c) Une gestion incertaine du secteur public
Lors de l'entretien qu'il a accordé à la délégation de notre groupe interparlementaire, le vice-gouverneur de la Banque centrale , M. AUTH , a donné à ces faiblesses ses propres explications : la partie de l'économie qui était extérieure à l'Etat, soit 85 % de la production, connaissait un bon développement. En revanche, le secteur public était géré depuis trois ans de manière beaucoup trop permissive, ce qui entraînait un fort déficit public et une hausse de la dette.
Il a souligné que l'économie hongroise souffrait globalement de la contradiction suivante : alors que la Banque centrale avait maintenu une politique monétaire stricte pour maîtriser l'inflation, la politique budgétaire laxiste du Gouvernement avait entraîné des déséquilibres visibles dans la balance courante, dans les taux d'intérêt et les taux de change.
Nos interlocuteurs de la Banque centrale ont regretté que l'économie hongroise tout entière ait été affectée par ces choix de politique économique, estimant qu'il aurait mieux valu inverser la stratégie, en menant une politique budgétaire stricte et une politique monétaire plus souple.
Cette analyse présente l'intérêt de donner une explication cohérente des phénomènes qui caractérisent l'économie hongroise dans le court et le moyen terme. Elles mettent en évidence que, pour le pays, la question des choix politiques peut se révéler déterminante.
Il convient néanmoins d'ajouter que le pilotage par le Gouvernement de la sphère publique doit nécessairement intégrer la donne politique et sociale. Il lui faut donc résister aux multiples pressions et avoir une juste appréciation de ce qui apparaît acceptable par la population.