures supplémentaires ;
- le Japon est le seul pays à n'avoir instauré aucune limite
quantitative légale au nombre d'heures supplémentaires ;
- seule la législation française a prévu une double forme
de compensation des heures supplémentaires.
I - A L'EXCEPTION DE L'ITALIE, TOUS LES PAYS ONT ASSOUPLI LA DEFINITION DES DUREES LEGALE ET MAXIMALE DU TRAVAIL, ET EN ONT TENU COMPTE POUR LA DEFINITION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES.
Tous les
pays, sauf l'Italie, ont adopté au cours des dernières
années des formules de plus en plus complexes pour déterminer les
durée légale et maximale du travail.
Les formules instaurées sont toutes fondées sur un calcul de la
moyenne des heures de travail au cours d'une période donnée.
Elles n'ont pas toutes la même incidence sur le dénombrement des
heures supplémentaires.
1) En Allemagne et en Espagne, les heures supplémentaires sont calculées par rapport à la durée quotidienne du travail.
En
Allemagne, la durée légale du travail est de 8 heures par
jour
; elle peut être portée à 10 heures si la
durée quotidienne moyenne de travail, sur 6 mois ou 24 semaines,
n'excède pas 8 heures, ce qui correspond à un plafond de 960
heures par semestre.
En Espagne, la durée légale du travail est de 9 heures par
jour
; en outre, elle ne peut excéder 40 heures par semaine sur un
an. Si la convention collective applicable prévoit une
répartition irrégulière du temps de travail, la limite
quotidienne de 9 heures peut être dépassée.
La qualification d'heures supplémentaires s'applique donc aux heures de
travail effectuées au-delà de la huitième heure
quotidienne en Allemagne, et au-delà de la neuvième en
Espagne.
2) En France et au Japon, des formules plus complexes d'aménagement du temps de travail permettent un décompte moins automatique des heures supplémentaires.
En
France, la durée légale du travail s'élève à
39 heures par semaine
et les heures effectuées au-delà de
cette limite sont qualifiées d'heures supplémentaires. Toutefois,
la durée maximale quotidienne est de 10 heures et la durée
maximale hebdomadaire de 48 heures, à condition de rester
inférieure ou égale à 46 heures sur 12 semaines
consécutives.
Par ailleurs, plusieurs possibilités de modulation, permettant une
répartition de la durée du travail sur tout ou partie de
l'année, ont été instaurées. Il existe ainsi
plusieurs types d'annualisation permettant notamment de ne pas dénombrer
les heures supplémentaires effectuées en deçà de 44
heures par semaine, voire de n'en décompter aucune.
Au Japon, la durée légale du travail est de 8 heures par
jour
et de 40 heures par semaine. Cependant, les entreprises ont le choix
entre trois formules d'aménagement du temps de travail permettant de
mettre en place soit un système d'horaires mobiles, soit des
mécanismes de calcul des horaires sur un mois ou sur un an au plus. Ces
modulations permettent de ne pas décompter systématiquement comme
heures supplémentaires les heures effectuées au-delà de 40
heures par semaine ou 8 heures par jour.
3) La législation italienne sur le temps de travail devrait être modifiée très prochainement.
La
législation italienne
remonte à 1923 : elle
fixe la
durée quotidienne de travail à 8 heures
et la
durée hebdomadaire à 48 heures. Toute heure de travail
excédant la durée légale quotidienne est
considérée comme supplémentaire.
Cependant, cette législation a fait l'objet de nombreuses propositions
de modification, en particulier au Sénat où un groupe de travail
chargé d'élaborer un texte a été constitué
au printemps. L'évolution législative attendue pourrait
intervenir très prochainement car un des articles du projet de loi de
finances actuellement en discussion vise à amender les dispositions
relatives aux heures supplémentaires.
II - LE JAPON EST LE SEUL PAYS QUI N'AIT INSTAURE AUCUNE LIMITE QUANTITATIVE LEGALE AU NOMBRE D'HEURES SUPPLEMENTAIRES.
1) En Allemagne, cette limite est journalière.
La loi fixe à 10 heures par jour la durée maximale absolue de travail. Le nombre maximal d'heures supplémentaires est donc de 2 par jour, à moins que la convention collective applicable ne fixe à moins de 8 heures la durée de la journée de travail.
2) En Italie, le plafond d'heures supplémentaires peut être journalier ou hebdomadaire.
Le nombre d'heures supplémentaires ne peut en effet excéder 2 par jour ou 12 par semaine.
3) Seules l'Espagne et la France ont fixé un contingent annuel d'heures supplémentaires.
Ce contingent est de 80 heures en Espagne et de 130 heures en France. Toutefois, lorsque les entreprises françaises ont opté pour un régime d'annualisation du temps de travail et à condition qu'elles respectent les limites supérieures hebdomadaires fixées dans ledit régime, aucune heure supplémentaire ne s'impute sur le contingent annuel.
4) Au Japon, la loi ne fixe aucun plafond d'heures supplémentaires.
Cependant, des directives du ministère du travail limitent le
nombre d'heures supplémentaires hebdomadaire, mensuel et annuel
respectivement à 15, 45 et 360.
Bien que ces directives n'aient pas force de loi, la majorité des
entreprises s'y conforme.
III - SEULE LA LEGISLATION FRANÇAISE A PREVU UNE DOUBLE FORME DE COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES.
1) En Italie et au Japon, la compensation des heures supplémentaires est uniquement financière.
Elle
prend la forme d'un supplément de salaire de 10 % en Italie. Celui-ci
varie entre 25 % et 50 % au Japon.
En outre, pour chaque heure supplémentaire payée, les entreprises
italiennes doivent verser au Fonds pour le chômage une somme égale
à 15 % de la rétribution du salarié.
2) En Allemagne et en Espagne, la loi donne la préférence aux repos compensateurs.
En
Allemagne, les heures supplémentaires sont impérativement
compensées par une réduction du temps de travail
équivalente. Toutefois, rien n'empêche que la convention
collective ou le contrat de travail ne prévoie en plus le versement
d'indemnités compensatrices.
En Espagne, la majoration de 75 % du salaire horaire appliquée aux
heures supplémentaires a été supprimée en 1994. La
loi impose désormais aux conventions collectives et aux contrats de
travail de prévoir soit une rémunération supérieure
ou égale à la valeur de l'heure normale, soit l'attribution d'un
repos compensateur. En l'absence de conventions collectives, les heures
supplémentaires doivent être compensées par du repos pris
dans les quatre mois.
3) En France, un repos compensateur est imposé en complément de la compensation financière à partir d'un certain seuil.
Il
existe en effet deux formes de repos compensateurs :
- facultatif, il peut remplacer les majorations de salaires dues au titre des
heures supplémentaires ;
- obligatoire, pour toute heure supplémentaire effectuée
au-delà du contingent annuel de 130 heures, ou au-delà de 42
heures de travail par semaine dans les entreprises de plus de 10
salariés.
*
* *
Dans les
différents pays étudiés, la limitation des heures
supplémentaires s'effectue de trois façons :
- par l'aménagement du temps de travail qui peut entraîner une
déqualification des heures supplémentaires en heures normales ;
- par la fixation d'un plafond quantitatif ;
- par l'obligation du repos compensateur.
La France s'est dotée d'un système relativement complet
encourageant les formules souples d'aménagement du temps de travail et
incitant à la réduction des heures supplémentaires.
L'accord du 31 octobre 1995 cherche à développer les
différentes formules de modulation du temps de travail qui,
jusqu'à maintenant, n'ont qu'exceptionnellement retenu l'attention des
branches professionnelles.
ALLEMAGNE
La
loi du 6 juin 1994 sur la durée du travail
ne s'est pas
limitée à rassembler des dispositions auparavant
dispersées dans une trentaine de textes.
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I - LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL
Aux termes de l'article 3 de la loi sur la durée du travail, " la durée de travail quotidienne des travailleurs ne peut être supérieure à 8 heures. Elle peut être portée à 10 heures pour autant que la durée quotidienne moyenne de travail par période de 6 mois ou de 24 semaines ne soit pas supérieure à 8 heures. "
II - LA LIMITATION APPORTEE AUX HEURES SUPPLEMENTAIRES
1) La définition des heures supplémentaires
Elle est
double : législative et contractuelle.
a) La définition législative
La loi sur la durée du travail fixant à 8 heures la durée
quotidienne normale du travail, toute heure effectuée en sus est
considérée comme heure supplémentaire.
b) La définition contractuelle
Dans la plupart des cas, la durée hebdomadaire du travail est
déterminée par le contrat de travail ou par la convention
collective applicable. C'est pourquoi la durée hebdomadaire moyenne est
actuellement de 37,71 heures dans les anciens Länder et de 39,68 dans les
nouveaux.
Les heures supplémentaires sont donc celles qui sont effectuées
au-delà du plafond fixé par le contrat ou la
convention.
2) La limitation des heures supplémentaires
L'article 3 de la loi sur la durée du travail fixe à
10 heures la durée quotidienne maximale du travail, pour autant que, sur
une période de 6 mois (ou 24 semaines), la durée moyenne
quotidienne ne dépasse pas 8 heures, ce qui correspond à un total
de 960 heures.
Le nombre maximal quotidien d'heures supplémentaires se déduit
donc du plafond de 10 heures : il varie selon la situation de chaque
salarié.
III - LA COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES
La loi
sur la durée du travail ne prévoit aucune compensation
financière. Les heures supplémentaires doivent seulement
être compensées par la réduction du temps de travail les
jours suivants.
En revanche, dans la mesure où le plafond législatif est
respecté, rien n'empêche le versement d'indemnités en
compensation d'heures supplémentaires calculées par rapport au
temps de travail contractuel.
Habituellement, le supplément dû au salarié qui effectue
des heures supplémentaires est ainsi calculé :
- jusque 2
heures par jour
|
27 %
|
Au cours des dernières années, les clauses obligeant ou autorisant les salariés à compenser les heures supplémentaires par du temps libre se sont multipliées.
ESPAGNE
La
loi n° 11/1994 du 19 mai 1994
a modifié la loi portant statut
des travailleurs, notamment en réorganisant le temps de travail.
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I - LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL
Aux
termes de l'article 34 du statut des travailleurs, la durée du travail,
qui est fixée par les conventions collectives ou les contrats de
travail, ne peut excéder 40 heures par semaine, calculée en
moyenne sur un an.
De plus, le nombre d'heures de travail effectif ne peut être
supérieur à 9 heures par jour, à moins que la convention
collective ne prévoie une répartition irrégulière
du temps de travail. Dans tous les cas, les périodes légales de
repos minimum, quotidiennes et hebdomadaires doivent être
respectées.
II - LA LIMITATION APPORTEE AUX HEURES SUPPLEMENTAIRES
1) La définition des heures supplémentaires
L'article 35 du statut des travailleurs les définit comme
"
toute heure de travail effectuée au-delà de la
durée maximale de la journée de travail
". Il s'agit
donc de toute heure au-delà de 9 heures par jour.
Les heures excédentaires liées à la prévention ou
à la réparation des sinistres et des autres dommages
exceptionnels et urgents, n'entrent pas dans le calcul de la durée
maximale de travail et donc pas dans celui des heures
supplémentaires.
2) La limitation des heures supplémentaires
Le
nombre d'heures supplémentaires ne peut être supérieur
à 80 par an. Toutefois, le gouvernement a toute faculté pour
supprimer ou réduire le nombre maximum d'heures supplémentaires
pour une durée déterminée, ceci afin de faciliter
l'insertion de travailleurs au chômage.
Pour les travailleurs dont le contrat de travail prévoit un nombre
d'heures quotidien inférieur à la normale, le nombre maximal
d'heures supplémentaires est réduit dans la même proportion.
Les heures supplémentaires compensées par une période de
repos n'entrent pas dans le décompte du plafond d'heures
supplémentaires annuel.
III - LA COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES
Avant
l'entrée en vigueur de la loi n° 11/94, une majoration minimum de
75 % du salaire horaire s'appliquait aux heures supplémentaires.
Désormais, la loi laisse plus de liberté aux conventions
collectives ou aux contrats de travail individuels en matière de
compensation d'heures supplémentaires. Elle leur impose cependant de
prévoir soit une rémunération correspondant à une
somme fixe supérieure ou égale à la valeur de l'heure
normale, soit l'attribution d'un repos compensateur d'une durée
équivalente.
En l'absence de convention, les heures supplémentaires doivent
être compensées par du repos dans les quatre mois.
FRANCE
La
loi quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la
formation professionnelle n° 93-1313 du 20 décembre 1993
a
ouvert de nouvelles possibilités de négociations sur
l'annualisation du temps de travail. Elle a en effet permis à des
accords d'entreprise de prévoir une nouvelle organisation du travail
résultant d'une répartition de la durée du travail sur
tout ou partie de l'année et induisant une baisse des heures
supplémentaires sur l'année.
|
I - LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL
S'il existe une réglementation générale relative à la durée légale du travail, celle-ci peut toutefois être contournée par le biais d'accords, dans les limites fixées par la loi. La durée légale du travail diffère donc suivant que l'entreprise a ou non opté pour un aménagement conventionnel de l'organisation et de la durée du travail.
1) La législation générale
La
durée légale hebdomadaire est de 39 heures de travail
effectif. Celle-ci n'est cependant pas impérative, puisque l'employeur
peut y déroger sous réserve de l'application des règles
relatives aux heures supplémentaires. Par ailleurs, pour tenir compte
des temps d'inactivité dans certaines professions, un régime
d'équivalence a été mis en place afin d'établir une
correspondance entre heures de présence et heures de travail effectif.
Les salariés exerçant des activités soumises au
régime d'équivalence peuvent effectuer une durée de
présence supérieure à 39 heures par semaine, celle-ci
étant assimilée à la durée légale.
Dans tous les cas, il faut cependant distinguer la durée légale
hebdomadaire, qui peut être dépassée, des durées
maximales quotidiennes et hebdomadaires moyenne ou absolue qui, à de
rares exceptions, ne peuvent l'être.
La durée quotidienne de travail effectif ne peut excéder 10
heures, et
la durée maximale hebdomadaire moyenne, calculée
sur 12 semaines consécutives, est fixée à
46
heures
. En tout état de cause, la
durée maximale
hebdomadaire absolue est de 48 heures
sur une semaine
donnée.
2) Le régime d'annualisation du temps de travail
Les
entreprises peuvent opter pour une répartition de la durée du
travail sur tout ou partie de l'année. Trois possibilités de
modulations, résultant d'accords de branche étendus ou d'accords
d'entreprise, sont ouvertes aux entreprises.
Il s'agit des annualisations :
- de type I , avec paiement de toutes les heures supplémentaires ;
- de type II, sans paiement des heures supplémentaires, comprises entre
39 et 44 heures;
- de type III, sans paiement des heures supplémentaires, dans le
respect de la durée maximale journalière de 10 heures (qui peut
conventionnellement être portée à 12 heures) et des
durées maximales hebdomadaires (46 heures en moyenne sur
12 semaines et 48 heures pour une semaine donnée).
La formule de type III est subordonnée à une réduction du
temps de travail.
La durée moyenne hebdomadaire peut être calculée, suivant
le type de modulation choisi, sur une période de variation
préalablement fixée ou sur l'année. Le calcul se fait sur
la base de la durée légale ou de celle fixée par
l'accord.
3) Le cycle
Il
s'agit d'une autre formule de répartition des horaires permettant de
prendre en compte les variations d'activité prévisibles et
programmables.
Il peut être recouru au cycle dans trois cas, lorsque :
- l'entreprise travaille sans interruption 24 heures sur 24 et 7 jours sur
7 ;
- un décret le prévoit expressément pour les entreprises
exerçant certaines activités ;
- une convention ou un accord collectif étendu prévoyant le
recours au cycle a été signé.
Le cycle est une période d'environ 8 à 12 semaines maximum au
sein de laquelle la durée du travail est répartie de façon
fixe et répétitive. Les semaines de plus de 39 heures doivent, au
cours du cycle, être strictement compensées par des semaines d'une
durée inférieure.
II - LA LIMITATION APPORTEE AUX HEURES SUPPLEMENTAIRES
1) La définition des heures supplémentaires
Toute
heure accomplie au-delà de la durée légale du travail est
considérée comme heure supplémentaire.
La notion d'heure supplémentaire diffère donc suivant le mode de
fixation de cette durée légale, elle-même fonction du
régime applicable à l'entreprise.
Ainsi, la législation générale prévoit le
décompte des heures supplémentaires au-delà de 39 heures
par semaine.
Dans les régimes d'annualisation, les heures supplémentaires sont
décomptées différemment, suivant le type de modulation
choisi.
Modulation |
Durée hebdomadaire au-delà de laquelle s'applique le régime des heures supplémentaires |
Type I |
39 heures |
Type II |
44 heures |
Type III |
46 heures ou 48 heures |
En cas de répartition cyclique des horaires, le calcul des heures supplémentaires s'effectue non plus sur une base hebdomadaire mais sur la totalité du cycle. Il s'agit de toute heure effectuée au-delà d'une durée hebdomadaire moyenne, égale au quotient du nombre d'heures du cycle par le nombre de semaines qu'il comporte.
2) La limitation des heures supplémentaires
a)
Dans la législation générale
La législation générale limite le nombre d'heures
supplémentaires, effectuées sans autorisation de l'inspecteur du
travail, à un contingent annuel pouvant être institué par
un accord ou une convention collective étendue.
A défaut d'accord, les entreprises doivent respecter le contingent
fixé par décret. Depuis 1982, celui-ci est égal à
130 heures par an et par salarié.
Les heures supplémentaires effectuées au-delà du
contingent conventionnel ou réglementaire sont soumises à
autorisation de l'inspecteur du travail après avis du comité
d'entreprise.
b) Dans un régime d'annualisation du temps de travail
En cas d'annualisation de la durée du travail, la limitation
diffère suivant le type de modulation.
•
modulation de type I
Lorsque la moyenne annuelle et la limite supérieure de la modulation
sont respectées, les heures effectuées au-delà de 39
heures, bien qu'étant compensées comme toute heure
supplémentaire, ne s'imputent pas sur le contingent annuel.
En revanche, les heures effectuées au-delà de la limite
supérieure hebdomadaire doivent être intégrées dans
le contingent d'heures supplémentaires.
Par ailleurs, lorsque la moyenne annuelle n'est pas respectée, toutes
les heures supplémentaires sont réimputées sur le
contingent annuel comme si l'entreprise n'avait pas opté pour la
modulation du temps de travail.
•
modulation de type II
Pour que les heures effectuées au-delà de 39 heures, dans les
limites définies par l'accord de modulation, ne s'imputent pas sur le
contingent annuel d'heures supplémentaires, il faut qu'elles aient
été compensées par une réduction d'horaires
équivalente, au cours de l'année.
Lorsqu'il y a dépassement de la limite supérieure hebdomadaire de
44 heures, les heures ainsi effectuées sont soumises à l'ensemble
des dispositions concernant les heures supplémentaires.
•
modulation de type III
Dans ce régime, dérogatoire au régime normal des heures
supplémentaires, aucune heure supplémentaire ne doit être
décomptée sauf en cas de dépassement du plafond
fixé par l'accord entre 39 heures et 46 heures (ou 48 heures).
c) Dans un cycle
Les heures effectuées au sein des entreprises qui ont opté pour
le régime du cycle s'imputent également sur le contingent
prévu par la réglementation générale.
III - LA COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES
Elle peut prendre la forme d'une rémunération et de l'attribution d'un repos compensateur.
1) La rémunération des heures supplémentaires
Dans la
législation générale, les majorations de salaires
relatives aux heures supplémentaires sont égales à :
- 25 % du salaire pour les heures supplémentaires effectuées
au-delà de 39 heures par semaine et jusqu'à 47 heures incluses ;
- 50 % du salaire pour celles effectuées au-delà de 47
heures.
2) Les repos compensateurs
a)
facultatifs
Les majorations de salaires de 25 % et de 50 % peuvent être
remplacées par des "
repos compensateurs de
remplacement
" d'1 heure 15 et d'1 heure 30 respectivement.
Cette faculté est donnée aux entreprises lorsqu'un accord de
branche étendu, un accord d'entreprise ou, dans certaines conditions, le
comité d'entreprise, le prévoit.
Le repos compensateur de remplacement peut se substituer intégralement
ou partiellement à la majoration de rémunération
versée au titre des heures supplémentaires.
b) obligatoires
En plus de la rémunération des heures supplémentaires, le
droit à un repos compensateur a été institué dans
certains cas.
Les modifications apportées par la loi n° 93-1313 visent les
entreprises de plus de 10 salariés et répondent à deux
objectifs :
- pénaliser les horaires excessivement longs en augmentant le repos
compensateur accordé au-delà de la 42ème heure
hebdomadaire ;
- simplifier le dispositif en supprimant la référence au
contingent conventionnel pour le calcul du repos compensateur.
Dans ces entreprises :
- les heures supplémentaires accomplies au-delà de 42 heures de
travail par semaine, mais dans la limite de 130 heures par an, ouvrent droit
à un repos compensateur de 50 %;
- les heures supplémentaires accomplies au-delà de 130 heures
ouvrent droit à un repos compensateur de 100 % à partir de 40
heures par semaine et quel que soit le contingent conventionnel.
Dans les entreprises de moins de 10 salariés, les heures ouvrant droit
au repos compensateur sont celles accomplies au-delà du contingent de
130 heures par an. Le repos compensateur est de 50 % pour toute heure
supplémentaire effectuée au-delà du contingent.
ITALIE
La
législation sur le temps de travail n'a pas évolué depuis
1923.
Le décret loi royal du 15 mars 1923 n° 692 relatif
à la limitation des horaires de travail
pour les ouvriers et les
employés des entreprises industrielles ou commerciales de toute nature
est toujours en vigueur.
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Afin d'illustrer l'impact de cette nouvelle mesure sur la législation du temps de travail, on peut rappeler brièvement les dispositions du décret loi n° 692 du 15 mars 1923 .
I - LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL
Elle ne
peut excéder 8 heures par jour ou 48 heures par semaine.
Des dérogations à cette règle sont admises pour les
travaux agricoles ou tous autres travaux qui doivent nécessairement se
plier à des urgences techniques ou saisonnières. Ces
dérogations ne sont admises que si l'employeur a au préalable
avisé l'Inspection du travail, et ne doivent pas dépasser le
cycle d'intensité maximum du travail pour les industries
saisonnières, ni 3 mois pour les industries à travail
continu.
II - LA LIMITATION APPORTEE AUX HEURES SUPPLEMENTAIRES
1) La définition des heures supplémentaires
Il s'agit des heures de travail excédant la durée légale journalière.
2) La limitation des heures supplémentaires
Il faut,
pour que des heures supplémentaires soient effectuées, qu'un
accord en ce sens ait été passé entre les parties.
Les heures supplémentaires ne peuvent excéder 2 heures par jour
ou 12 heures par semaine ou une durée moyenne équivalente sur une
période déterminée ne pouvant excéder
9 semaines consécutives.
Dans les entreprises industrielles, les heures supplémentaires n'ayant
pas
" un caractère véritablement occasionnel
"
sont interdites, sauf "
dans des cas exceptionnels répondant
à des exigences de la technique de production et dans le cas
d'impossibilité d'y faire face en engageant des travailleurs
".
Les entreprises industrielles doivent déclarer l'exécution
d'heures supplémentaires dans les 24 heures à l'inspection du
travail qui peut ordonner leur cessation ou leur limitation.
III - LA COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES
Toute
heure supplémentaire doit être calculée à part et
rémunérée "
par une augmentation de la paie
donnée pour le travail ordinaire d'au moins 10 %
"
.
Outre le paiement de ces majorations, l'entreprise doit verser au
bénéfice du Fonds pour le chômage une somme
supplémentaire égale à 15 % de la rétribution
correspondant aux heures supplémentaires accomplies.
ROYAUME-UNI
Le
Royaume-Uni ne possède pas de législation générale
limitant la durée globale du travail ou son aménagement. Il n'y a
pas en effet de durée légale du travail. Celle-ci, variant
généralement de 35 à 40 heures sur 5 jours selon le
secteur concerné, est régie par les dispositions des conventions
collectives applicables. Il en est de même du nombre maximum et de la
rémunération des heures supplémentaires.
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JAPON
Depuis
1987, une politique de réduction du temps de travail a été
engagée. Elle s'est déroulée en plusieurs étapes
qui ont permis un abaissement de la durée hebdomadaire de 48 à
46 heures au 1er avril 1988 et de 46 à 44 heures au 1er avril 1993.
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I - LA DUREE LEGALE DU TRAVAIL
Aux
termes de l'article 32 de la loi sur les normes de travail, la durée
hebdomadaire de travail ne peut excéder 40 heures, la durée
maximale journalière étant fixée à 8 heures.
Plusieurs dérogations à ces règles ont cependant
été prévues.
Il s'agit tout d'abord de dispositions transitoires permettant aux petites
entreprises ou à celles dont l'activité est précaire de
fixer une durée hebdomadaire de travail de 44 heures jusqu'en avril 1997.
Par ailleurs, la loi a prévu plusieurs autres dérogations,
encourageant les formules souples d'aménagement du temps de travail.
Celles-ci supposent le calcul de la moyenne des heures
travaillées.
1) La moyenne mensuelle
Lorsque les durées quotidienne et hebdomadaire du travail sont définies dans le règlement de travail, et à condition que la durée moyenne hebdomadaire de travail sur une période maximale d'un mois soit inférieure à 40 heures, il est possible d'effectuer certains jours ou certaines semaines des heures en sus de la durée normale.
2) Les horaires mobiles
Lorsqu'un accord a été conclu entre l'employeur et un syndicat majoritaire ( 1( * ) ) et que le règlement de travail précise que les heures de début et de fin de journée de travail sont laissées à l'initiative du salarié, ce dernier pourra travailler plus de 40 heures par semaine ou plus de 8 heures par jour, si la durée moyenne hebdomadaire de travail sur une période maximale d'un mois n'excède pas 40 heures.
3) La moyenne annuelle
Un
accord écrit entre l'employeur et un syndicat majoritaire
(1(
*
))
doit définir la durée quotidienne et
hebdomadaire du travail dans la limite d'une moyenne de 40 heures par semaine.
Dans ce cas, il est possible d'effectuer certains jours ou certaines semaines
des heures en sus de la durée normale du travail dans les limites :
- de 10 heures par jour et 52 heures par semaine lorsque l'accord est
établi sur une période de référence maximale de 3
mois ;
- de 9 heures par jour et 48 heures par semaine lorsque la période de
référence est supérieure à 3 mois.
En outre, les commerces de détail, les hôtels et restaurants
employant moins de 30 personnes, dont l'activité est souvent
sujette à de larges fluctuations non prévisibles, peuvent
allonger la journée de travail à 10 heures si un accord a
été signé au sein de l'entreprise.
II - LA LIMITATION APPORTEE AUX HEURES SUPPLEMENTAIRES
1) La définition des heures supplémentaires
Il s'agit de toute heure effectuée au-delà de la durée légale du travail, qu'il s'agisse de la durée générale de 40 heures par semaine ou 8 heures par jour, ou de celle résultant de dispositions dérogatoires.
2) La limitation des heures supplémentaires
La seule
limite légale apportée au nombre d'heures supplémentaires
concerne les travaux en sous-sol et d'autres travaux réputés
dangereux pour la santé, dont la liste a été
établie par ordonnance, pour lesquels la loi fixe un maximum de 2 heures
par jour.
En dehors de ces cas particuliers, l'article 36 de la loi sur les normes de
travail autorise l'employeur à demander à son personnel
d'effectuer des heures supplémentaires, dès lors qu'il a conclu
un accord général avec un syndicat majoritaire
(2(
*
))
et l'a soumis à l'inspection du travail.
Toutefois, l'accord général doit respecter certaines formes, et
notamment stipuler :
- les raisons concrètes pouvant donner lieu à des heures
supplémentaires ;
- les différentes tâches pouvant être demandées ;
- le nombre d'employés concernés;
- les heures de la journée et la période pendant lesquelles les
employés peuvent être amenés à effectuer des heures
supplémentaires.
Le ministère du travail a élaboré des directives afin
d'encadrer ce type d'accord. Les dernières directives, qui sont
applicables depuis le 1er janvier 1993, limitent le nombre d'heures
supplémentaires hebdomadaire, mensuel et annuel, respectivement à
15, 45 et 360 heures.
Même si les directives n'ont pas force de loi, la majorité des
entreprises s'y conforme.
III - LA COMPENSATION DES HEURES SUPPLEMENTAIRES
La loi
ayant fixé plusieurs formules de flexibilité dans
l'aménagement du temps de travail, la compensation des heures
supplémentaires est uniquement financière. Elle prend la forme
d'un supplément de salaire variant entre 25 % et 50 % de l'heure normale.
Les heures supplémentaires effectuées un jour de congé
doivent être au minimum majorées de 35 %.
(1)
A défaut de syndicat dans l'entreprise, il peut s'agir d'une personne
représentative de la majorité du personnel
(2)
A défaut de syndicat dans l'entreprise, il peut s'agir d'une
personne représentative de la majorité du
personnel.