ESPAGNE
L'impôt sur le patrimoine
remplace
depuis le
1
er
janvier 1992
l'impôt extraordinaire sur le
patrimoine des personnes physiques, créé en 1978.
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1) Les personnes imposables
L'impôt sur le patrimoine est un impôt individuel
dû par les seules
personnes physiques
.
Le caractère strictement individuel de l'impôt sur le
patrimoine
exclut toute prise en compte de la situation familiale du
contribuable et pose le problème de la décomposition du
patrimoine des couples mariés. La répartition du patrimoine entre
les époux s'effectue donc conformément aux règles
prévues par les régimes matrimoniaux. En cas de communauté
de biens, le patrimoine est réparti à égalité entre
les deux conjoints.
2) Le patrimoine imposable
a) La définition
L'article premier de la loi du 6 juin 1991 relative à
l'impôt sur le patrimoine définit la fortune imposable comme
"
l'ensemble des biens et droits à contenu économique
dont elle est titulaire, déduction faite des charges et des impôts
qui en diminuent la valeur, ainsi que des dettes et obligations personnelles
dont elle doit répondre
".
Cette définition implique que les droits qui n'ont pas de valeur
marchande, comme les pensions de retraite de la sécurité sociale,
ne sont pas imposables au titre de l'impôt sur le patrimoine.
b) L'évaluation du patrimoine imposable
Les
déclarations doivent être souscrites chaque année.
Le patrimoine brut
L'évaluation du patrimoine brut s'effectue grâce aux indications
fournies par la loi de 1991. Ainsi, pour les immeubles, elle retient la plus
forte des trois valeurs suivantes : valeur cadastrale, valeur
déjà retenue pour d'autres impôts, ou prix d'acquisition.
Le patrimoine imposable
Les charges et les impôts relatifs aux biens imposables sont
déduits du patrimoine brut. Il en va de même pour les dettes et
obligations à caractère personnel, même si elles ne se
rapportent pas aux actifs imposés.
c) Les exonérations
La loi
de 1991 exclut de l'assiette de l'impôt sur le patrimoine plusieurs
catégories de biens, qu'elle énumère à
l'article 4.
Les principales exonérations concernent :
- les biens reconnus comme appartenant au
patrimoine historique de
l'Espagne ou des communautés autonomes
;
-
les oeuvres d'art et les antiquités dont la valeur est
inférieure à un plafond
, fixé par la loi sur le
patrimoine historique espagnol (par exemple quinze millions de pesetas,
soit environ 600.000 F, pour un tableau de moins de cent ans et
cinq millions de pesetas pour un tapis) ;
-
les oeuvres d'art et les antiquités prêtées pour au
moins trois ans à des musées
ou à des institutions
culturelles sans but lucratif afin qu'ils les présentent au public, la
durée de l'exonération étant limitée à celle
du prêt ;
- les
oeuvres d'art détenues par leur créateur
;
- les droits consolidés sur les plans de pensions ;
- les droits de propriété intellectuelle ou industrielle aussi
longtemps qu'ils demeurent dans le patrimoine de leur titulaire et qu'il ne les
exploite pas ;
- les effets personnels, les ustensiles domestiques et les biens meubles.
La dernière exonération ne s'applique pas aux bijoux, aux
fourrures
" à caractère somptuaire
", aux
véhicules d'une cylindrée supérieure à
125 cm
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, aux bateaux, aux avions et aux oeuvres d'art et
antiquités dont la valeur dépasse un certain plafond.
Par ailleurs, depuis le 1
er
janvier 1994, le patrimoine
professionnel des dirigeants des petites et moyennes entreprises est
également exonéré de l'impôt sur le patrimoine
.
Cette disposition a été adoptée pour favoriser
l'investissement dans les petites et moyennes entreprises.
L'exonération concerne :
-
les biens et les droits
"
nécessaires au
développement de l'activité patronale, dans la mesure où
celle-ci est exercée de façon habituelle, personnelle et directe
(...) et où elle constitue la principale source de
revenus
" ;
- les
participations
détenues, à condition qu'elles
s'élèvent au moins à 15 % (20 % en cas de
partage avec le conjoint ou des membres de la famille proche), que le titulaire
exerce effectivement les fonctions de direction et perçoive donc une
rémunération représentant plus de 50 % de tous ses
revenus professionnels, que la société ne soit pas fiscalement
transparente et qu'elle n'ait pas pour principale activité la gestion
d'un patrimoine mobilier ou immobilier.
3) Le calcul de l'impôt sur la fortune
a) L'assiette de l'impôt
Elle s'obtient en soustrayant du patrimoine imposable l'abattement personnel prévu par les différentes communautés autonomes . A défaut, il convient de retenir l'abattement déterminé par la loi de 1991, et qui se monte à 17 millions de pesetas, soit environ 780.000 F.
b) Le calcul de l'impôt
L'impôt brut
A partir de 1997,
le barème est fixé par chaque
communauté autonome
. Si ce n'est pas le cas, c'est le barème
figurant dans la loi sur l'impôt sur le patrimoine qui est retenu. Pour
l'année 1997, il s'établissait comme suit :
Fortune imposable en pesetas |
Taux marginal d'imposition |
de 0 à 26.780.000 |
0,2 % |
de 26.780.000 à 53.560.000 |
0,3 % |
de 53.560.000 à 107.120.000 |
0,5 % |
de 107.120.000 à 214.240.000 |
0,9 % |
de 214.240.000 à 428.480.000 |
1,3 % |
de 428.480.000 à 856.960.000 |
1,7 % |
de 856.960.000 à 1.713.920.000 |
2,1 % |
au-delà de 1.713.920.000 |
2,5 % |
Le
plafonnement de l'impôt brut
L'addition des sommes dues au titre de l'impôt sur le revenu et au
titre de l'impôt sur la fortune ne peut excéder 70 % du
revenu net imposable
.
Si ce pourcentage est dépassé, l'impôt sur le patrimoine
est donc réduit, mais sans que la réduction ne puisse atteindre
80 % du montant dû au titre de l'impôt sur le patrimoine.