Colloque
Actes du colloque
Allocution d'ouverture
Patrice GÉLARD
,
Président du Groupe interparlementaire France-Russie du Sénat
Mesdames et messieurs, je vous donne lecture d'un message du Président du Sénat, Christian Poncelet, qui n'a malheureusement pas pu se joindre à nous ce matin.
« Messieurs les Présidents,
Madame le Ministre,
Messieurs les Gouverneurs,
Messieurs les Ambassadeurs,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Le Sénat est heureux d'accueillir cette nouvelle édition des « Rencontres Russie » qui, dans le cadre de son partenariat avec nos amis d'Ubifrance, permet de faire un point régulier sur les relations économiques et commerciales franco-russes.
Les contraintes de mon emploi du temps ne m'ont pas permis d'être des vôtres ce matin, mais j'ai suivi avec attention l'organisation de ce colloque, et je tiens à adresser à toutes et à tous un chaleureux message de bienvenue.
Cette manifestation se déroule sous l'égide du groupe d'amitié France-Russie, qui, une fois encore, démontre l'intérêt et l'efficacité de ce qu'il est convenu d'appeler la « diplomatie parlementaire ».
Vous le savez tous, depuis notre précédente rencontre en novembre 2005, les développements parfois imprévus de l'actualité internationale ont mis la Russie à plusieurs reprises sur le devant de la scène, suscitant quelques interrogations dans les opinions publiques européennes.
Cela étant, ces épisodes ne nous font pas perdre de vue que la Russie est un pays ami, auquel nous portons la plus grande sympathie, comme j'ai maintes fois eu l'occasion de l'exprimer, notamment au Président Serguei Mironov, mon homologue du Conseil de la Fédération, que je rencontre régulièrement lors des réunions de l'Association des Sénats d'Europe.
Pour m'en tenir à l'économie, la Russie est devenue en quelques années une puissance de tout premier plan, offrant aux entreprises étrangères les opportunités d'un marché de 145 millions d'habitants -dont plus de 10 millions pour la seule ville de Moscou- sur un territoire qui représente, à lui seul, le huitième de la totalité des terres émergées dans le monde.
Forte de la diversité de ses territoires, la Russie est aussi riche d'un sous-sol exceptionnel qui a fait d'elle une très grande puissance énergétique et minière. Elle figure parmi les premiers producteurs mondiaux de gaz et de pétrole, parmi les premiers exportateurs mondiaux d'hydrocarbures, parmi les premiers producteurs de tous les métaux stratégiques, etc. Est-il nécessaire d'allonger ce palmarès ? Chacun mesure combien la Russie, aujourd'hui, est au coeur d'immenses flux commerciaux, dopés par les cours de l'énergie.
Selon les statistiques de notre mission économique à Moscou, les importations russes ont ainsi doublé en trois ans, passant de 60 milliards de dollars en 2002 à 120 millions en 2005, dont une hausse de 30 % pour la seule année 2005.
Certes, dans plusieurs domaines, les fondamentaux de l'économie russe sont moins encourageants, je pense notamment à son marché du travail ou aux écarts considérables entre les nouvelles classes riches ou moyennes et un certain nombre de « laissés pour compte ».
Par ailleurs, comme je l'ai relevé l'an dernier, les entreprises engagées sur le marché russe font bien souvent état de difficultés auxquelles elles se heurtent au quotidien, en particulier les contrôles tatillons et les pesanteurs administratives, sans parler de la corruption.
Malgré cela, le marché russe demeure dans son ensemble attractif, d'autant que les opérateurs russes, aussi bien à Moscou que dans les autres régions de la Fédération, sont enclins à nouer des partenariats de toute sorte avec les investisseurs étrangers.
Le paradoxe est pourtant que nos positions sur le marché russe ont tendance à stagner en valeur absolue, ce qui revient à un effritement en valeur relative.
Il est plus que temps d'inverser la tendance, car de leur côté, plusieurs de nos partenaires de l'Union européenne confortent leur position en Russie et risquent, tôt ou tard, de nous y supplanter.
Dans cette démarche, nos entreprises peuvent compter sur les pouvoirs publics : comme le souligne notre conseiller pour les Affaires économiques en Russie, M. Jean-François Collin, « le gouvernement a fait du renforcement de notre présence économique en Russie une priorité. Tout le dispositif public d'aides à l'exportation est mobilisé [...] et travaille avec les chambres de commerce et les fédérations professionnelles pour accompagner les entreprises françaises sur le marché russe ».
J'ajoute que cet engagement a d'autant plus de poids qu'il s'inscrit dans une perspective européenne ambitieuse.
Comme le constate le Protocole de coopération conclu entre l'Union européenne et la Russie en avril 2004, « l'élargissement européen représente de part et d'autre une opportunité historique de renforcer [notre] partenariat stratégique et [nos] échanges »
Avant de céder la parole aux intervenants qui, toute la journée, vont répondre aux questions que beaucoup d'entre vous se posent, je tiens à exprimer une conviction : en ce début du XXI ème siècle, la Russie est un vrai pays d'avenir ; presque tout est encore à y faire et les mots « réussite », « promotion » et « succès » peuvent y trouver tout leur sens.
Je vous souhaite d'excellents travaux, en espérant que vous garderez de votre passage au Sénat un bon souvenir et que vous y reviendrez. »
En ma qualité de Président du groupe interparlementaire France-Russie du Sénat, je suis allé en Russie à plusieurs reprises, au cours des dernières semaines, et j'ai également eu le plaisir d'accueillir plusieurs délégations en provenance de ce grand pays. De manière évidente, la demande de coopération est forte, laquelle s'exprime notamment par une volonté accrue de nouer des partenariats au niveau régional.