ESPAGNE
Chaque
impôt fait l'objet d'une loi spécifique, souvent
complétée par un règlement d'application.
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1) Les dons des particuliers
L'article 55 de la loi sur l'impôt sur le revenu accorde aux
contribuables qui font des dons
à l'État, aux
communautés autonomes, aux collectivités territoriales et aux
organismes sans but lucratif régis par la loi 49/2002 un
crédit d'impôt égal à 25 % du montant des
dons
.
Ce crédit d'impôt s'impute à hauteur de 67 % sur
l'impôt sur le revenu perçu par l'État et à hauteur
de 33 % sur l'impôt sur le revenu directement perçu par la
communauté autonome
(1(
*
)).
Les organismes sans but lucratif régis par la loi
49/2002
sont les associations reconnues d'utilité publique ainsi que les
fondations, dans la mesure où elles poursuivent un but
d'intérêt général - culturel par
exemple -, y affectent au moins 70 % de leurs ressources et où
les activités économiques non liées à leur objet
présentent un caractère accessoire. Les fondations
étrangères bénéficient des mêmes mesures que
les fondations nationales, à condition d'être enregistrées.
C'est la loi 49/2002 qui a porté de 20 % à 25 % la part
des dons déductible de l'impôt sur le revenu. La
déductibilité concerne
aussi bien les dons en espèces
que les dons en nature
. Elle s'applique également à la
donation de droits
, comme l'usufruit sur des biens ou des droits.
La loi 49/2002 prévoit que les lois de finances annuelles peuvent
définir des
programmes prioritaires
(par exemple, restauration de
certains monuments) pour lesquels le pourcentage déductible pourra
s'élever à
30 %.
Le crédit d'impôt est plafonné
. De plus, il entre en
concurrence avec celui qui est ouvert pour les investissements relatifs aux
immeubles classés. En effet, les bases cumulées de ces deux
crédits d'impôts (c'est-à-dire le montant des dons
additionné à celui des investissements relatifs aux immeubles
classés) sont plafonnées à 10 % du revenu imposable.
En outre, l'application de ces deux crédits d'impôt ainsi que de
ceux relatifs aux activités économiques et aux revenus provenant
de Ceuta et Melilla ne peut rendre l'impôt négatif.
Les dons effectués au profit de fondations ou d'associations
déclarées d'utilité publique, mais qui ne remplissent pas
les conditions requises par la loi 49/2002 ne sont déductibles de
l'impôt sur le revenu qu'à hauteur de 10 %. C'est par exemple
le cas des dons effectués à des organismes à vocation
culturelle qui ont des activités économiques non
négligeables.
2) Les dons des entreprises
Lorsqu'ils sont faits aux mêmes organismes, les dons des entreprises
permettent d'obtenir une
réduction de l'impôt sur les
sociétés
.
L'article 20 de la loi 49/2002 précise que cette
réduction
représente
35 %
de la valeur des
espèces, biens ou droits donnés. Elle est
plafonnée
à 10 % de l'assiette imposable.
Elle ne peut pas engendrer un
résultat négatif, mais peut être
étalée sur les dix années suivantes.
Les dons effectués pour la réalisation des programmes
prioritaires déterminés par la loi de finances de l'année
autorisent des déductions allant jusqu'à 40 %.
Les règles décrites pour les particuliers s'appliquent aux
entreprises imposables au titre de l'impôt sur le revenu, aux entreprises
artisanales par exemple.
3) Le régime fiscal des fondations
Défini par le titre II de la loi 49/2002, il concerne non seulement les fondations, mais aussi les associations reconnues d'utilité publique . Pour bénéficier de ce régime, ces entités doivent être considérées comme « sans but lucratif » par la loi 49/2002.
a) L'imposition des résultats
La
loi 49/2002 a considérablement allégé le régime
fiscal des organismes sans but lucratif. Une grande partie de leurs revenus
échappe à l'impôt sur les sociétés
, la
loi énumérant les revenus non imposables. Quant aux revenus
imposables, ils le sont à un taux très réduit.
L'exonération
concerne essentiellement :
- les revenus provenant du patrimoine immobilier ou mobilier (loyers,
dividendes...) ;
- les revenus engendrés par des activités d'ordre
économique qui sont indissolublement liées à l'objet
social de l'organisme, comme les droits d'entrée dans les musées,
bibliothèques ou dans les manifestations culturelles ;
- les revenus engendrés par des activités d'ordre
économique connexes à l'objet social, à condition que ces
revenus représentent au plus 20 % des ressources de
l'organisme ;
- les revenus inférieurs à 20 000 €
engendrés par des activités d'ordre économique totalement
indépendantes de l'objet social.
Les revenus non exonérés sont imposables au
taux de
10 %
, alors que le taux normal de l'impôt sur les
sociétés est de 25 %.
b) Les droits de succession et de donation
Les organismes sans but lucratif sont exonérés des droits de succession et de donation.
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La portée des mesures fiscales contenues dans la loi 49/2002 a été amplifiée par la loi 50/2002 sur les fondations . Entrée en vigueur le 1 er janvier 2003, cette loi a supprimé l'autorisation administrative préalable à la création des fondations et a allégé leurs obligations comptables, notamment pour les plus petites d'entre elles. Ces mesures devraient permettre la multiplication des fondations, au nombre d'environ 6 000 actuellement, alors qu'il existe quelque 180 000 associations.