PORTUGAL
1) Les dispositions législatives
Depuis
la
quatrième révision constitutionnelle, adoptée en
septembre 1997, l'article 109 de la Constitution
énonce :
" La participation directe et active des hommes et
des femmes à la vie politique constitue la condition et l'instrument
fondamental de la consolidation du système démocratique, la loi
devant promouvoir l'égalité dans l'exercice des droits civiques
et politiques et la non-discrimination pour l'accès aux fonctions
politiques "
.
En application de l'article 109 de la Constitution,
le gouvernement a
déposé, en juin 1998, le projet de loi n° 194
tendant à
" garantir une meilleure égalité des
chances pour la participation des citoyens de chaque sexe aux listes de
candidatures établies pour les élections à
l'Assemblée de la République et au Parlement
européen "
.
L'article 1
er
du projet énonçait :
" Les listes de candidats présentés pour les
élections à l'Assemblée de la République et au
Parlement européen devront être composées de façon
à garantir une meilleure égalité des chances pour la
participation politique des citoyens de chaque sexe "
.
L'article 2
prévoyait l'introduction de quotas de femmes sur
les listes de candidats :
- 25 % pour les élections européennes de juin 1999 et
pour les élections législatives d'octobre 1999 ;
- 33,33 % pour les élections européennes et
législatives suivantes.
L'article 3
prévoyait :
- que la naissance d'un enfant constituait un motif de suspension du mandat des
membres de l'Assemblée de la République (quel que soit leur
sexe), pour une durée pouvant atteindre quatre mois ;
- que tous les droits relatifs à la maternité devaient
s'appliquer aux députés.
Le projet de loi a été rejeté par l'Assemblée de
la République au début du mois de mars 1999
, les
sociaux-démocrates, le centre démocratique et social, les
communistes et les Verts ayant voté contre.
2) La place des femmes dans les institutions politiques
Conformément à leur promesse, les partis qui ont voté contre le projet gouvernemental ont augmenté le nombre des femmes sur les listes qu'ils ont présentées aux élections européennes. De plus, la liste commune au parti communiste et aux Verts était dirigée par une femme.
a) Le gouvernement
Le
gouvernement constitué après les élections d'octobre 1999
comporte dix-sept ministres. Trois sont des femmes. Elles
détiennent les portefeuilles suivants : égalité des
droits, santé et planification. Parmi les quarante-deux
secrétaires d'Etat, il y a trois femmes.
Dans le gouvernement précédent, deux des dix-sept ministres
étaient des femmes, de même que cinq des quarante
secrétaires
d'Etat. Les deux femmes ministres détenaient
les portefeuilles de la santé et de l'environnement.
b) Le Parlement national
A
l'Assemblée de la République, les 38 femmes
représentent 16,5 % de l'effectif (230).
Elles se
répartissent ainsi :
- 22 sur 115 au parti socialiste (19,13 %) ;
- 10 sur 81 au parti social-démocrate (12,34 %) ;
- 1 sur 15 au centre démocratique et social (6,66 %) ;
- 5 sur 17 pour la coalition électorale constituée par les
communistes et les Verts (29,41 %).
Avant les élections législatives d'octobre 1999, les
28 femmes représentaient 12 % de l'effectif. Elle se
répartissaient ainsi au sein des cinq groupes parlementaires :
- 14 sur 112 au parti socialiste (12,5 %) ;
- 7 sur 88 au parti social-démocrate (8 %) ;
- 3 sur 15 au centre démocratique et social (20 %) ;
- 2 sur 13 au parti communiste (15 %) ;
- les 2 députés écologistes étaient des
femmes.
c) Le Parlement européen
Cinq des vingt-cinq députés européens sont des femmes, ce qui correspond à 20 %. Avant les élections de juin 1999, elles étaient quatre.
d) Les collectivités territoriales
Les deux
régions autonomes insulaires, Madère et les Açores, sont
dotées d'un gouvernement et d'une assemblée législative.
Aucun des deux gouvernements régionaux ne comporte de femmes. En
revanche, 8 des 59 membres de l'assemblée de Madère sont des
femmes, et 5 des 52 membres de l'assemblée des Açores.
Sur le continent, tous les gouverneurs civils
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sont des hommes, mais 12 des
305 communes sont dirigées par des femmes depuis les
élections municipales de décembre 1997.