E. L'ALLEMAND
1. Origine de la présence allemande
Les premières relations entre la Corée
et l'Allemagne débutent en 1882, avec la signature du traité
d'amitié et de commerce germano-coréen. Le principal artisan de
l'établissement de ces relations est VON MÖLLENDORF (1848-1901),
attaché au service des douanes chinoises, puis coréennes.
Introduit en Corée grâce à une recommandation du
gouvernement chinois, c'est lui qui crée la première école
d'anglais dans la capitale en 1883.
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L'anti-américanisme en Corée, le Courrier de
la Corée n° 670, 19 mars 1990, p. 11.
A la même époque, le gouvernement royal entreprend un certain
nombre de réformes pour moderniser l'éducation et l'armée.
C'est également sous l'influence de VON MÖLLENDORF que vont
être recrutés des conseillers occidentaux dans de nombreux
secteurs comme les douanes, la monnaie, l'électrification, les postes,
les mines et l'agriculture.
Cependant, l'influence allemande ne s'impose guère en raison des
ambitions rivales des puissants voisins de la Corée : Chine, Japon et
Russie. Chacun de ces trois pays va, tour à tour, intervenir dans la
politique intérieure coréenne, jusqu'à l'annexion
japonaise de la péninsule qui va chasser toutes les influences
extérieures
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.
La langue allemande commence à être enseignée à
partir de 1895 à l'Ecole des Langues Etrangères (la
première créée en Corée), avec le français,
le russe, le japonais et le chinois. Son enseignement est renforcé
à la fin de l'occupation japonaise. En 1945, la réorganisation du
système éducatif par le commandement militaire américain
rétablit la suprématie de l'anglais et donne aux autres langues
occidentales le statut définitif de seconde langue
étrangère.
Suivant une tradition instaurée par les Japonais, la plupart des
lycées enseignaient l'allemand. Par la suite, le nombre des
lycées choisissant le français a augmenté graduellement,
surtout après 1968, année où les autorités de
l'Education Nationale ont commencé à encourager l'enseignement du
français en contenant celui de l'allemand. Depuis, les lycées de
garçons choisissent le plus souvent l'allemand pour son image virile, et
les établissements de filles gardent une préférence pour
le français considéré comme raffiné et
féminin. Toutefois, l'enseignement de l'allemand reste, à l'heure
actuelle, largement majoritaire dans les établissements secondaires.