Échanges avec la salle
Michel Duplat, entrepreneur.
Je représente Apifat, une entreprise qui compte monter au Soudan une ferme Lait et Viande. Cette ferme exploitera des bovins importés d'Europe, et compte les exporter ensuite vers l'Arabie Saoudite. Je souhaite savoir si Djibouti compte des installations que nous pourrions utiliser dans ce cadre.
Mahamoud Ali Youssouf.
Le Soudan est en effet un grand pays d'élevage, et a passé des conventions d'exportation de biens de consommation avec les pays du Golfe. Je profite de votre intervention pour vous signaler que Djibouti a mis en place un centre de réacheminement du bétail, qui vise à canaliser les exportations, placer le bétail en quarantaine, et effectuer les actions nécessaires à la certification de ce bétail selon les normes internationales.
M. l'Ambassadeur du Soudan, Abdelbasit Elsanosi.
Je félicite Monsieur Duplat d'avoir commencé à aborder ce secteur du bétail : il existe en effet, dans la région, des marchés présentant des potentialités fortes. Ces marchés sont tout à fait prêts à continuer à accueillir la viande soudanaise, l'une des meilleures de la région selon moi.
Zeinab Kamil Ali, directrice des ports et des zones franches de Djibouti.
Le port de Djibouti va perdre son activité dédiée aux containers ; l'activité d'exportation de bétail deviendra ainsi la principale activité de ce port. J'invite donc Monsieur Duplat à venir visiter nos infrastructures.
Stève Gentili.
Djibouti compte une agence d'investissement, destinée à recevoir les entreprises souhaitant investir à Djibouti. Cette agence est donc à la disposition des entreprises françaises.
Nicolas Paris, BCM.
Nous venons d'ouvrir une succursale au Sud-Soudan, cette ouverture a été, d'un point de vue administratif, très facile. Nous considérons que Djibouti pourrait devenir une base logistique pour les entreprises industrielles présentes dans la Corne de l'Afrique, mais je souhaiterais savoir quelle est la réalité des liaisons entre Djibouti et ses voisins.
Mahamoud Ali Youssouf.
Sans moyens de transport, il va de soi qu'il est impossible de développer une quelconque activité commerciale. Or l'Afrique souffre de ce déficit de moyens de transport, qui posent donc un problème très important. Rappelons, en ce qui concerne Djibouti et la Corne de l'Afrique, qu'il existe une communication ferroviaire entre l'Éthiopie et Djibouti : nous sommes en train de la mettre en concession, ce qui la rendra plus performante. Nous aimerions également relier ce chemin de fer à l'East African Railway Network : un tronçon doit encore être réalisé mais, lorsque cela sera fait, toute la région sera connectée. De surcroît, il existe un bon réseau de lignes aériennes dans la Corne de l'Afrique. La compagnie éthiopienne, en particulier, est très performante.
Djibouti veut devenir un hub économique et, pour cela, nous nous devons de développer de nouvelles infrastructures. Plus généralement, nous voulons asseoir notre développement dans les transports sur deux valeurs clés : la rapidité et l'efficacité.
Mme l'Ambassadeur d'Éthiopie, Sahle-Work Zewde.
L'Éthiopie pourrait servir de trait d'union dans la Corne de l'Afrique. Les infrastructures de transport se sont développées rapidement entre le Soudan et l'Éthiopie, et entre le Kenya et l'Éthiopie. Il existe donc un fort dynamisme en matière de développement des infrastructures de transport en Éthiopie, qui devrait continuer à se développer.
Monsieur André Massida.
Je tiens à rappeler aux investisseurs français qu'ils ne doivent plus avoir, de Djibouti, l'image d'une simple base militaire. Djibouti souhaite s'affranchir de cette image, et développe d'ailleurs des infrastructures qui permettront aux opérateurs d'asseoir leur essor dans la zone : je pense évidemment au port privé de Doraleh.
De la salle...
L'Érythrée dispose de richesses importantes, mais n'a pas encore pu en profiter. Malgré la faiblesse des moyens qui sont en notre possession, nous essayons de développer nos infrastructures de transport avec nos voisins.
Alain de Wolff, Nexans
De nombreux pays d'Afrique de l'Ouest développent des programmes d'électrification rurale, celle-ci constituant notre coeur de métier. Qu'en est-il en matière de développement de l'électrification rurale dans la Corne de l'Afrique ?
Mahamoud Ali Youssouf.
Il s'agit en effet d'un domaine prioritaire pour nos pays de la Corne de l'Afrique. Djibouti développe un programme d'interconnexion électrique avec l'Éthiopie, qui nous permettra d'étendre l'électrification des zones rurales.
Les produits français entrant dans la construction des lignes électriques sont les plus prisés à Djibouti, du fait des liens particulier qui nous unissent ; je vous invite donc à venir nous rencontrer, vos produits seront les bienvenus.
Abdelbasit Elsanosi.
Au Soudan, nous avons pour projet de construire un grand barrage au Nord du pays, dont la capacité de production électrique sera forte. Alsthom a d'ailleurs annoncé son intention de participer à ce projet.