2. Le Centre Culturel Français de Pusan
L'origine du Centre Culturel de Pusan est insolite.
L'Alliance Française a été désignée comme un
centre culturel pour avoir accès aux films de la
Cinémathèque de Bangkok, où sont conservés les
films français diffusés dans l'ensemble des Centres Culturels
Français d'Asie. De ce fait, il ne dépend pas directement de
l'Ambassade de France, mais est soumis à la tutelle du président
de l'Alliance Française. Le directeur des cours de l'Alliance est
également le directeur du Centre Culturel.
Ses activités sont moins riches et diversifiées que celles de
Séoul. Il y a toutefois un lien entre les deux : les manifestations
culturelles sont organisées avec le même esprit d'échanges
entre les deux cultures qu'à Séoul, et certains artistes
français vont à Pusan après être passés dans
la capitale.
Ce centre éprouve cependant des difficultés pour attirer un
public moins ouvert sur les cultures étrangères qu'à
Séoul, la cible principale étant la population étudiante
qui ne peut être sollicitée trop souvent. De plus, le temps de
préparation des manifestations est toujours trop limité, en
raison notamment d'un manque de coordination avec le Centre Culturel de
Séoul.
Par ailleurs, la tutelle du président de l'Alliance Française et
l'absence de liens avec l'Ambassade sont à l'origine de
l'inconvénient majeur qu'il subit à l'heure actuelle. En effet,
s'il est situé dans un quartier en pleine expansion, avec trois
universités alentour, il ne tire guère parti de son emplacement.
Le bâtiment, assez original avec cinq niveaux en carrelage et en verre,
ne peut passer inaperçu. Mais les aménagements successifs,
notamment l'installation d'un institut d'anglais sur les deux premiers niveaux,
ont défiguré le Centre Culturel Français et rendu son
accès incommode et peu attractif.
En définitive, ce centre, peu convivial, reste toujours ignoré
de la majorité des Pusanais. Une meilleure présentation et un
aspect plus accueillant permettraient de récupérer une partie de
la fréquentation perdue. Une solution consisterait à occuper
l'intégralité du bâtiment et à aménager une
entrée digne du Centre Culturel de la seconde ville du pays. Même
s'il continuait à partager les mêmes locaux que l'Alliance
Française, il serait nécessaire que l'Ambassade de France exerce
un contrôle et instaure une coopération.
Un centre culturel devrait être un endroit qui représente le pays
d'origine et en soit le reflet. Chaque pays promeut son image grâce
à son centre culturel. En Corée, celui des Etats-Unis est une
véritable institution, celui du Japon bénéficie d'une
image sérieuse et efficace et l'Institut Goethe séduit les
Coréens germanistes.
Le Centre Culturel Français, quant à lui, est l'image de la
France. Il importe que le gouvernement français mette en oeuvre les
moyens nécessaires pour valoriser cette image et par conséquent
le statut de la langue-culture française : il existe un lien
étroit entre les deux. Une action particulière devrait être
menée à Pusan, ville de 5 millions d'habitants où la
demande d'accès à la culture française est bien
réelle.