L'INDE : QUELQUES POINTS DE REPERE
1. Géographie
L'Inde s'étend du nord au sud sur 3.200 km et d'est en ouest
sur 3.000
km. Elle est ainsi le
septième Etat du monde par la superficie
, couvrant environ 3.200.000 km
2
(six fois la France). Elle est bordée sur 6.100 km de côtes
par l'océan indien (mer d'Arabie et golfe du Bengale). Six Etats lui
sont contigus : la Birmanie et le Bangladesh à l'est, le Népal et
la Chine au nord, le Pakistan à l'ouest, tandis que le Sri Lanka en est
séparé au sud-est par le golfe de Mannar.
L'Inde compte essentiellement trois régions naturelles : au nord, la
chaîne de l'Himalaya, qui culmine du côté indien à
8.603 m, au Kanchenjunga ; au sud de l'Himalaya, la plaine du Gange, qui
s'étend sur 2.400 km d'est en ouest et sur 300 km du nord au sud ;
enfin, le plateau du Deccan, au sud, séparé de la plaine
indo-gangétique par des collines de 500 à 1.300 m d'altitude et
flanqué par les ghats orientaux (600 m d'altitude environ) et
occidentaux (900 à 2.440 m).
2. Climat
L'immensité et le relief de l'Inde lui donnent une grande diversité de climats, surtout dominée par le régime des moussons , phénomène d'inversion des vents et de changement du temps. La mousson d'été, de juin à septembre, déverse des trombes d'eau portées par les vents du sud-ouest, de l'océan vers le continent ; la mousson d'hiver, avec des vents du nord-est, ramène un temps sec sur la plupart des régions, sauf le Tamil Nadu.
3. Population
La question de la croissance démographique demeure un des
graves
problèmes de l'Inde.
Le taux d'accroissement annuel de la population reste élevé (1,9
%) : la population de l'Inde s'accroît de 17 millions de personnes chaque
année. Cette situation s'explique par une diminution extrêmement
lente du taux de natalité (3,2 %) et par une chute brutale du taux
de mortalité (1,1 %). En quarante-quatre ans, la population
indienne est passée de 350 à 870 millions d'habitants.
Elle est aujourd'hui estimée à 950 millions d'habitants
(1996),
soit une densité moyenne de 290 hab/km
2
, variant de 25 hab/km
2
(Deccan) à 1000 hab/km
2
(vallée du Gange et plaines côtières du Sud). Les
populations sont essentiellement d'origine indo-aryenne (72 %) et
dravidienne (25 %, surtout dans le sud).
Le Gouvernement de Mme Gandhi a encouragé la réduction de la
natalité par l'éducation et par des méthodes parfois plus
brutales, telles que la stérilisation, dont les abus ont
été dénoncés par l'opposition et ont
contribué à l'échec du Parti du Congrès aux
élections de 1977. Depuis lors, la politique de maîtrise de la
natalité se poursuit de façon moins autoritaire, par des
programmes d'éducation des femmes et, de façon indirecte, par la
lutte contre l'illettrisme.
La population est jeune
. Les moins de 15 ans représentent 36 % du total de la population.
L'espérance de vie à la naissance n'excède pas 60 ans
. 48 % de la population est analphabète
. L'Inde est également l'un des rares pays où les hommes soient
plus nombreux que les femmes, qui ne représentent que 48,2 % du
total de la population.
La population indienne est essentiellement rurale (76 %).
L'Inde compte cependant
20 métropoles de plus d'un million d'habitants
, parmi lesquelles quatre mégalopoles : Bombay (13 millions
d'habitants), Calcutta (11 millions), Delhi (9 millions) et Madras (6
millions).
La population active représente 340 millions de personnes,
inégalement réparties entre l'agriculture (70 %),
l'industrie (13 %) et les services (17 %).
4. Langues
A l'échelle de la fédération, l'Inde compte deux langues
officielles - le hindi et l'anglais - et 18 langues nationales (dont le hindi)
reconnues par la Constitution. On compte par ailleurs 1.652 langues ou
dialectes locaux appartenant à différentes familles linguistiques
(indo-aryenne, dravidienne, austro-asiatique ou tibéto-birmane). 15
d'entre elles sont des langues officielles dans les Etats.
Le hindi est la langue la plus pratiquée en Inde, par 39 % de la
population. L'anglais reste cependant la langue de l'administration et des
affaires
.
5. Religions
La majorité de la population (82 %) est de religion hindoue mais l'Inde abrite aussi l'une des premières communautés musulmanes au monde avec 120 millions de fidèles . On compte également 20 millions de Chrétiens et 16 millions de Sikhs. Il n'existe pas de religion d'Etat en Inde et chacun peut pratiquer le culte de son choix.
a) L'hindouisme
Apparu vers 1500 avant J.C., l'hindouisme est fondé sur la
croyance
métaphysique en la réincarnation de l'homme dans des vies
successives : l'homme est soumis selon ses bonnes ou mauvaises actions à
la loi du Karma qui lui impose de perpétuelles renaissances
jusqu'à ce qu'il parvienne à s'en libérer pour se fondre
dans la substance même de l'Univers, le Brahman, c'est-à-dire
Dieu, dont le panthéon hindou n'est que la manifestation.
Cette croyance étroitement liée au système des castes
implique l'acceptation des différenciations sociales
considérées comme l'expression d'une échelle de valeur
entre la vie présente et les vies passées ou futures. Les
références sacrées de l'hindouisme sont consacrées
dans les Védas ou livres de connaissance.
Contesté vers le VIème siècle avant J.C. en raison de ses
aspects sociaux, l'hindouisme recula temporairement devant le bouddhisme et le
jaïnisme. Mais la réaction brahmanique prit place à partir
du VIIème siècle de notre ère avec l'épanouissement
du Vedanta et culmina avec les philosophes réformateurs Ramanuja et
Shankara (VIIIème - IXème). Le bouddhisme disparut alors presque
complètement de l'Inde.
b) Le bouddhisme
Fondée au VIème siècle avant J.C. par un prince du Nord, Gautama, qui, frappé par la misère du monde, se fit moine mendiant et parcourut l'Inde pendant quarante ans sous le nom de Bouddha (l'illuminé), la religion bouddhiste connut son apogée sous l'empereur Ashoka. Il s'y convertit en 250 avant J.C. et, par ses édits, entreprit d'instaurer durablement dans son vaste empire des rapports humains fondés sur la tolérance et la non-violence. Confronté à la réaction brahmanique dès le VIIème siècle, le bouddhisme resta confiné aux provinces du Bihar et du Bengale. L'Islam lui porta un coup fatal au XIIème siècle : les monastères furent détruits et les bibliothèques dispersées. Les bouddhistes qui sont maintenus en Inde se trouvent principalement en Assam et dans les régions montagneuses du Nord.
c) Le jaïnisme
Apparu à la même époque que le bouddhisme, le jaïnisme fut fondé par le sage Mahavira qui fut suivi de vingt-quatre prophètes ou " Thirthankaras " ou encore " Jinas ". La caractéristique de cette religion repose à la fois sur une pratique de la vie communautaire, tant pour les hommes que pour les femmes, et le refus absolu de la violence qui va jusqu'à faire porter à certains de ses adeptes un bandeau sur la bouche afin d'éviter de tuer des insectes en les avalant. Tout comme le bouddhisme, le jaïnisme s'adresse à tous sans considération de caste. Ebranlé par un schisme au IIème après J.C., le jaïnisme n'a guère étendu son influence. Les Jaïns constituent aujourd'hui une communauté connue pour son esprit commerçant. Ils sont particulièrement répandus dans l'Etat du Gujarat ainsi qu'au Rajasthan où subsistent des temples qui témoignent de leur influence passée (Mont Abu, Ranakpur).
d) Le sikhisme
Développé au début du XVIème siècle en réaction contre le polythéisme hindou et le système des castes, le sikhisme fut fondé par le Gourou Nanak auquel ont succédé neuf autres Gourous. A la fin du XVIIème siècle, le Gourou Govind Singh en fit une religion martiale pour permettre à ses coreligionnaires de s'organiser contre les persécutions des Musulmans et particulièrement du grand Moghol Aurangzeb. Répandu surtout au Punjab, le sikhisme a pour capitale religieuse Amritsar. Obéissant à des préceptes moraux très stricts, les Sikhs s'abstiennent notamment de fumer. Les hommes portent la barbe et nouent leur cheveux, qu'ils ne coupent jamais, sous un turban. Les femmes sikhs, qui ont accès aux pratiques religieuses, se voient investies de plus de liberté et de responsabilités que les femmes hindoues. Dotés d'un esprit entreprenant, les Sikhs jouent un rôle important dans la vie économique. Leurs traditions martiales leur avaient donné une place importante dans l'armée britannique ; ils l'ont conservée dans l'armée indienne où ils constituent encore 12 % des effectifs.
e) L'islam
L'Inde est, depuis l'éclatement du Pakistan en 1971 , le deuxième pays musulman du monde après l'Indonésie. Après être apparu au Sindh au VIIIème siècle, l'islam s'est surtout diffusé dans le sous-continent à partir du XIIème siècle par l'établissement de royaumes et de sultanats, dont les dynasties turco-afghanes originaires d'Asie Centrale se maintinrent en Inde jusqu'à l'établissement de l'émir moghol au XVIème siècle. C'est à partir de cette période que l'islam connut un rayonnement politique, administratif et artistique (architecture, miniature, littérature). Constituant la majorité de la communauté musulmane, les Sunnites sont répartis principalement au Cachemire, au Bihar, en Uttar Pradesh, au Bengale, au Maharashtra, au Kerala. Les Chiites, qui représentent environ 20 % de la population musulmane de l'Inde, se trouvent surtout en Uttar Pradesh, dans la région de Lucknow.
f) Les Parsis
Originaires de Perse, disciples de Zoroastre, les Parsis s'établirent en Inde après la chute de l'empire sassanide au VIIIème siècle, pour fuir les persécutions musulmanes. Les Parsis vénèrent les quatre éléments et notamment le feu purificateur. Ne pouvant souiller ni le feu, ni la terre, ni l'eau, ni l'air, les Parsis exposent leurs cadavres sur les " tours du silence " où les vautours viennent les dévorer. Installés pour la plupart au Gujarat et au Maharashtra (Bombay et Pune), les Parsis constituent une société très fermée, particulièrement entreprenante, dont le rôle dans le développement du capitalisme indien est fondamental.
g) Le judaïsme
La présence juive en Inde est très ancienne et correspondrait à l'arrivée de deux groupes principaux. Le premier aurait fait souche au Kerala du temps du roi Salomon. Le second se serait installé après la destruction du temple de Jérusalem sur la côte de Malabar (Kerala), et principalement à Cranganore et à Cochin. La plupart des jeunes ayant émigré en Israël, la communauté juive est en déclin, seulement composée aujourd'hui de quelques milliers de familles.
h) Le christianisme
Selon la légende, l'apôtre Saint-Thomas, venu en Inde après
la mort du Christ, aurait évangélisé une partie du Sud de
l'Inde. Il serait mort martyrisé à Madras, sur le lieu qui porte
son nom. L'expansion du christianisme débuta cependant seulement
après l'arrivée de Saint-François en 1544 dans la colonie
portugaise de Goa. Les Anglais entretinrent pour leur part de nombreuses
missions protestantes.
Aujourd'hui, les Chrétiens sont établis pour environ 60 % d'entre
eux dans le Sud de l'Inde, en Andhra Pradesh, au Tamil Nadu et surtout au
Kerala où ils comptent pour 20 % de la population. Comme pour l'Islam,
la conversion au christianisme a permis à de nombreux intouchables de
s'affranchir du système de castes de la société hindouiste.
L'Inde compte 109 évêchés catholiques et deux cardinaux aux
sièges de Calcutta et d'Ernakulam-Trivandrum (Kerala). Les
Jésuites indiens (environ 3 000) constituent la deuxième
communauté de l'ordre dans le monde. Les Protestants sont
répartis dans de nombreuses obédiences parmi lesquelles les
Baptistes et les Méthodistes comptent le plus grand nombre de
fidèles.
EN BREF |
|
Hindous
|
82,63 %
|
6. Problèmes communautaires et ethniques
L'Inde regroupe de nombreuses communautés ethniques,
linguistiques et
religieuses.
La cohabitation des communautés hindoues et musulmanes provoque parfois
des heurts violents susceptibles de prendre une tournure tragique
, comme ce fut le cas après la destruction de la mosquée
d'Ayodhya en décembre 1992.
Les problèmes ethniques et linguistiques sont notamment à
l'origine des troubles qui persistent depuis plusieurs années dans les
Etats du Nord-Est, particulièrement en Assam, au Mizoram et au Manipur.
7. Le système des castes
Le système des castes gouverne encore largement
l'organisation de la
société.
Ce principe de stratification sociale, propre au sous-continent indien, est
le
pivot de la société indienne bien qu'il ne trouve sa
justification idéologique que dans la seule religion hindoue.
Les Européens ont cherché à regrouper les castes dans
quatre catégories ou " Varnas " : les Brahmanes
(prêtres), les Kshatryas (guerriers), les Vayshias (commerçants)
et les Shoudras (castes de service, dont les agriculteurs). Il s'agit là
de ce que l'on appelle les " Hindous de caste ". Les
autres, les
" intouchables ", sont les " Hors
castes ". La
réalité est en fait infiniment plus complexe puisqu'il existe des
milliers de castes et de sous-castes dans toute l'Inde, entre lesquelles
s'établit une hiérarchie relative et subtile selon les
régions géographiques ou linguistiques. En outre, les rapports de
force que les castes entretiennent entre elles peuvent varier
considérablement.
Les Hindous désignent eux-mêmes la caste du nom de
" jati " qui signifie " né ". Ainsi le
passage dans
une caste durant une vie ne constitue qu'une phase dans le cycle des
renaissances.
Malgré l'apparente rigidité d'un système où chaque
caste correspondait à l'origine à une catégorie
socioprofessionnelle endogame pratiquant notamment les mêmes
règles alimentaires liées à son degré de
pureté, plusieurs sociologues ont démontré l'existence
d'une mobilité à l'intérieur même du système,
en particulier pour celles des castes qui se situent à la frange d'un
groupe supérieur mieux considéré. Ainsi, l'adoption
d'interdits alimentaires plus stricts a parfois permis à certains
groupes d'accomplir une ascension sociale.
Toutefois, les " intouchables " (environ 100 millions de
personnes),
organisés également en sous-castes, mais placés à
l'extérieur des quatre " Varnas " et au bas du système
social hindou, ne sont même pas considérés comme hindous
par les " Hindous de caste " qui leur ont longtemps refusé
l'accès aux temples en raison de leur impureté. Les travaux dont
ils étaient héréditairement chargés étaient
les plus " souillants ".
Pour lutter contre le mépris dont les " intouchables "
faisaient l'objet, le Mahatma Gandhi leur donna le nom
d'" Harijans "
(enfants de Dieu), appellation qu'ils ont conservée. Les Harijans sont
maintenant recensés sous le nom de " Scheduled Castes "
(castes répertoriées) et bénéficient à ce
titre, comme les populations tribales (" Scheduled
tribes "), de
quotas d'admission dans les universités et d'emplois
réservés dans l'administration. Ils sont protégés
par l'" Intouchability Act " qui punit ceux qui agiraient
contre eux
en raison de leur origine.
Malgré tous les progrès enregistrés dans les rapports
sociaux, une double hiérarchie civile et religieuse continue à
coexister sans toujours se recouper. De plus, en dépit de la
diversité religieuse de l'Inde, l'influence du système des castes
reste présente chez les Chrétiens, les Bouddhistes et les
Musulmans où l'origine des convertis n'est pas toujours totalement
oubliée par leurs descendants.
8. Les institutions politiques indiennes
L'Inde est un
Etat fédéral
qui comprend 25 Etats établis sur des bases essentiellement
linguistiques et 7 territoires créés pour des raisons politiques
ou historiques (Delhi, Pondichéry...). C'est une
démocratie de type parlementaire
inspirée du modèle britannique.
Conçue par le Pandit Nehru et le Sardar Patel, la
Constitution indienne
proclame le caractère socialiste et laïque de l'Etat. Elle a
été promulguée le 26 janvier 1950 par le Dr. Rajendra
Prasad, premier Président de la République indienne. Avec ses 396
articles et ses annexes, c'est l'une des plus détaillées et des
plus longues du monde.
Le Président de l'Union Indienne
, premier personnage de la Nation, est élu pour une durée de cinq
ans, renouvelable, par un collège composé de membres des deux
assemblées de l'Union et des représentants des assemblées
législatives des Etats dont la voix est assortie d'un quotient qui est
fonction de la population de l'Etat.
Le Président est le chef de l'Exécutif et le chef des
Armées ; il nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat, et
promulgue les ordonnances en dehors des sessions parlementaires. Son rôle
peut être important lors de la désignation du Premier Ministre,
dont il est tenu de suivre les " avis " depuis le vote du
42ème amendement de la Constitution en novembre 1976. C'est lui qui
prononce la dissolution de la Chambre basse, le Lok Sabha. Le Président
actuel, M. Shanker Dayal Sharma, a été élu le 13 juillet
1992.
Le Président est assisté d'un Vice-Président qui est
élu pour cinq ans par un collège composé des membres des
deux assemblées de l'Union. Il est Président ex-officio de la
Chambre haute, le Rajya Sabha (Chambre des Etats).
M. K. R. Narayanan, actuel Vice-Président, a
été élu le 19 août 1992.
Le Premier Ministre, Chef du Gouvernement
, nommé par le Président de la République, est le
détenteur effectif du pouvoir. Il préside le Conseil des
Ministres, ces derniers étant nommés par le Président sur
proposition du Premier Ministre. Le Gouvernement est collectivement responsable
devant le Lok Sabha (Chambre basse), dont il peut en revanche suggérer
la dissolution.
Le
Parlement de l'Union
comprend deux chambres : la Chambre des Etats (Rajya Sabha), Chambre
haute, et
la Chambre du Peuple (Lok Sabha), Chambre basse, dont le chef du parti
majoritaire devient normalement Premier Ministre. Sont de la compétence
des Chambres la révision de la Constitution ainsi que le vote des lois
de finances et des lois ordinaires.
La Chambre des Etats
(Rajya Sabha)
se compose de 245 membres élus pour 6 ans au suffrage indirect par
les Assemblées législatives des Etats et renouvelés par
tiers tous les deux ans, à l'exception de 12 membres qui sont
nommés par le Président en raison de leurs compétences
dans le domaine des sciences, des arts et des lettres ou de l'action sociale.
La Chambre du Peuple (Lok Sabha)
se compose de 545 membres élus au suffrage universel pour cinq ans,
à l'exception de deux membres nommés par le Président pour
représenter la communauté anglo-indienne.
La Cour Suprême
, composée de 19 juges et présidée par le " Chief
Justice ", est la plus haute autorité judiciaire du pays. Ses
membres, officiellement nommés par le Président, sont en fait
choisis par le Gouvernement. Ses fonctions sont diverses et recouvrent à
la fois les compétences de notre Conseil d'Etat, de notre Cour de
Cassation et de notre Conseil Constitutionnel. Son prestige est lié
principalement à son rôle de garant des droits fondamentaux.
Les institutions des Etats
sont à l'image de celles du Gouvernement central. Le Gouverneur
représente le Président et nomme le Ministre en chef qui est
normalement le leader du parti majoritaire à l'Assemblée
législative.
Les rapports entre les Etats et l'Union sont délimités par le
système des listes
qui définit leurs compétences respectives :
- liste de l'Union : défense, affaires étrangères,
monnaie, justice...
- liste des Etats : questions agraires, éducation, police...
- liste dite " concurrente " : droit des personnes, contrôle
des prix...
Une grille de répartition assure une redistribution des ressources
perçues au niveau fédéral. Malgré les
revendications permanentes formulées par les Etats en faveur d'une plus
grande autonomie administrative, culturelle et financière, le
système fédéral indien a su résister à
l'épreuve du temps en forgeant au gré des circonstances un
ensemble de garanties et de contrepoids.
Il reste que le Gouvernement de l'Union garde la haute main sur les Etats en
cas de problèmes d'ordre public, politique ou économique. En
effet, la règle présidentielle permet au Président de
destituer les gouvernements locaux et de donner au Gouverneur les pleins
pouvoirs pour une durée de six mois renouvelable.
9. Chronologie des événements contemporains
·
14 août 1947
à minuit : indépendance de l'Inde et du Pakistan. Jawaharlal
Nehru devient Premier Ministre.
·
octobre 1947 - 1
er
janvier 1949
: première guerre indo-pakistanaise, à propos du Cachemire.
·
30 janvier 1948
: assassinat du Mahatma Gandhi.
·
26 novembre 1949
:
promulgation de la Constitution, en vertu de laquelle l'Inde devient une
république le 26 janvier 1950.
·
1962
: guerre sino-indienne.
·
27 mai 1964
: à la mort de Nehru, Lal Bahadur Shastri devient Premier
Ministre.
·
1965
(jusqu'au 30 juin) : deuxième guerre indo-pakistanaise.
·
19 janvier 1966
: Indira Gandhi, fille de Nehru, devient Premier Ministre,
après le décès de Lal Bahadur Shastri.
·
décembre 1971
: troisième guerre indo-pakistanaise ; le Pakistan oriental
devient le Bangladesh.
·
18 mai 1974
: essai nucléaire indien au Rajasthan.
·
octobre 1975
: incidents frontaliers avec la Chine.
·
mars 1977
: la défaite électorale d'Indira Gandhi met fin
à l'état d'urgence instauré en juin 1975. Morarki Desai,
du Janata Dal, lui succède.
·
janvier
1980
: Indira Gandhi remporte les élections générales et
devient à nouveau Premier Ministre.
·
31 octobre 1984
: assassinat d'Indira Gandhi. Son fils Rajiv devient Premier Ministre.
·
décembre 1989
: V.P. Singh (Janata Dal) succède à Rajiv Gandhi,
démissionnaire. Battu lors d'un vote de confiance en novembre 1990, il
est remplacé par Chandra Shekhar.
·
21 mai 1991
: assassinat de Rajiv Gandhi
·
juin 1991
: victoire du Parti du Congrès-I aux élections
générales : P.V. Narasimha Rao est nommé Premier Ministre.
·
6 décembre 1992
: destruction de la mosquée d'Ayodhya par des fanatiques hindous. Les
émeutes qui suivent dans le Nord de l'Inde font 1.200 morts.
·
à partir de 1993-1994
: succès de la politique de libéralisation et d'ouverture
économique.
·
Printemps 1996
: les élections générales portent au pouvoir
- pendant treize jours - le parti nationaliste hindou du BJP, qui a
recueilli le plus grand nombre de sièges. Incapable toutefois de former
une majorité de gouvernement, il est remplacé le 1
er
juin par un Gouvernement de Front Uni conduit par M. Deve Gowda,
regroupant
treize partis et bénéficiant du soutien sans participation du
Parti du Congrès.
·
mars-avril 1997
: le Congrès retire son soutien au Gouvernement de M. Deve Gowda :
celui-ci est renversé par le Lok Sabha. M. I. K. Gujral
devient Premier Ministre et prend la tête d'un nouveau Gouvernement de
Front Uni qui bénéficie une nouvelle fois du soutien sans
participation du Parti du Congrès.