Colloque Sénat-Essec-Afrique SA sur l'Afrique - 27 janvier 2005
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Allocution de clôture
Xavier DARCOS,
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Mesdames et messieurs,
Je vous remercie de m'inviter pour clôturer vos travaux, dont j'ai décelé les contours à travers le programme et à travers les conclusions qui viennent d'être tirées. Je me déplace beaucoup, notamment en Afrique, et deux questions me semblent en effet centrales : rassurer les acteurs économiques, d'une part, et promouvoir le développement d'un terreau de compétences locales en Afrique, d'autre part.
Je trouve finalement surprenant que nos écoles des affaires ne comportent pas le terme d'entrepreneur : ce sont des écoles de gestion, des écoles de commerce... Peut-être serait-il bon d'y rappeler leur vocation première, qui est celle d'entreprendre. Le terme utilisé par les Américains pour désigner celui qui prend des risques, qui se projette, est pourtant bien français et c'est le même terme : « entrepreneur ». Il y a un paradoxe à évoquer les entrepreneurs africains dans nos écoles de commerce. Nous devons créer l'idée qu'il faut être des développeurs, pour passer du commerce à l'industrie, et de l'industrie au développement durable. C'est là que se joue l'essentiel de l'avenir du continent africain. C'est en rentrant dans le secteur formel que les entreprises africaines, nombreuses, deviendront le moteur du développement de l'initiative économique, et incidemment du renforcement du rôle de l'État.
L'État est ouvert aux entreprises, aux patrons, aux cadres, et nous avons besoin de joindre nos forces pour contribuer au développement de l'Afrique. Il a été décidé, depuis quelques années, de faire progresser l'aide publique au développement afin de la porter à 0,7 % du PIB en 2012. Il s'agit d'un effort financier considérable, puisqu'au fur et à mesure de l'avancement vers cette échéance, la part de l'aide consacrée à l'annulation de la dette sera sensiblement réduite, ce qui est synonyme d'un décaissement plus important en faveur de l'État.
2005 sera l'année du développement, avec un regard particulièrement tourné vers l'Afrique. L'économiste Jeffrey Sachs a remis aux Nations Unies un rapport sur la question africaine. Le G8, qui sera présidé par la Grande-Bretagne au cours du deuxième semestre, veut aussi prendre des décisions importantes vis-à-vis du continent africain. Au fur et à mesure de ces échanges, nous constaterons qu'il faut redoubler d'efforts envers l'Afrique. Il est vraisemblable que les objectifs du millénaire seront atteints par les pays d'Asie ; il est hélas non moins certain, dans la situation actuelle, que les pays africains ne les atteindront pas, sauf rebond nouveau.
Le Président de la République a annoncé son intention de contribuer à un tel rebond. Mais comme vous le savez, quelles que soient les décisions que nous pouvons prendre, en l'absence d'acteurs de terrain et de relais pour l'action économique, nous arroserons le désert, nous rapprochant ainsi du « piège à pauvreté » qu'évoque Jeffrey Sachs dans son rapport. Nous avons certes besoin de l'aide publique internationale. Mais celle-ci doit être relayée par les talents locaux pour aller plus loin. Un CICD (Comité interministériel de coopération internationale et de développement) a décidé de réorganiser l'aide française au développement. Les services de l'État se réservent désormais le soutien stratégique, tandis que les actions de terrain sont dorénavant confiées à l'Agence française de développement.
Devenant responsable de la stratégie, je dois aujourd'hui formaliser les contacts avec les entreprises et le secteur productif. Soyez donc assurés de toute mon implication pour renforcer notre service commun du développement et le secteur privé africain.
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Colloque économique organisé par la Direction des Relations internationales du Sénat
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