2. Une coopération structurée avec la ville de Chinon
Le projet de coopération entre la ville de Luang Prabang et la ville de Chinon a été initié pour mettre en place la politique de protection et de mise en valeur du site après son inscription au patrimoine mondial. La convention de coopération décentralisée a été signée le 4 août 1997.
On notera certaines similitudes entre la ville de Chinon et celle de Luang Prabang : les deux villes ont une taille similaire, leur urbanisation est encadrée par des éléments naturels, les cours d'eau (la Vienne à Chinon, le Mékong et la Nam Khan à Luang Prabang) et les collines (coteaux à Chinon, mont Phousi et collines à Luang Prabang) et la trame urbaine comprend à la fois des éléments historiques de valeur architecturale et un « petit patrimoine » qui participe à la cohérence du site (maisons de ville traditionnelles à Chinon, maisons de bois à Luang Prabang).
La ville de Chinon s'est appuyée sur les compétences de l'Agence de développement et d'urbanisme du Chinonais (ADUC) pour développer sa coopération avec Luang Prabang. Au fur et à mesure du développement du projet, des acteurs nationaux, notamment l'Agence française de développement, sont intervenus pour donner une ampleur plus importante au projet.
Pour structurer la coopération, il a été nécessaire de mettre en place un cadre de travail. Au niveau national, il s'est agi de rédiger un projet de loi cadre sur le patrimoine. Puis a été créé un comité interministériel, le comité national de conservation du patrimoine national culturel, historique et naturel. Enfin, au niveau local, un comité local du patrimoine (CLP) composé de représentants de la province et de chefs de villages a été créé ainsi qu'un service public d'urbanisme et de conseil architectural, la Maison du Patrimoine, relais technique de la coopération décentralisée.
La Maison du patrimoine La Maison du Patrimoine est chargée d'élaborer et de suivre l'application du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) et de mettre en application les programmes suivant les directives du Comité local du patrimoine. La Maison du Patrimoine est un élément central du dispositif car elle a une mission permanente de conseil pour tous les projets publics ou privés situés dans le périmètre de protection. Le service provincial chargé de l'instruction des permis de construire, de démolir et des constructions illicites doit recueillir systématiquement son avis. La Maison du Patrimoine est également maître d'oeuvre ou conducteur des opérations financées par les programmes de l'aide publique internationale. Depuis juillet 2001, elle est sous la responsabilité des laos, les expatriés jouant le rôle de conseillers techniques, et compte une vingtaine de personnes. Elle organise des séminaires et des actions de formations avec la mise en place notamment de chantiers écoles. Pendant plusieurs années, la Maison du Patrimoine s'est appuyée sur le règlement urbain avant d'élaborer, sur demande des autorités lao, un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) adopté en 2000. La maison du Patrimoine est actuellement dirigée par Mme Manivone Thoummabouth. |
Le programme de coopération a connu plusieurs phases : une phase de lancement (1996-1998) avec la mise en place des instruments, des structures et la recherche de partenariats, une phase de montée en puissance (1999-2001) avec les premiers financements de l'agence française de développement (AFD) et le projet d'aménagement urbain de Luang Prabang associé à un programme de restauration des zones humides soutenu par la Commission européenne, enfin, depuis 2001 une phase pérennisation. Avec cette phase de pérennisation, il s'agit d'amplifier les efforts mais également de mieux impliquer les acteurs laos.
Les financements de l'AFD sont allés croissants : 1,5 million d'euros pour le 1 er programme, 4 millions d'euros pour le deuxième, enfin 6 millions d'euros pour le programme 2009-2013. D'autres contributions de différents bailleurs (Japon , Allemagne, Banque Asiatique de développement) pourraient compléter ces apports de fonds.