B. ENTRETIEN AVEC M. ABDERRAHIM ATMOUN, PRÉSIDENT DU GROUPE D'AMITIÉ MAROC-FRANCE DE LA CHAMBRE DES CONSEILLERS, ET DES CONSEILLERS - MARDI 14 SEPTEMBRE 2010 À 11 HEURES

M. Abderrahim ATMOUN, président , a tout d'abord souligné la qualité exceptionnelle des relations franco-marocaines. Sur tous les plans, la France est le premier partenaire du Maroc et est un pays ami qui a aidé le Maroc, par exemple, à obtenir le statut de pays avancé auprès de l'Union européenne.

M. le Président a aussi cité la création de l'Union pour la Méditerranée (UPM) dont l'annonce a été faite par Nicolas SARKOZY lors de la première visite d'État de son quinquennat -il n'y a pas de hasard- au Maroc.

M. le Président a indiqué que le dialogue était la meilleure garantie pour bien aborder les questions de notre époque et notamment celles qui se posent au Maghreb.

M. le Président a, ensuite, dressé un vaste panorama des profondes mutations politiques et économiques que connaît le Maroc depuis 1990.

Politiquement, ce sont :

- le rétablissement de l'État de droit avec, notamment l'exemple unique au monde de la création de l'instance de réconciliation,

- la loi sur les partis politiques et la démocratisation des médias ; le président a sur ce point donné les chiffres des publications marocaines en langue arabe et française,

- la liberté d'association ;

- la réforme du code de la famille et du système judiciaire.

Économiquement, c'est la croissance annuelle de 5 % en moyenne qui repose sur les politiques publiques sectorielles (Plan Azur pour le tourisme, Plan Émergence pour l'industrie, Plan Maroc Vert pour l'agriculture et Plan Bleu pour les nouvelles énergies) et les investissements publics comme Tanger Med, le TGV Kénitra-Tanger. Ces investissements publics soutiennent et encouragent l'activité du secteur privé.

Socialement, il s'agit de l'éradication des bidonvilles et des mesures sociales suite au lancement de l'INDH.

Enfin, M. le Président a évoqué la réforme de la gouvernance et de l'État marocain avec la décentralisation, le rajeunissement du personnel politique et sa féminisation.

M. le Président a indiqué que le groupe d'amitié qu'il préside souhaite participer à cette mutation avec l'aide et le soutien du Sénat français.

M. Christian CAMBON, président, a adressé aux participants les salutations chaleureux du Président Gérard LARCHER. Il a ensuite noté le tableau fouillé et rigoureux dressé par le Président ATMOUN à qui il a souhaité plein succès dans ses nouvelles fonctions.

M. le Président a approuvé le projet d'une coopération renforcée entre les deux assemblées pour le travail parlementaire mais aussi pour la coopération décentralisée car le Parlement est un lieu privilégié de dialogue. Il a conclu en indiquant que l'activité parlementaire participe pleinement aux mutations d'une société.

M. Mahrmoud ARCHANE, conseiller , a, lui aussi, décrit les profondes mutations de la société marocaine. La France, selon lui, fait beaucoup pour le Maroc mais elle peut faire encore plus notamment sur le plan politique. La France doit notamment aider à une solution pacifique au Maghreb, nécessaire tout à la fois au Maroc et à l'Algérie.

Il a constaté qu'avec le plan d'autonomie et l'absence de réactions aux provocations, le Maroc avait fait beaucoup pour le Sahara marocain ; il a souhaité que la délégation française puisse être l'instrument d'un réveil de la communauté internationale sur ce dossier.

M. Jamal BOUHNIR, conseiller , a souligné que nul autre pays que la France peut aider le Maroc à avancer sur trois fronts :

- le développement économique et social ;

- le respect du droit international par l'Algérie ;

- la défense de l'intégrité territoriale du Maroc.

M. Lhou LMARBOUCH, conseiller , a, au préalable, souhaité rappeler que le Maroc était sous protectorat français et n'avait jamais été colonisé par la France. Il a précisé que le Maroc était un pays largement francophone même s'il a connu d'autres influences.

Pour ce qui est du « statut avancé » auprès de l'Union européenne, il a souhaité que les groupes d'amitié participent à sa concrétisation.

Enfin, il a insisté sur l'importance des relations entrepreneuriales entre la France et le Maroc : il a recommandé un progrès des échanges, par exemple, entre PME.

M. Hafid OUCHCHAK, conseiller , a indiqué que les accords Maroc-Union européenne n'étaient toujours pas ratifiés par le Parlement européen. Il a souhaité que le groupe d'amitié du Sénat français aide le Maroc pour cette ratification.

M. Abderrahim ATMOUN, président , a conclu la réunion en insistant sur l'importance de la coopération parlementaire dans les relations franco-marocaines, voire avec l'Union européenne.

La délégation avec le Président ATMOUN

MM. ATMOUN et CAMBON

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