Collocolombie2005 Sénat-UbiFrance
Table des matières
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Ouverture
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La Colombie : un risque ou une opportunité ?
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L'environnement des affaires
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I. Le marché colombien : risques, opportunités et règles du jeu - Le point de vue du patronat colombien
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II. L'implication des collectivités locales dans la vie économique : l'exemple de Medellin et du département d'Antoquia
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III. Quelle place pour les PME dans le tissu industriel local ?
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IV. Les aspects juridiques et fiscaux d'une implantation
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V. Le système bancaire, les moyens de paiement : principes, réformes, règles et usages
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VI. La Colombie : porte d'entrée sur la communauté andine - Les accords régionaux
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I. Le marché colombien : risques, opportunités et règles du jeu - Le point de vue du patronat colombien
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Témoignages d'entreprises
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Table ronde
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Clôture
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Sergio Fajardo |
Eduardo Munoz Roland du Luart René André |
Eduardo Munoz |
Actes du Colloque
Sénat - UbiFrance
sur la Colombie
Jeudi 6 octobre 2005
Le marché colombien, entre mythes et réalités :
un potentiel à exploiter, des opportunités à saisir
En présence de :
Roland du LUART
, Sénateur, Vice-Président du Sénat, Président du groupe interparlementaire France-Amérique
René ANDRE
, Président d'UbiFrance
Avec la participation de :
Eduardo MUNOZ
, Vice-Ministre du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme de Colombie
Ouverture
Message de M. Christian PONCELET, Président du Sénat,
lu par M. Roland du Luart,
Sénateur de la Sarthe, Vice-Président du Sénat,
Président du groupe interparlementaire
France-Amérique du Sud
« Monsieur le Ministre,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mes Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Le Sénat est heureux et honoré d'accueillir aujourd'hui ce colloque économique sur la Colombie. C'est le premier que nous consacrons à ce pays, en partenariat avec nos amis d'UbiFrance. Je ne crois pas nécessaire de redire combien nous apprécions notre collaboration avec eux, et je constate, au fil des rencontres, une demande croissante pour ce type de colloques.
A l'ouverture de ce colloque, mes pensées vont évidemment vers notre compatriote Ingrid Bétancourt, retenue en otage depuis maintenant trois ans et sept mois - 1 319 jours ! Le sort qu'elle partage avec 58 autres otages est inhumain.
Le Sénat le condamne de la façon la plus ferme et la plus solennelle. Je forme le voeu que les pourparlers entrepris par les autorités colombiennes auprès des Forces armées révolutionnaires pour parvenir à un accord humanitaire avec le soutien de la France, aboutissent rapidement, et, surtout, positivement.
Lorsque j'ai reçu le Président du Sénat de Colombie en juin 2004, je lui ai dit combien j'étais soucieux de développer des relations plus étroites avec l'Amérique latine, trop souvent négligée par la France, alors qu'elle est si francophile - parfois même francophone -, et depuis si longtemps.
A cette proximité de l'esprit s'ajoute une continuité territoriale : la France, on a parfois tendance à l'oublier, est présente sur le continent sud-américain, avec ses départements français d'Amérique : la Guadeloupe, la Martinique et bien sûr la Guyane. Nos entrepreneurs doivent savoir que ces trois départements peuvent jouer un rôle de tremplin pour la coopération avec la Colombie.
Enfin, n'oublions pas que la Colombie est l'une des plus anciennes démocraties du continent. La Constitution de 1991 a remplacé celle de 1886 qui avait connu 105 ans sans modification de fond.
Malgré la distance, la France ne se désintéresse pas de la Colombie. Elle a participé au groupe de dix pays créé en 2001 pour « faciliter » le processus de paix. Elle continue d'appuyer sans relâche les efforts courageux du Président de la République, M. Alvaro Uribe - que j'ai reçu ici alors qu'il venait juste d'être élu à la charge suprême - pour la restauration de l'autorité de l'Etat.
Elle n'oublie pas que la Colombie est un grand marché de près de 45 millions d'habitants. A l'instar de l'Union européenne, la France souhaite le rétablissement de la paix civile et de la concorde nationale en Colombie, pour garantir la stabilité régionale et en finir avec la dictature de la peur. Cette peur quotidienne, insidieuse, alimentée et entretenue par une clique d'hommes armés, sans foi ni loi.
A cet égard, avouons qu'essayer aujourd'hui de « vendre la Colombie », à des entreprises françaises est un peu une gageure ! A peine sorti de la crise économique extrêmement grave qu'a traversée le continent sud-américain, ce pays commence seulement à se rétablir, et ne dispose encore, au moins a priori , que de peu d'atouts pour séduire les investisseurs internationaux...
Le titre de notre colloque d'aujourd'hui résume bien la problématique : « le marché colombien, entre mythes et réalités ». Je crois en effet qu'il faut mettre à bas un certain nombre de clichés concernant la Colombie.
D'abord, contrairement à ce qu'on croit trop communément, et grâce à la politique de sécurisation menée par le Président Uribe depuis 2002, Bogota est aujourd'hui une ville plus sûre que beaucoup d'autres capitales latino-américaines et que... Washington ! Cela ne signifie pas qu'il faille sous-estimer les risques dans d'autres régions de la Colombie.
Il est sans doute encore trop tôt pour porter un jugement définitif sur cette politique de rétablissement de la sécurité, mais force est de reconnaître, dès à présent, que l'économie colombienne se porte mieux que celles de ses principaux voisins et concurrents.
Ainsi, l'année 2004 a été marquée par une nette amélioration des indicateurs macro-économiques par rapport à la récession qu'a traversée la Colombie en 1999 et à la croissance limitée qu'elle connaissait depuis 2000 : la croissance s'est établie à 4 % et l'inflation à 5,5 %, le chômage baissant à 12 %.
Je suis convaincu que les orateurs qui vont se succéder à la tribune toute la matinée sauront redresser l'image d'un pays dont la taille du marché, l'ampleur des ressources naturelles (émeraudes, café, pétrole, charbon notamment) et un historique de débiteur exemplaire font un acteur central de l'économie sud-américaine, où les entreprises françaises gagneraient à être mieux placées.
Troisième investisseur étranger, après les Etats-Unis et l'Espagne, avec une part de marché qui oscille autour de 3 % selon les années, la France peut et doit, en effet, encore améliorer ses positions et ne pas compter uniquement sur les ventes d'Airbus. La Colombie n'est qu'au 68 ème rang mondial de nos clients et au 76 ème rang de nos fournisseurs.
On peut regretter aussi que le nombre de Français inscrits au consulat de Bogota ne cesse de diminuer depuis cinq ans pour s'établir aujourd'hui à 3 300 immatriculés. Bien sûr, la situation d'Ingrid Bétancourt ne doit pas inciter à la confiance mais je crois qu'il ne faut pas diaboliser la Colombie.
Mais plutôt que d'aligner les indicateurs économiques - je laisse ce soin aux spécialistes qui, dans quelques instants, vont vous présenter plus en détail les potentialités de la Colombie - , je voudrais surtout souligner le capital de confiance et d'intérêt dont la Colombie jouit dans les milieux économiques.
J'en veux pour preuve l'implantation de grandes compagnies européennes comme Renault, Carrefour ou Sanofi.
Elles y trouvent généralement une main-d'oeuvre de qualité, bien formée et prête à s'engager : voilà des atouts précieux car la compétitivité d'une entreprise dépend très largement du facteur humain.
Sans compter que la présence de ces géants offre aussi des opportunités à nombre de petites et moyennes entreprises, qui trouvent utilement à employer leur savoir-faire dans leur sillage.
A juste titre, les Colombiens forment un peuple fier : fier de son histoire, fier de son identité, fier de sa culture et fier de son indépendance.
Un peuple fier mais un peuple éprouvé, las de la guerre civile, de la violence et de ce fléau insupportable que sont la drogue et le commerce qu'en font les hommes. Puissent les efforts entrepris par le Président Alvaro Uribe faire cesser l'impunité dont a trop longtemps bénéficié la guérilla, et le retour à une croissance soutenue réduire la pauvreté et les inégalités qui ont favorisé l'éclosion de la violence.
Je suis persuadé qu'avec les conseils éclairés d'UbiFrance, tous les participants à ce colloque partageront, à l'issue de vos travaux, non seulement ma conviction - j'allais dire mon enthousiasme -, mais surtout l'amitié et l'attachement sincères que le Sénat porte à nos amis colombiens.
A tous, je souhaite de fructueux travaux, en espérant que vous garderez de votre passage au Sénat un bon souvenir, qui vous incitera à y revenir. »
Avant de donner la parole à René André, je voudrais ajouter quelques mots à titre personnel. Je connais bien la Colombie, pour y avoir été de nombreuses fois, et je tiens à nuancer certains propos. La Colombie est un pays d'entrepreneurs courageux. On peut avoir confiance dans l'activité économique de ce pays. Les Colombiens savent aller de l'avant. Un taux de croissance net de 4 % est une performance dans un pays qui souffre pourtant de plusieurs maux, à commencer par la guérilla. Sans cette dernière, la croissance serait encore plus élevée.
René ANDRÉ
Président d'UbiFrance
Mesdames et Messieurs, je joins mes voeux de bienvenue à ceux du Président du Sénat et aux vôtres, Monsieur du Luart.
J'aurais pour commencer un mot pour le Maire de Medellin, victime des difficultés temporaires que traverse notre pays, puisqu'il n'a pas pu récupérer ses bagages depuis maintenant cinq jours.
Ce séminaire s'inscrit dans une longue collaboration initiée en 1997 entre le Sénat et le Centre Français du Commerce extérieur pour l'organisation conjointe de colloques économiques. UbiFrance souhaite poursuivre dans le même esprit cette coopération. Je profite de l'occasion qui m'est donnée pour souligner le prix que j'attache à cette collaboration. Je remercie en cela l'action du Président du Sénat.
UbiFrance mène depuis quelque temps une action de communication qui fait suite à son changement de nom. La gamme complète de nos services s'articule autour de l'information, du conseil à l'exportation, de l'action commerciale et du volontariat international en entreprise.
Notre mission est de vous informer sur les marchés, les règles juridiques, les financements internationaux, les appels d'offres et la veille sectorielle. Le MOCI vous permet d'être informés des appels d'offres internationaux. Nous intervenons également en matière de communication par divers biais (colloques, campagnes de presse...). Enfin, notre action permet à des jeunes de pouvoir acquérir une expérience à l'international par le biais des volontaires internationaux en entreprises, qui ont succédé aux VSNE.
UbiFrance mobilise l'expertise de 1 500 personnes implantées en France et dans 120 pays différents. Je salue à ce titre Paul De Vos, responsable de notre mission économique à Bogota. Je souhaite remercier l'ensemble des intervenants venus pour la plupart spécialement de Colombie pour vous faire partager leur expertise et leur expérience.
Notre dernière réunion concernant la Colombie remonte à juin 2003. La Colombie a toujours su démontrer son aptitude à surmonter les crises. Elle représente plus que jamais une opportunité exceptionnelle pour nos entreprises. La croissance y atteint un très bon niveau et le gouvernement du Président Uribe mène une politique efficace. La France jouit d'une très bonne image en Colombie, souvent synonyme de qualité et de fiabilité. Nous y occupons la place de troisième exportateur. Les entrepreneurs colombiens souhaitent travailler davantage avec notre pays. La Colombie reste le premier partenaire de la France dans le Pacte Andin, devant le Venezuela.
Le moment est venu de faire le point sur les perspectives offertes par ce pays riche d'opportunités. C'est l'objet des trois parties de notre colloque. Je vous souhaite à tous une excellente matinée de travail. Je remercie à nouveau le Sénat pour son action.
La Colombie : un risque ou une opportunité ?
I. L'ouverture de l'économie colombienne : les enjeux pour les entreprises
Eduardo MUNOZ
Vice-ministre du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme de Colombie
Je tiens à remercier Monsieur du Luart, Monsieur André et Monsieur De Vos ainsi que tous les amis qui nous honorent de leur présence ce matin. Je tiens à vous adresser nos remerciements au nom du gouvernement colombien pour l'organisation de ce colloque qui permet de présenter aux entreprises françaises les opportunités offertes par notre pays.
La Colombie possède des richesses naturelles extraordinaires (gaz, charbon, pétrole, nickel, émeraude, orÉ). Nous cherchons à développer les secteurs du gaz, du pétrole et du charbon en favorisant les investissements étrangers. Par ailleurs, nous jouissons d'une main-d'Ïuvre qualifiée, dont les compétences peuvent être utilement mises à contribution.
La France et la Colombie sont amies depuis de nombreuses années. Je souhaite que ce colloque nous permette de resserrer encore nos liens d'amitié et d'ouvrir de nouveaux espaces de collaboration à nos entrepreneurs.
1. La politique d'ouverture internationale de la Colombie
Notre pays mène une politique commerciale dont l'objectif est l'ouverture des marchés internationaux à nos exportations de biens et services, à travers la négociation d'accords de libre commerce. Cette politique, qui privilégie les accords réciproques stables à long terme, commence à porter ses fruits et répond à des besoins à la fois internationaux et internes.
La croissance économique colombienne a atteint des niveaux importants ces dernières années grâce à la politique économique et sécuritaire du Président Uribe. Mais ce taux de croissance n'est pas suffisant pour éliminer la pauvreté. Le dynamisme de notre marché interne ne suffit pas. Il nous faut chercher un nouveau moteur de croissance sur les marchés internationaux pour accroître nos revenus et offrir un meilleur bien-être à nos citoyens.
Si les préférences commerciales unilatérales ont pu être utiles dans le passé, elles ont montré leurs limites sur le long terme. En outre, le marché andin a tendance à se saturer. Cela nous pousse à chercher un accès à des marchés plus grands, plus dynamiques, avec un meilleur pouvoir d'achat.
Les exportations de la Colombie sont d'un niveau très faible comparé à d'autres pays d'Amérique latine. Bon nombre de pays de taille inférieure à la nôtre ont un montant d'exportation par habitant supérieur à celui que nous affichons.
Le niveau d'ouverture au commerce international est généralement corrélé fortement au niveau de croissance du produit intérieur brut. Les exportations sont en effet un moteur de la croissance. Les pays qui ont connu la meilleure croissance ces dernières années sont ceux dont les taux d'exportation ont le plus augmenté. Les exportations alimentent la croissance, le progrès et le bien-être.
Dans notre région, les accords d'intégration attirent de façon significative les investissements. On a pu le constater lors de la création de zones comme le Mercosur, ou la Communauté andine. Dans le Mercosur, on a pu observer une augmentation significative des investissements jusqu'en 1999. Au Mexique, grâce aux accords passés avec l'Amérique du Nord, et même avant, nous avons observé une augmentation spectaculaire de ces investissements. Au début des années 2000, les investissements étrangers au Mexique ont progressé de façon très importante. Dans la Communauté andine, à laquelle nous appartenons, les investissements ont également crû jusqu'en 1997, date à laquelle l'instabilité politique et économique a commencé à nuire à son développement.
Notre stratégie à court terme consiste à négocier de nouveaux accords.
Dans la Communauté andine, la Colombie a été le principal bénéficiaire de cette zone de libre-échange. Nous espérons créer un véritable marché commun. Ce marché est certes limité, mais nous souhaitons néanmoins tout faire pour l'approfondir en évoluant vers l'union douanière et faciliter la circulation des biens et service, avec un effort tout particulier en direction des pays les moins développés de la région. La Colombie, principal bénéficiaire de la création de cette communauté, a réussi à développer ses activités manufacturières. C'est aujourd'hui le troisième pays d'Amérique latine par le degré d'industrialisation.
Nous avons en outre passé des accords commerciaux avec le Mexique et le Venezuela. Le Panama souhaite également s'unir à ce « G3 » et nous allons entamer rapidement des négociations dans ce sens.
Nous avons par ailleurs signé un accord de libre-échange entre les pays de la Communauté andine et ceux du Mercosur.
Enfin, avec le Chili, nous avons signé un accord établissant une zone de libre-échange, avec la volonté de l'élargir au commerce des services.
Au-delà de l'Amérique latine, nous sommes en train de négocier un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, négociation menée conjointement avec l'Equateur et le Pérou. Nous espérons parvenir à une conclusion dans deux mois. L'année prochaine, ces accords seront soumis à l'approbation des organes législatifs des différents pays pour une entrée en vigueur en 2007. La négociation est complexe. Elle est maintenant achevée à 80 %. Il nous reste à conclure sur des sujets sensibles tels que l'agriculture, la propriété intellectuelle ou l'environnement.
Les nouvelles négociations auxquelles nous aspirons pour l'avenir concernent avant tout nos relations avec l'Union européenne. Les pays andins insistent depuis longtemps pour lancer des discussions. L'avenir de nos relations économiques et commerciales doit s'appuyer sur un accord équilibré. Nous aspirons à attirer davantage d'investissements européens grâce à ces négociations. Nous avons obtenu le lancement d'un processus de négociations en deux temps. Dans un premier temps, nous ferons un bilan de l'intégration andine. Nous souhaitons ensuite pouvoir annoncer le début des négociations de bloc à bloc dès 2007. Nous avons demandé à l'Union européenne de faire preuve de pragmatisme et de souplesse à notre égard, car le modèle européen ne peut être transposé à la Communauté andine. Nous attirons votre attention sur le fait qu'en l'absence d'accord, l'arrivée des produits et services américains sur notre marché risque de créer une situation d'inégalité défavorable à l'Union européenne.
Parallèlement, nous menons des négociations avec les pays d'Amérique centrale ainsi qu'avec le Canada. Nous avons aussi eu des discussions avec les pays de l'Association européenne de libre-échange.
2. Une politique visant à attirer les investissements étrangers
Outre les accords commerciaux, nous privilégions la négociation d'accords pour la promotion des investissements. Un accord est d'ores et déjà en vigueur avec le Pérou et un autre vient d'être signé avec l'Espagne. Nous sommes en négociation pour des accords avec des pays comme l'Italie, la France, le Canada, ou l'Allemagne. Avec la France, notamment, nous souhaitons parvenir rapidement à un accord qui permette d'éviter la double taxation des investissements.
Le principal investisseur en Colombie est actuellement les Etats-Unis. La France occupe une place modeste, avec environ 2 % des flux d'investissements. Mais les statistiques dont nous disposons ne sont pas les plus fiables du monde. Elles ne reflètent pas de façon très précise l'ampleur réelle des investissements. A cela s'ajoute le poids des investissements provenant des paradis fiscaux, qui contribuent à rendre la photographie encore un peu plus floue.
Les investissements français augmentent au fil du temps, mais leur pourcentage par rapport au total des investissements reste faible. Le total des investissements étrangers en Colombie a crû bien plus vite que les investissements français. En revanche, ceux-ci se sont révélés plus stables dans le temps que les investissements de l'Union européenne, dont le niveau est assez irrégulier.
Nous avons voté en mai 2005 une nouvelle loi de stabilité juridique pour les investisseurs. Elle permet à l'Etat de signer des contrats avec des investisseurs nationaux ou étrangers en offrant des garanties considérées comme essentielles pour ces derniers. Un seuil d'un million de dollars a été institué et la durée peut aller jusqu'à 20 ans. En contrepartie de cette garantie, les investisseurs devront s'acquitter d'une somme représentant un certain pourcentage de leurs investissements.
Nous avons par ailleurs instauré un programme pour améliorer le climat des affaires. Son objectif est de réduire et d'éliminer les plaintes des investisseurs. Nous menons par ailleurs un plan visant à améliorer la compétitivité colombienne dans les investissements, en la comparant à celle d'autres pays du monde et en identifiant les facteurs susceptibles d'attirer les investissements étrangers.
3. Conclusion
La Colombie mène une politique d'ouverture vers les marchés internationaux grâce à la négociation d'accords de libre-échange. Nous nous efforçons d'ouvrir notre économie pour améliorer notre compétitivité, attirer les investissements et, finalement, accroître notre revenu. Ces politiques ont un objectif à la fois économique et social. Le libre-échange doit permettre d'améliorer le bien-être de tous les citoyens colombiens.
Nous nous efforçons d'axer notre politique sur l'amélioration des conditions d'investissement dans notre pays. Dans ce contexte, les investissements français jouent un rôle important mais il y a encore beaucoup à faire pour qu'ils atteignent un niveau réellement significatif.
La Colombie peut être un partenaire économique fiable, ouvert et considérant l'avenir avec confiance.
René ANDRÉ
En tant que député de Normandie, je tiens à vous signaler que nous sommes toujours prêts à vous vendre nos vaches normandes, qui sont déjà très nombreuses en Colombie !
II. Les évolutions récentes de l'économie colombienne et des relations bilatérales - Quelle place pour les entreprises françaises ?
Paul DE VOS
Conseiller économique et commercial, Chef de la Mission économique à Bogota
Mon intervention sera celle d'un témoin privilégié qui souhaite partager avec vous quelques réflexions, sachant que nous sommes dans une journée d'évangélisation, destinée à convaincre que la Colombie doit être un partenaire privilégié de la France.
La Colombie est la troisième économie d'Amérique du Sud hors hydrocarbures, après le Brésil et l'Argentine. C'est la deuxième population hispanophone au monde. Son économie repose sur une agriculture forte et compétitive, une industrie diversifiée et un secteur des services dynamique. Cette économie peut envisager avec sérénité le tarissement de ses ressources pétrolières, qui représentent aujourd'hui moins de 15 % de son produit intérieur brut.
Un pays vaut aussi par sa population. Les Colombiens sont un peuple d'entrepreneurs. La Colombie est un pays qui dispose d'une main-d'oeuvre compétente et bien formée à tous les niveaux. En outre, la Colombie est un Etat de droit.
La croissance attendue en Colombie pour les prochaines années est proche de 4 % par an. Ce pays n'a jamais connu de difficultés de paiement de sa dette, qui est d'ailleurs en régression. Ses exportations continuent à augmenter et la Colombie sait s'adapter à la concurrence internationale.
Les relations de la Colombie avec les institutions internationales issues de Bretton Woods sont bonnes, avec quelques réserves en ce qui concerne la politique de change (réévaluation du peso). Le FMI a, lors de sa dernière revue, incité la Colombie à poursuivre les programmes sociaux et d'investissements dont le pays a besoin pour réduire les inégalités. Il a, en revanche, donné son accord à l'utilisation des réserves de change pour rembourser par anticipation une partie de la dette extérieure libellée en devises.
On trouve en Colombie un Etat central, qui concentre un déficit important, et des collectivités locales qui dégagent des excédents. En consolidant l'ensemble, on aboutit à un déficit limité à 2 %. Le secteur privé colombien est dynamique mais trop souvent délaissé. J'encourage les entreprises françaises à prospecter les acheteurs privés. C'est une piste à explorer absolument.
Depuis l'élection du Président Uribe en 2002, le contexte sécuritaire s'est fortement amélioré. Le pays s'est ouvert à l'international et la politique de paix civile menée par le gouvernement bénéficie d'un très fort soutien de la part de la population. Une impulsion positive est donnée et l'amélioration est tout à fait nette et visible. On vit aujourd'hui dans les principales villes de Colombie aussi bien que dans tout autre ville d'Amérique latine.
Nous savons que 2006 sera une année électorale en Colombie (présidentielle et législative). Il s'ensuit une certaine période de latence au niveau du Congrès, ce qui ne favorise pas l'adoption de réformes. Cela étant, des réformes cruciales pour les investisseurs étrangers ont été adoptées ces derniers mois.
Faut-il voir derrière la Colombie une opportunité d'accéder à d'autres marchés ? La Communauté Andine des Nations (CAN) est le deuxième ensemble commercial au monde le mieux intégré après l'Union européenne. Les pays de la CAN ont accepté de transférer une partie de leur souveraineté à des institutions supranationales. Ils ont accepté la mise en place d'un mode de règlement des différends. Rares sont les pays au monde où l'on peut trouver une telle intégration juridique entre plusieurs pays. De ce fait, la Colombie peut effectivement être considérée comme un moyen d'accéder à un marché de 130 millions de personnes.
L'accord passé par la CAN avec les Etats-Unis est une juxtaposition d'accords commerciaux plus qu'une véritable relation de bloc à bloc. Les négociations avec l'Union européenne devraient normalement s'ouvrir en 2006 si nous faisons preuve de pragmatisme.
Quelle est la position de la France ? Nos deux pays ont un problème d'image réciproque. La France est généralement perçue de manière positive. Mais son image est plus centrée sur la culture que sur l'économie. Nous devons développer notre image de compétence scientifique, économique et technique. Il faut montrer que l'image de fiabilité et de compétence qu'ont les Colombiens des entreprises françaises est justifiée. Malheureusement, il arrive que les acheteurs Colombiens se plaignent de ne pas obtenir de réponses de la part des fournisseurs français. Il ne faut pas laisser notre image positive s'étioler avec le temps.
Les collaborations avec la Colombie sont appelées à se renforcer. La France est le troisième investisseur sur le long terme en Colombie derrière les Etats-Unis et l'Espagne. On trouve en Colombie une centaine d'entreprises françaises. Cette présence est équilibrée sur le plan géographique et sectoriel. Mais nos échanges doivent encore se développer. Notre part de marché oscille entre 2 et 3 % selon les années. Les échanges sont d'ailleurs en recul en 2004, du fait de la non récurrence de certains contrats aéronautiques.
Je tiens à saluer le souci de transparence dont font preuve les Colombiens à propos des chiffres et des statistiques. Eduardo Munoz a accepté de mettre à disposition de notre mission économique ses équipes pour harmoniser nos méthodologies d'analyse. Les travaux que nous avons menés ensemble méritent d'être portés à votre connaissance.
Je terminerai en vous rappelant la multiplicité des relais français présents en Colombie : conseillers du commerce extérieur, mission économique... Le système éducatif francophone en Colombie est d'un très bon niveau. Bon nombre de nos amis colombiens ici présents sont passés par les lycées français. On trouve en Colombie beaucoup de cadres francophones.
Je lance enfin un appel au nom de l'Ambassadeur, puisque nous organisons, du 26 octobre au 6 novembre prochain, une semaine de promotion de la France en Colombie.
III. Le risque colombien, le point de vue des analystes du risque pays
Rafaël de la FUENTE
Responsable Amérique latine, BNP Paribas New-York
Je tiens à vous dire au nom de BNP Paribas à quel point nous nous réjouissons d'avoir été invités à ce colloque. Il est vrai que notre présence en Colombie est importante.
Il y a dix ans, la situation de la Colombie était la suivante. La Colombie avait la plus forte croissance moyenne sur les 80 dernières années. Ce pays a connu une très longue période de croissance d'environ 5· % par an, avec une inflation non pas basse mais faiblement volatile. Contrairement à d'autres pays, il n'a pas connu de période d'hyper-inflation. Jusqu'au début des années 80, on pouvait observer une très grande austérité fiscale, qui se traduisait par une stabilité de la dette publique. Telle était l'histoire de la Colombie jusqu'au début des années 90.
Par la suite, pour des raisons notamment internes (conflit armée, trafics de la drogue, réforme constitutionnelle), la situation a évolué. L'année 1989 fut marquée par une crise bancaire et une forte récession. A ces raisons internes se sont ajoutés les effets internationaux, comme les crises chinoise et russe.
Actuellement, la croissance colombienne retrouve ses niveaux historiques et l'inflation diminue. La dette publique est en forte régression. S'agit-il pour autant d'un retour à la grande tradition colombienne de stabilité économique ? Le constat mérite d'être nuancé. Dans les années 80, la Colombie était considérée comme un pays d'investissements. Or le crédit colombien est aujourd'hui considéré comme à niveau de risque plus élevé que dans des pays comme le Mexique. Le marché estime toutefois que la situation de la Colombie est en amélioration, même s'il reste des freins aux investissements.
La croissance de la Colombie, avec 4 %, est proche, voire inférieure, de celle que l'on peut constater dans des pays voisins. Mais la Colombie se caractérise tout d'abord par une forte augmentation des exportations, dont l'impact a été limité par les taux de change. La consommation de biens durables et de biens et services est en hausse. L'emploi se développe. On peut, par conséquent, estimer que la croissance colombienne sera durable.
La Colombie a connu une forte augmentation de ses investissements rapportés au PIB. La plupart des investissements réalisés dans les années 90 provenaient de l'étranger et entraînaient de forts déficits des comptes courants. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les comptes courants sont d'un niveau très respectable.
La compétitivité colombienne est en nette amélioration par rapport à celle d'autres pays d'Amérique latine. Elle est comparable à celle du Brésil ou du Chili. A cela s'ajoute l'amélioration de l'inflation. Celle-ci a chuté dans les années 90 et continue à se stabiliser autour de niveaux proches de ceux des pays les plus industrialisés.
Le point faible de l'économie colombienne est sans aucun doute la fiscalité. Le gouvernement central connaît un fort déficit fiscal suite aux nombreuses réformes qui sont intervenues à la fin des années 90. Le poids de l'impôt est plus important pour les sociétés que pour les citoyens. La Colombie doit encore faire des progrès dans ce domaine.
Je terminerai en évoquant la réévaluation de la monnaie. C'est un phénomène que connaissent tous les pays sud-américains. Dans le cas de la Colombie, il faut considérer à la fois le taux de change et le taux de croissance des exportations. On ne peut pas dire que l'économie soit pénalisée par l'appréciation des taux de change. Les flux financiers en dollars entrants en Colombie sont importants. Il est de toute façon probable que les taux de change restent à leur niveau actuel.
Les points qui doivent faire l'objet d'une attention particulière en Colombie sont la sécurité et la lutte contre le trafic de drogue, la réduction du déficit fiscal, l'indépendance de la Banque centrale, la productivité de la main d'oeuvre, la transparence des règles du jeu (position de la cour constitutionnelle) ou encore la concurrence de pays comme l'Equateur ou le Venezuela. Du côté des points forts, on peut évoquer la stabilité institutionnelle du pays, l'amélioration de la situation sécuritaire sous l'action du Président Uribe, l'assainissement du système financier, la diversification de l'économie, la stabilité fiscale, la faible fuite de capitaux et l'appui des Etats-Unis.
IV. Questions
De la salle
Je vis depuis 40 ans en Colombie. Je tiens à témoigner de ce qu'il est possible d'y faire de bonnes affaires. Les statistiques doivent être remises en perspectives. Si le pourcentage de croissance y est inférieur aux résultats que peuvent afficher d'autres pays du continent, c'est parce que les autres pays ont connu une très forte récession. La Colombie, elle, a toujours été très stable et n'a jamais connu de récession nette.
Rafaël de la FUENTE
Je suis d'accord avec vous. Toutefois, il ne faut pas comparer la Colombie qu'avec des pays ayant subit une forte récession. La Colombie doit relever un certain nombre de défis. Avec un niveau d'investissements représentant 20 % du PIB, il est difficile de viser plus de 4 % de croissance par an. Le niveau d'investissements par rapport au PIB est beaucoup plus important au Chili et c'est à ce type de pays qu'il faut comparer la Colombie.
Michel BOCQUENTIN, Directeur général adjoint, Directeur des Affaires internationales, Soletanche-Bachy
Ne pensez-vous pas que le fait que la Colombie est le pays où l'on paie le plus d'impôts au monde soit un frein aux investissements étrangers ? Avez-vous l'intention d'assouplir la politique fiscale vis-à-vis des investisseurs ?
Eduardo MUNOZ
On ne peut pas dire que la Colombie est le pays où l'on paie le plus d'impôts au monde. En revanche, on doit reconnaître que nos charges sont mal distribuées. Notre système fiscal doit être modernisé. L'un des facteurs qui permettent d'attirer les investissements étrangers est bien celui de la pression fiscale. Nous l'avons pris en compte. Cela étant, la Colombie souffre d'une très forte pauvreté et la demande sociale y est très forte. Nous ne pouvons pas négliger les ressources nécessaires pour faire face à nos obligations sociales.
De la salle
Je suis arrivé en Colombie dans les années 70 au moment de la crise de l'énergie et j'y ai développé une entreprise de culture horticole, notamment de roses. La Colombie est aujourd'hui le plus grand pays de production de fleurs coupées au monde après la Hollande. La production horticole représente plus de 200 000 emplois directs. Les opportunités offertes par la Colombie dans ce secteur sont très importantes. Celui-ci est d'autant plus intéressant qu'il utilise uniquement des énergies renouvelables et qu'il permet de maintenir les populations dans les campagnes. Je regrette cependant que les niveaux de taxation soient si élevés. La rosi culture colombienne est une industrie propre et éthique et il convient de l'encourager en modifiant les règles de rétention qui nous handicapent.
Eduardo MUNOZ
Je ne peux que confirmer les impacts positifs du développement de la production horticole dans notre pays. Je prends note de vos préoccupations concernant l'impact des impôts et en particulier de la rétention. Mais s'il faut attirer les investissements internationaux, nous ne pouvons pas négliger nos responsabilités sociales. C'est un défi auquel nous allons être confrontés dans l'avenir.
L'environnement des affaires
I. Le marché colombien : risques, opportunités et règles du jeu - Le point de vue du patronat colombien
Luis Carlos VILLEGAS
Président de l'ANDI (Association nationale des entrepreneurs colombiens)
Je vais m'efforcer de vous donner le point de vue du patronat colombien sur la conjoncture de notre pays. Pour nos entrepreneurs, le pays doit être examiné sous une nouvelle perspective en rupture avec les clichés traditionnels. Les choses ont beaucoup changé depuis huit ans. Nous sommes sortis de la crise économique et nous connaissons une période d'expansion. Le climat macroéconomique se caractérise par une grande stabilité, avec des progrès attendus sur le plan fiscal. Il y a huit ans les niveaux d'investissement étaient au plus bas. Aujourd'hui, nous enregistrons à nouveau de hauts niveaux d'investissement. Nous sommes en phase de croissance, une croissance permanente, qui s'appuie sur l'amélioration de la sécurité et la stabilité de notre pays.
Nous menons actuellement des négociations avec les Etats-Unis et nous espérons pouvoir parvenir prochainement à un traité avec l'Union européenne.
Il y a huit ans, nous étions isolés au niveau mondial. Aujourd'hui, nous sommes intégrés comme peu de pays développés le sont, grâce à la stabilité de nos institutions politique et à l'amélioration de notre situation sécuritaire. On parle chez nous de sécurité démocratique, mais le terme de « démocratie sécuritaire » pourrait utilement le remplacer. Nos forces armées sont aujourd'hui respectées et respectueuses du droit.
Notre PIB s'établira cette année à 120 milliards de dollars, ce qui fait de la Colombie la troisième économie d'Amérique latine. Le taux de croissance du secteur industriel est de 8 %. Nos exportations vont atteindre, en 2005, 21,5 milliards de dollars, dont 55 % d'exportations non traditionnelles (biens et services) et 45 % d'exportations traditionnelles (pétrole, gaz...). Cette répartition nous différencie de bien des pays d'Amérique latine.
En 1991, pour 100 dollars d'exportations non traditionnelles, 80 n'avaient pas de technologie incluse. Aujourd'hui, 41,5 dollars ont un contenu technologique élevé. La valeur ajoutée de nos exportations a donc fortement augmenté depuis plusieurs années.
Nous avons réussi à faire diminuer le chômage de 7 points en trois ans. Il est passé de 18,3 à 11,8 % de la population active. Nous prévoyons un taux de chômage à un seul chiffre d'ici décembre. C'est une performance difficile à atteindre que ce soit en Europe ou chez la plupart de nos voisins.
Le nombre de travailleurs affiliés aux caisses de compensation familiale a très fortement augmenté depuis dix ans, ce qui signifie que si le nombre d'emplois augmente, la qualité des emplois progresse également.
Toutes nos variables macroéconomiques tendent vers celles des grands pays développés. Nous avons encore un taux de change positif par rapport à 1994 mais nous restons compétitifs et, au 30 septembre, nos réserves internationales nettes atteignaient 16 milliards de dollars.
Des sujets de préoccupation sont ceux du déficit public et des taux d'imposition. Nos taux d'imposition sont les plus élevés d'Amérique latine. Il s'agit d'un enjeu majeur pour la future assemblée parlementaire qui sera élue en 2006 en Colombie.
Nous avons constaté en 2005 une croissance très forte des investissements, ce qui permet de garantir notre croissance pour les années futures. Si nous parvenons à faire croître encore ces investissements, nous pouvons même espérer dépasser 6 % de croissance. Nous pouvons être confiants, car les entreprises colombiennes ont des projets d'investissements multiples et de plus en plus nombreux.
Je suis très optimiste quant à l'issue des négociations avec les Etats-Unis sur le traité de libre-échange. Il devrait être ratifié en 2006 et pourrait entrer en vigueur en janvier 2007. Mais il faut également penser à la négociation avec l'Union européenne, qui doit nous accorder plus d'intérêt qu'au Mercosur ! Les pays du Mercosur souffrent de leur rivalité et de l'absence d'institutions communes. Les pays andins disposent de telles institutions et ont des interlocuteurs disposés à entrer en discussion avec les Européens.
En ce qui concerne la notion d'insécurité, un sondage montre qu'il ne s'agit plus d'une préoccupation pour les industriels colombiens.
Par ailleurs, l'arsenal législatif va prochainement être adapté de telle sorte qu'il favorisera plus encore les investissements.
Il ne faut pas négliger non plus l'action de nos entreprises en faveur de la responsabilité sociale, ce qui se traduit par de très nombreux programmes.
Nous allons prochainement atteindre les 5 milliards de dollars d'investissements étrangers en Colombie. Cela démontre la confiance des investisseurs dans notre économie. Les exportations s'améliorent, mais elles peuvent encore progresser. Il en est de même pour nos importations. Les secteurs à fort potentiel d'investissements sont notamment l'industrie manufacturière ou les télécommunications.
L'économie colombienne connaît une période d'expansion durable et soutenue. Notre environnement institutionnel est stable. En cas de réélection du Président Uribe, la tendance actuelle va se poursuivre. Si tel n'est pas le cas, nos institutions sont suffisamment solides pour assurer tout de même une réelle stabilité.
Notre société est en pleine construction. La France peut y occuper une place privilégiée, à condition de ne pas concentrer ses efforts sur un seul domaine. Au nom du secteur privé, je vous invite à participer au nouvel essor de la Colombie.
II. L'implication des collectivités locales dans la vie économique : l'exemple de Medellin et du département d'Antoquia
Paul DE VOS
Je tiens à insister sur la qualité des relations qu'entretiennent l'Ambassade de France et la ville de Medellin, dont le maire est l'un de nos interlocuteurs privilégiés.
Une présentation vidéo de la ville de Medellin est diffusée.
Sergio FAJARDO
Maire de Medellin
Je vous salue au nom de ma ville. La principale qualité de notre ville aux yeux des investisseurs étrangers est son climat général. Nous sommes passés par des épreuves difficiles. La violence que nous avons connue nous a évidemment fait du mal. Mais nous n'avons jamais succombé, grâce à la force de ce que nous avons construit tout au long de notre histoire. Medellin se caractérise en effet par son développement industriel et ses capacités manufacturières. La solidité de nos institutions nous a également permis de nous relever et d'occuper aujourd'hui une position de leader dans notre pays.
Carrefour, Renault, Sodexho ou Saint-Gobain sont au nombre des entreprises françaises qui ont choisi notre ville pour sa richesse. Nous avons en effet su développer de nombreux atouts. Nous sommes très développés dans le secteur du textile et occupons une place de leader dans le domaine de la confection. Antoquia dispose d'un pôle universitaire et technologique de pointe, notamment dans le domaine de la santé et de la recherche. A Medellin se trouve également l'Ecole des Mines. Nous avons par ailleurs les meilleures entreprises de service public d'Amérique latine. Je n'oublie pas le secteur énergétique qui représente pour notre pays un secteur à fort potentiel de croissance. Nous sommes en train de transformer nos entreprises publiques dans ce domaine comme dans le domaine des télécommunications. Nous souhaitons jouer un rôle de premier plan dans le secteur des télécommunications, particulièrement au niveau du packaging. Medellin encourage l'innovation dans tous ces secteurs.
Notre force réside dans la confiance que font les investisseurs à notre ville et à notre département, qui ne manquent pas de richesses et d'atouts.
Notre défi actuel est de transformer la violence en convivialité. L'administration municipale peut largement intervenir à ce niveau. En 1991, nous avons enregistré 6 500 homicides, ce qui faisait de notre ville la plus violente du monde, sans que nous ayons connu la moindre invasion. En 2005, nous ne dépasserons pas les 700 morts violentes. Cette année sera ainsi la plus tranquille des trois dernières décennies. Désormais, notre taux de criminalité est très inférieur à celui de Washington D.C. Nous travaillons avec la police pour asseoir la présence légitime de l'Etat dans la ville. Nous avons un programme de rétablissement de l'Etat de droit dans tous les quartiers. Nous menons également des projets municipaux de réinsertion et d'accompagnement des jeunes délinquants, en partenariat avec le secteur privé. Nous avons négocié avec pragmatisme avec les paramilitaires, qui détenaient de fait un pouvoir, même s'il était illégal. Notre doctrine est de pardonner sans jamais oublier. Ainsi, nous parvenons à reprendre possession de tous les territoires, ce qui est essentiel dans la phase de développement que connaît Medellin aujourd'hui.
Grâce à cette transition, Medellin va pouvoir saisir de nombreuses opportunités et je souhaite que les Français en prennent pleinement conscience.
III. Quelle place pour les PME dans le tissu industriel local ?
Nicanor RESTREPO
Administrateur de Renault Sofasa, ancien Président du Grupo empresarial Antoquenio
La législation colombienne distingue les micro entreprises, de moins de 10 salariés, qui sont au nombre de 700 000, et les PME proprement dites, avec moins de 200 collaborateurs, qui sont au nombre de 60 000. Environ 37 % du PIB est généré par les PME. Ce taux est légèrement inférieur à celui des autres pays d'Amérique latine.
Les PME et les micro-entreprises représentent de l'ordre de 63 % de l'emploi en Colombie. Les statistiques mondiales montrent que la participation des PME à l'économie est un gage de développement. Dans les pays de l'OCDE, les PME représentent 57 % de l'emploi contre 37 % en Colombie.
Les PME colombiennes interviennent dans tous les secteurs d'activité, qu'il s'agisse des services, du commerce, de l'automobile, de l'industrie ou de l'agriculture et de l'élevage. La croissance de l'activité des PME atteint le double de la croissance globale de l'économie colombienne. Il en va de même pour la contribution aux exportations. La dynamique de développement des PME est donc très forte et la tendance est largement positive. Nos entreprises jouent un rôle fondamental dans le développement du système éducatif et la réduction du chômage.
La fiscalité colombienne favorise la création d'entreprises grâce à des exonérations de charges pour les entreprises qui embauchent. L'accès au crédit est également facilité par un fonds de garantie qui réduit le risque bancaire. Le micro-crédit et le crédit aux PME sont des axes privilégiés au niveau national mais aussi par l'intermédiaire des institutions de financement internationales.
Diverses aides sont proposées aux PME pour qu'elles développent leurs compétences technologiques et leur recherche. Des prix sont notamment accordés aux entreprises les plus innovantes.
Le conseil national des PME coordonne avec l'Etat les politiques menées en faveur de ces entreprises. L'Etat conduit une politique volontariste d'aide aux PME pour favoriser leur développement, leur adaptation aux nouvelles technologies (coopération avec les instituts de recherche et les universités). A cela s'ajoutent les démarches menées pour faciliter l'accès aux marchés internationaux.
Le secteur des PME laisse une large place aux coopérations internationales entre les entreprises françaises et les entreprises colombiennes, l'objectif étant de permettre à vos entreprises de s'implanter facilement dans notre pays. Les possibilités de coopération sont, à mon sens, de plus en plus nombreuses. Nous devons profiter de nos affinités culturelles pour renforcer les relations entre nos deux Nations et faire en sorte que nos chemins se rapprochent jour après jour.
IV. Les aspects juridiques et fiscaux d'une implantation
Ernesto CAVELIER
Avocat au barreau de Bogota
Les investissements étrangers en Colombie peuvent être directs ou en portefeuille. Ils sont libres et n'ont besoin d'aucune permission préalable. Il existe toutefois quelques exceptions, comme les projets liés aux hydrocarbures, au secteur minier ou au secteur financier. Les investissements en rapport avec la défense et la sécurité nationale sont interdits, de même que les investissements liés à l'évacuation de déchets toxiques. Les investissements dans les opérateurs de télévision sont, pour leur part, limités.
L'enregistrement d'un investissement, obligatoire, donne un certain nombre de droits et de garanties en matière de répartition des bénéfices ou de virement des bénéfices vers l'étranger en devises.
L'imposition du bénéfice des sociétés est fixée à 38,5 %. Les bénéfices sur les biens immobiliers ou la liquidation des sociétés sont taxés à 35 %. Les virements le sont à hauteur de 1 à 7 %. L'impôt sur le patrimoine est de 3 %o. La TVA s'applique à la prestation de services, la vente, ou l'importation des biens. Le taux est généralement de 16 %. Les transactions financières sont, elles, taxées à hauteur de 4 %o.
Certaines industries situées dans des zones franches ou intervenant sur des secteurs d'activités particuliers bénéficient d'exonérations de taxes pour une durée limitée dans le temps mais pouvant atteindre 20 ans. Certaines dispositions fiscales permettent d'éviter la double imposition.
Un projet de loi qui vise à modifier le régime fiscal est en cours d'examen au Parlement. Ces changements concernent notamment la création d'une surtaxe sur les bénéfices de 25 %, l'élimination de la taxe sur les virements à l'étranger ou encore l'élimination de l'exonération de l'impôt sur les revenus pour les sociétés étrangères non domiciliées.
V. Le système bancaire, les moyens de paiement : principes, réformes, règles et usages
Sergio RODRIGUEZ
Avocat, universitaire, ancien Directeur général d'Asobancaria (Association des banques colombiennes)
Nous disposons en Colombie d'un système bancaire classique dirigé par la Banque centrale, institution indépendante vis-à-vis du gouvernement. La surveillance du système bancaire est assurée par une institution indépendante. Il existe par ailleurs un mécanisme de garantie des dépôts, même pour les montants réduits.
Les banques commerciales sont les plus représentatives de l'activité bancaire de notre pays. Mais notre système se caractérise également par l'existence de sociétés de fiducie, ce qui n'existe pas en France. Nous avons développé un système important de sociétés de fiducie qui gèrent des contrats bancaires et des biens pour des montants particulièrement conséquents. Les Américains eux-mêmes ont dû reconnaître, au cours des négociations que nous menons avec eux actuellement, la puissance de cette activité dans notre pays.
Les services bancaires colombiens s'appuient aujourd'hui sur les technologies de pointe. Nous comptons aujourd'hui 21 banques dans le pays. Celles-ci disposent d'environ 6 000 agences, dont 1 500 à Bogota. Notre réseau de distributeurs de billets est très développé. L'utilisation de la carte bancaire comme moyen de paiement est en très forte croissance. Les réseaux sont de plus en plus intégrés. La banque électronique se développe également.
Les taux d'intérêt actifs varient entre 10,8 et 27 % selon la durée du crédit. Un dépôt à terme de 90 jours peut obtenir un taux d'intérêt de 8 %. Il ne faut pas oublier que le taux d'inflation ne dépassera pas cette année 5 à 6 %.
La Colombie propose aux investisseurs étrangers tous les services bancaires dont ils ont besoin. Mais il n'est pas possible, sauf exception, d'ouvrir des comptes en devises en Colombie. Dans la pratique, il est, en revanche, possible d'ouvrir des comptes en devises à l'étranger, ce qui permet de résoudre la plupart des problèmes posés par le commerce extérieur.
VI. La Colombie : porte d'entrée sur la communauté andine - Les accords régionaux
Magdalena PARDO
Représentante de la Section Colombie des CCEF, Consultante internationale, ancienne Vice-ministre du Commerce
Si vous investissez en Colombie, vous vous intéressez à un marché de plus de 120 millions d'habitants représentant un produit intérieur brut de 244 milliards de dollars. Les pays andins ont fondé un espace de libre-échange total, la circulation des produits et services entre les cinq pays de la communauté est totalement libre. Nos lois permettent d'éviter la double imposition entre nos pays. Nous avons un régime permettant de garantir la propriété intellectuelle. L'espace légal formé par nos pays est tout à fait cohérent.
La Colombie est le second pourvoyeur du marché andin. La France aurait intérêt à développer ses échanges commerciaux avec la Communauté. De façon générale, elle ne s'intéresse pas assez à l'Amérique. Elle n'y destine que 9 % de ses exportations, qui sont d'ailleurs principalement orientées vers l'Alena. La part de marché de la France en Colombie n'est actuellement que de 2 %.
Le traité de libre-échange avec les Etats-Unis va permettre aux produits américains de rentrer sur nos marchés libres de taxes. Cette évolution risque d'éloigner encore davantage la France et l'Europe du marché andin. Le traité avec les Etats-Unis contient également un chapitre sur les investissements. Il est souhaitable qu'un tel accord soit aussi signé avec la France.
La Colombie est au coeur des pays andins. Il est possible de vendre des produits industriels en visant l'ensemble du marché de la Communauté, voire d'autres pays sud-américains. Mais la Colombie peut également permettre de produire et d'exporter vers d'autres marchés et notamment le marché des Etats-Unis. Je vous rappelle que la situation sécuritaire de la Colombie s'améliore de façon constante. Elle est aujourd'hui globalement stabilisée.
Le cas de l'Espagne prouve que la Colombie peut représenter une source d'internationalisation pour les entreprises européennes. On peut citer à ce titre l'expérience de Telefonica, d'Endesa ou de BBVA, qui tirent aujourd'hui profit de leurs investissements passés en Colombie. D'ailleurs, les entrepreneurs français qui ont investi en Colombie reconnaissent aujourd'hui les attraits de notre pays.
Mon message est le suivant : il faut investir beaucoup plus en Colombie, y produire davantage et l'utiliser comme plaque tournante pour viser les marchés sud et nord-américains.
Témoignages d'entreprises
Table ronde
Michel BOCQUENTIN, Directeur général adjoint, Directeur des Affaires internationales, Soletanche-Bachy
Jean-Claude PONS, Auditeur international, Ecocert
Jean-Louis SERVRANCKX, Vice-président international, Vinci Construction Grands Projets
Stéphane REGNAULT, Président Directeur général, Vygon
La table ronde est animée par Paul DE VOS.
Paul DE VOS
Il nous a paru normal à l'issue de cette demi-journée consacrée à la Colombie et à son attractivité pour les entreprises de donner la parole à celles qui ont fait le choix de ce pays.
Michel BOCQUENTIN
Le groupe Soletanche-Bachy est un groupe de travaux publics spécialisé dans les travaux sous-terrain. Nous sommes installés en Colombie depuis huit ans, en partenariat avec le numéro 1 de la construction dans ce pays. Nous avons créé une JV à 50/50 et nos relations sont très bonnes.
Nous avons pu pénétrer ce marché grâce à notre capacité d'innovation, le marché étant très concurrentiel. Contrairement aux idées reçues, les appels d'offres publics dans notre domaine sont très propres, le marché est totalement transparent. Enfin, pour nous, la Colombie est devenue la base de notre marché régional en Amérique du Sud.
Jean-Claude PONS
Ecocert est une PME gersoise dont l'activité principale est la certification qualité des produits, notamment biologiques. Nous sommes présents en Colombie depuis une dizaine d'années. Je tiens à souligner le haut niveau culturel et éducatif de ce pays. Nous pouvons y travailler avec du personnel très motivé et comprenant parfaitement les enjeux de l'entreprise. Les clients sont également des interlocuteurs tout à fait aptes à comprendre les enjeux du marché. D'une manière générale, l'environnement est tout à fait favorable. La justice fonctionne bien. Nous avons ainsi pu obtenir gain de cause dans le cadre d'un souci juridique que nous avons rencontré.
La Colombie se caractérise par sa double façade atlantique et pacifique. Cette situation stratégique en Amérique latine est à considérer.
Enfin, et cela n'a pas encore été souligné, l'empreinte des Etats-Unis dans ce pays est très forte et la concurrence des entreprises américaines est très difficile à contourner, les Colombiens ayant tendance à privilégier les offres américaines.
Jean-Louis SERVRANCKX
Vinci est un leader sur le marché de la construction. Nous sommes revenus en Colombie il y a deux ans, en privilégiant deux voies principales. Nous n'avons pas rencontré de succès dans le domaine de la construction, car la Colombie est un pays développé qui n'a pas besoin de l'intervention d'une grande entreprise de construction française. Il n'est donc pas envisageable d'y proposer du « tout-venant ». Il est préférable d'investir en Colombie sur des secteurs plus spécialisés faisant appel à une maîtrise technique poussée. L'environnement juridique de la Colombie, bien que lourd, permet aux entreprises comme la nôtre d'obtenir les autorisations nécessaires.
Nous sommes particulièrement satisfaits de la qualité de la main-d'oeuvre colombienne. Nous avons pu acquérir une entreprise locale, ce qui nous a donné accès à un formidable réservoir de spécialistes, de techniciens parfaitement formés, que nous envoyons aujourd'hui à travers le monde et qui nous confèrent un avantage compétitif important.
Stéphane REGNAULT
Je suis président de Vygon, société spécialisée dans le matériel médical à usage unique. Nous sommes implantés en Colombie depuis 1990. Nous y avons trouvé des partenaires dans notre métier et nous avons pu ainsi créer une JV. Après quelques années, nous avons été conduits à racheter les parts de ce partenaire et sommes devenus actionnaires à 100 % de notre société colombienne. Nous venons récemment d'inaugurer une nouvelle usine. Notre chiffre d'affaires local est en croissance régulière de 15 à 20 % l'an et atteint maintenant 4 millions d'euros.
Notre objectif en Colombie est de produire à destination de l'Europe, mais aussi et principalement de produire pour les marchés sud-américains. Nous utilisons également la Colombie comme plaque tournante commerciale notamment vers les pays andins. Nous avons trouvé en Colombie un personnel de qualité, fiable et faisant preuve de réactivité.
La sécurité reste toutefois un problème pour nos salariés, même si la situation s'est améliorée depuis trois ans. La pression fiscale est également importante et nous attendons des améliorations dans ce domaine. Enfin, l'administration est très présente et les douanes interviennent parfois de façon étrange, ce qui peut nous pénaliser.
Clôture
Emmanuel GLIMET,
Chef du service des relations bilatérales et du Développement international des Entreprises,
DGTPE, Ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie.
Je tiens à remercier la délégation colombienne qui a répondu à l'invitation d'UbiFrance et du Sénat. Je lui souhaite un séjour fructueux en France et en Europe. Je suis satisfait de constater qu'une quarantaine d'entreprises françaises ont saisi l'intérêt de ce colloque. Cela prouve l'importance que nous attachons aux liens entre nos deux pays.
Je souhaite que ce type d'échanges puisse contribuer à développer auprès des entreprises françaises une nouvelle image de ce pays. L'image que nous en avons ici à Paris n'est pas conforme à la réalité. L'amélioration globale de la situation de ce pays est de nature à rendre confiance aux opérateurs nationaux et étrangers. A cela s'ajoute la bonne santé économique du pays, qui dispose d'un potentiel de croissance très important.
La Colombie jouit d'un potentiel considérable grâce à ses ressources naturelles, au dynamisme de plusieurs de ses secteurs d'activité, à la taille de son marché, à la qualité de sa main-d'oeuvre et de son système éducatif. Ce pays occupe par ailleurs une place centrale au sein de la Communauté andine, qui offre un exemple d'intégration régionale réussi. La Colombie permet aujourd'hui l'accès à un marché andin et sud-américain très vaste et dynamique.
Nos relations économiques bilatérales avec la Colombie peuvent s'améliorer dans les deux sens. La présence économique de la France en Colombie est telle que la marge de progression est importante. Notre part de marché en Colombie est de l'ordre de 2 %, même si les résultats des premiers mois de 2005 sont très prometteurs. Nous avons des progrès à faire en commençant par découvrir la Colombie dans son ensemble, en allant au-delà de la capitale Bogota. Je remercie d'ailleurs Monsieur le Maire de Medellin pour sa contribution à ce colloque. Le marché colombien doit être abordé avec prudence. Nous sommes très attentifs à l'environnement des affaires en Colombie. Il doit être stable, prévisible et clair, surtout pour nos PME. Les services de l'Ambassade de France en Colombie sont tout à fait disposés à aider nos entreprises dans leurs projets d'implantation.
Nous souhaitons vivement renforcer nos relations économiques avec la Colombie et les ancrer dans la durée.