Compte rendu du déplacement d'une délégation du groupe interparlementaire France-Afrique centrale au Gabon, en Guinée équatoriale et à Sao Tomé-et-Principe
30 octobre - 6 novembre 2003Programme du déplacement en Afrique centrale
JOURNÉE |
HEURE |
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Mercredi 29 octobre |
23 h 15 |
Vol pour Libreville |
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Jeudi 30 octobre |
06 h 20 |
Arrivée à Libreville |
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13 h |
Déjeuner offert par le Sénat gabonais |
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15 h |
Réunion restreinte à la Résidence de France |
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16 h |
Réunion de travail avec la Conférence des Présidents du Sénat gabonais |
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20 h |
Dîner offert par les Président du Sénat et Mme Rawiri à leur résidence |
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Vendredi 31 octobre |
matinée |
Audience avec le Président de la République, S. exc. M. Omar Bongo |
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16 h |
Visite du Centre culturel français |
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17 h |
Visite du 6 ème Bataillon d'Infanterie de Marine (BIMA) en position à Libreville |
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19 h |
Cocktail sur le Siroco (Transporteur de chalands de débarquement de la Marine nationale française, en escale au port d'Owendo) |
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Samedi 1 er novembre |
9 h |
Départ pour Lambaréné, circonscription du Président Rawiri |
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15 h |
Visite
à l'Hôpital Schweitzer
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20 h |
Dîner offert par les Président et Mme Rawiri à leur résidence |
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Dimanche 2 novembre |
9 h |
Excursion sur le fleuve Ogooué |
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16 h |
Retour sur Libreville |
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Lundi 3 novembre |
8 h 30 |
Départ pour Malabo (Guinée équatoriale) -
Accueil par les autorités municipales de Malabo
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16 h |
Retour à Libreville |
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19 h |
Cocktail offert par M. Eric Chesnel, secrétaire général de l'Association France-Gabon, conseiller personnel du Président Omar Bongo. |
.../...
JOURNÉE |
HEURE |
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Mardi 4 novembre |
9 h |
Visite du Lycée français |
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11 h 30 |
Entretien avec des représentants des parents d'élèves du lycée français de Port Gentil |
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16 h |
Départ pour Sao Tomé
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Mercredi 5 novembre |
Journée |
Découverte des principaux sites de Sao Tomé (cacaoyères, plantations, etc...) |
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19 h |
Réception offerte par la délégation en l'honneur de la communauté française et de différentes personnalités locales |
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Jeudi 6 novembre |
matinée |
Audience
du Président de Sao Tomé, S. Exc. Fradique de Menezez
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Visite du Centre culturel français de Sao Tomé |
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13 h 00 |
Retour à Libreville |
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18 h 30 |
Réception offerte par l'ambassadeur à la Résidence de France, en présence de très nombreux représentants de la communauté française |
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23 h 20 |
Vol de retour pour Paris |
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Vendredi 7 novembre |
06 h 25 |
Arrivée à Roissy CDG |
LE GABON : QUELQUES REPÈRES
Capitale |
Libreville |
Superficie |
267 667 km² |
Population |
1,3 millions d'habitants |
Langue officielle |
Français |
Religions |
Chrétienne (plus de 90%). Musulmane. Animisme. |
Peuples |
Fang, Myéné, Punu, Téké, Kota, etc. |
Indicateur du développement humain |
117 ème rang sur 173 pays (2002) |
Taux de chômage |
20 % |
Devise |
Franc CFA |
PIB |
5 milliards € |
Répartition du PIB Par secteur |
Secteur pétrolier : 42 % ; services : 34 %; Agriculture et forêt : 7 % ; industries : 4 % ; Mines (manganèse) : 2 % |
Taux de croissance du PIB |
- 0,2% |
Production pétrolière |
18,5 millions de tonnes en 1997; 12,1 millions en 2002 |
Inflation |
0,2 % |
Balance commerciale |
1,8 milliards $ |
Exportations totales |
2,7 milliards $ |
Importations totales |
0,9 milliard $ |
Principaux clients |
Etats Unis (56 %, pétrole); France (14 %, pétrole, manganèse et bois), Chine (5%,bois) |
Principaux fournisseurs |
UE (63,5 % dont France 40 %), Etats Unis (11 %), Japon (5,7 %) |
Exportations vers France |
360 millions € |
Importations de France |
410 millions € |
Dette extérieure totale |
3,3 milliards de $ |
Chef de l'Etat |
El Hadj Omar Bongo, depuis novembre 1967, réélu pour sept ans le 6 décembre 1998 |
Premier ministre |
M. Jean-François Ntoutourne Emane (27 janvier 2002) |
Ministre d'Etat des Affaires Etrangères, de la Coopération et de la Francophonie |
M. Jean Ping (27 février 2002) |
Prochaines échéances électorales |
Présidentielle de mars 2005 |
Ambassadeur de France |
M. Jean-Marc Simon (24 juillet 2003) |
Ambassadeur du pays en France |
M. Jean-Marie Adze (20 février 2002) |
Communauté française |
Environ 8 700 personnes |
Source : Ministère des Affaires étrangères - octobre 2003
I. PREMIÈRE ÉTAPE DU DÉPLACEMENT : LE GABON
Le
Gabon, où la délégation a séjourné du 30
octobre au 4 novembre, représentait l'étape principale de cette
mission, à la fois par sa durée, par la diversité de
sujets traités et par l'intensité et la cordialité des
liens que le groupe France-Afrique centrale a tissés avec nos amis
gabonais.
Les entretiens de la délégation y ont, pour l'essentiel,
tourné autour de trois thèmes principaux : la
coopération interparlementaire établie, il y a maintenant
plusieurs années, entre le Sénat français et le
Sénat gabonais ; les perspectives d'évolution du Gabon dans
le contexte de la « redistribution des cartes » de la
production pétrolière en Afrique centrale ; plus
ponctuellement, le contentieux territorial surgi entre le Gabon et son voisin
équatoguinéen à propos de l'îlot de Mbanié.
Outre ces trois sujets
4
(
*
)
,
la délégation a eu l'occasion de s'entretenir, sur place, avec
plusieurs autorités locales de la région de
Lambaréné, la circonscription électorale du
Président du Sénat gabonais, M. Georges Rawiri, qui a tenu
à y accueillir personnellement les sénateurs français
durant le week-end du 1
er
novembre 2003.
Par ailleurs, la délégation a eu l'honneur et le plaisir de
rencontrer à plusieurs reprises des membres de la communauté
française au Gabon -des civils et des militaires- pour recueillir leurs
impressions et leurs attentes et, plus généralement, pour les
assurer de la sympathie et du soutien du Sénat
5
(
*
)
.
A. LE GABON EN 2003 : UN ÉTAT DÉMOCRATIQUE INFLUENT, MAIS DONT L'ÉCONOMIE EST AFFECTÉE PAR LA DIMINUTION DE LA PRODUCTION DE PÉTROLE
Partenaire privilégié de la France en Afrique centrale, le Gabon est aussi un remarquable pôle de stabilité dans une sous-région encore périodiquement marquée par des épisodes ou des tentatives de déstabilisation.
1. Les lignes directrices de la politique gabonaise
Sur
le plan international
, le Gabon exerce une réelle influence en
Afrique centrale, en tant que membre de la zone Franc, de la CEMAC
(Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique centrale) et de
la CEAC (Communauté des États d'Afrique centrale). Il a, par
exemple, participé activement à la médiation de la CEAC en
vue du rétablissement de la légalité constitutionnelle
à Sao Tomé, après la tentative de coup de force d'une
fraction de l'armée en juillet 2003.
Une des forces du Gabon sur la scène africaine tient en bonne part
à l'ascendant qu'exerce le Président Omar Bongo sur beaucoup de
ses homologues ainsi qu'à l'excellente connaissance qu'il a des acteurs
et des dossiers africains.
Sur le plan politique intérieur
, le Gabon a connu une notable
évolution démocratique depuis 1990, avec l'ouverture au
pluralisme et l'organisation d'élections dont, dans l'ensemble, la
sincérité n'est pas affectée par les
irrégularités massives trop souvent constatées lors de
scrutins d'autres États africains.
Certes, le Gabon reste largement dominé par l'influence de l'ex parti
unique, le Parti démocratique gabonais (PDG), mais l'opposition, quoique
très divisée, a commencé d'affermir sa position lors des
élections locales de 1996, avec une victoire à Libreville
même (qu'elle a reperdu depuis lors) et à Port-Gentil. Le PDG
dispose actuellement de 85 des 120 sièges composant
l'Assemblée (plus quelques sièges détenus par des
formations alliées).
Au coeur de la vie politique gabonaise, le Président Omar Bongo, au
pouvoir depuis 1967, conserve une autorité qui, pour être
perçue comme conviviale par la plupart des observateurs politiques
-même dans l'opposition- n'en reste pas moins extrêmement
perceptible à tous les échelons de l'appareil d'État, y
compris auprès de ses adversaires dont plusieurs semblent en passe de se
rallier au parti présidentiel.
Sauf événement imprévu, cette situation ne devait pas se
modifier à brève échéance. En effet, une
révision constitutionnelle intervenue en juillet 2003 a supprimé
la limitation du nombre des mandats successifs précédemment
opposable au Chef de l'État, de telle sorte que le Président
Bongo pourra à nouveau présenter sa candidature à sa
propre succession en 2005, sans qu'à ce jour un rival crédible
paraisse en mesure de le battre.
2. Les relations franco-gabonaises : un appui réciproque sans faille
Les
relations franco-gabonaises sont traditionnellement denses et empreintes de
confiance et d'estime réciproque.
Les contacts de haut niveau sont fréquents entre les responsables des
deux pays. Ainsi, pour s'en tenir à une période récente,
le Président Jacques Chirac a choisi Libreville pour son premier
déplacement en Afrique (22 juillet 1995), puis s'y est rendu en visite
officielle (16-17 juillet 1996).
Le ministre des Affaires étrangères s'est rendu à trois
reprises à Libreville, le 4 juin 2002, dans le cadre de la
résolution de la crise malgache, le 28 novembre 2002, lors de
sa tournée régionale consacrée à la crise
ivoirienne, enfin le 29 juillet 2003, dans le cadre d'une
tournée consacrée aux pays de la CEMAC) ; le ministre
délégué y est allé une fois (29-31 mai 2003), ainsi
que la ministre de la Défense, en avril 2003.
Les visites en France du Président Bongo sont pareillement très
fréquentes, les plus récentes (avant le départ de la
délégation sénatoriale) remontant à janvier 2003
(pour les négociations sur la Côte d'Ivoire), février 2003
(à l'occasion du sommet Afrique-France) et septembre 2003.
L'audience du Président Omar Bongo à Libreville, le
31 octobre 2003
On reconnaît, de gauche à droite : M. Jean-Marc Simon,
ambassadeur de France au Gabon, M. Georges Rawiri, président du
Sénat gabonais, M. Jean-Pierre Cantegrit, le Président Omar
Bongo, MM. Jacques Pelletier, Joël Bourdin, André Rouvière
et François Trucy
Pays ami, le Gabon apporte à la diplomatie française un soutien constant qui fait de ce pays un pivot essentiel de l'action française en Afrique , aussi bien sur le plan économique que diplomatique ou militaire 6 ( * ) .
3. L'économie gabonaise : un repositionnement inévitable
Le Gabon
a profité d'appréciables richesses naturelles (pétrole,
manganèse, uranium et bois tropicaux, notamment) qui, jusqu'à
présent, lui garantissaient des ressources suffisantes pour hisser le
pays dans la tranche supérieure des Etats à revenu
intermédiaire (3 152,5 milliards CFA de PIB en 2002).
Reste que
cette position paraît aujourd'hui fragilisée par
l'inéluctable diminution de la production pétrolière
gabonaise depuis 1998
, en dépit des efforts d'optimisation du
rendement des gisements en exploitation.
Sur la période 1997-2002, la production est ainsi tombée de 18,4
à 13,1 millions de tonnes (soit une réduction de près de
30 % en 5 ans), et les experts s'accordent à considérer que
sauf découverte de nouveaux gisements significatifs, le Gabon,
après une stabilisation de sa production pendant encore quelques
années aux alentours de 10 millions de tonnes, pourrait
à moyen terme sortir définitivement de l'ère
pétrolière.
Concomitamment, la relative dépréciation du cours des autres
richesses extractives (manganèse et uranium, principalement) sur les
marchés internationaux des matières premières confronte le
Gabon à des difficultés supplémentaires.
Pour améliorer ce paysage économique peu souriant, le Gabon n'est
cependant pas sans ressources.
Ainsi, le bois offre-t-il de réelles perspectives de
développement : deuxième ressource du pays, il
représente à l'heure actuelle environ 15 % des exportations
gabonaises, l'exploitation forestière étant devenue le second
employeur du pays (juste après la fonction publique). Il s'agit d'un
secteur performant, pouvant être encore valorisé, et qui dispose
d'appréciables réserves de productivité conciliables,
moyennant les précautions adéquates, avec la préservation
de l'environnement et de l'écologie.
Le Gabon peut aussi miser sur la montée en puissance d'activités
rentables encore peu exploitées, en particulier dans les domaines du
tourisme, de l'agriculture, de la pêche et des services.
Quoi qu'il en soit, le Gabon ne pourra faire l'impasse sur la nécessaire
diversification de son économie, à la fois pour remplacer la
rente pétrolière et pour faire face à un endettement dont
le poids demeure élevé.
4. La résorption de la dette gabonaise : un impératif délicat à mettre en oeuvre
Le Gabon
est confronté à un paradoxe : disposant d'importantes
ressources tirées du pétrole, le pays a pu s'endetter pour
accélérer son développement, mais aujourd'hui, la relative
bonne santé de son économie, comparée à celle
d'autres Etats africains, le rend non éligible aux allègements
privilégiés de dette susceptibles d'être consentis dans le
cadre de « l'initiative PPTE » (programme de la Banque
mondiale et du FMI lancé en 1996 au bénéfice des Pays
Pauvres Très Endettés).
Dans ce domaine, le Gabon ne peut bénéficier que de dispositifs
d'appoints, beaucoup moins avantageux et qui imposent des efforts
d'assainissement plus pénibles à supporter.
Le Gabon a ainsi bénéficié en 2000 d'un
« programme FMI de confirmation » lui ayant permis
d'obtenir du Club de Paris un accord de rééchelonnement de sa
dette publique à hauteur de 532 millions de $ US. Le pays
espérait en outre pouvoir bénéficier d'un nouveau
programme triennal FMI en 2003, mais sa négociation n'était pas
encore finalisée au moment où la délégation
sénatoriale a rencontré le Président Omar Bongo.
Pour sa part,
la France apporte une importante contribution en faveur de
l'allègement de la dette gabonaise
, avec notamment l'annulation d'un
solde de fonds de conversion de créances de 55 millions d'euros en mars
2003, consentie en contrepartie d'un certain nombre de réformes
structurelles.
En outre, lors du sommet des ministres des Finances du G8 à Deauville,
en mai 2003, la France a obtenu la définition d'un traitement
spécifique de la dette des pays à revenu intermédiaire,
avec une approche souple au cas par cas et la possibilité d'accorder des
remises partielles de dette ; le Gabon pourrait être un des premiers
pays à bénéficier de ce nouveau dispositif.
Reste que si les efforts consentis par le gouvernement et les responsables
économiques vont dans le bon sens, le Gabon, comme beaucoup d'autres
Etats, subit le fardeau d'une dette dont la résorption est d'autant plus
pénible que les ressources du pétrole sont en
diminution.
5. Les relations économiques entre la France et le Gabon
Sur le
plan commercial,
la France est, de très loin, le premier fournisseur
du Gabon
(40 % des achats),
et son deuxième client
,
après les États-Unis Selon les données fournies par le
ministère des Affaires étrangères, les flux commerciaux
avec le Gabon ont représentés, en 2002, 0,13 % de nos
exportations et 0,08 % de nos importations.
Cela étant, en dépit de ces liens privilégiés,
après deux années de forte hausse, le volume des échanges
entre la France et le Gabon a baissé de 17 % en 2002, malgré
la hausse de nos ventes ; cette chute de nos achats a touché la
plupart des produits d'exportation gabonais (manganèse, bois brut) mais,
au premier chef, elle est imputable à la baisse de 66 % de nos
achats de produits pétroliers.
Les entreprises françaises sont très impliquées au
Gabon
, tant dans le secteur minier (Comilog, filiale d'Eramet) et
pétrolier (Total), que dans les secteurs financiers (BNP), dans le BTP
(Groupe Bouygues) ou les services publics (Vivendi). Représentant plus
de 80 % des investissements étrangers au Gabon, nos entreprises
suivent de près les privatisations en cours, tout en étant de
plus en plus concurrencées par des investisseurs étrangers.
Sur le plan de la coopération et de l'aide au développement,
force est de reconnaître que l'action de la France est en recul,
même si notre pays demeure le premier pays donateur au Gabon.
En 2003, l'enveloppe globale du ministère des Affaires
étrangères s'est élevée à 12,5 millions
d'euros.
Comme l'établit le tableau ci-après, l'Agence française de
développement (AFD), très active
7
(
*
)
, concentre ses interventions dans les domaines de la
forêt, de l'environnement, de l'assainissement des eaux, de la
construction de routes et dans le secteur privé (Proparco)
8
(
*
)
.
Volume d'activité du groupe de l'AFD depuis
2000
(en millions d'euros)
TYPE D'INTERVENTION |
2000 |
2001 |
2002 |
2003(*) |
TOTAL |
prêts AFD à l'Etat |
|
|
5,90 |
|
5,9 |
subventions à l'Etat
|
|
|
1,76 |
|
1,76 |
prêts au secteur privé
|
6,50
|
18,00
|
4,20
|
7,00
|
17,70
|
Garanties Proparco |
|
|
3,05 |
|
3,05 |
Total |
17,20 |
18,00 |
14,91 |
7,00 |
57,11 |
(*) au 31/10/2003
Pour la
période 2003-2005, outre la poursuite de nos opérations en faveur
du secteur privé avec les instruments financiers de la Proparco, les
secteurs prioritaires retenus pour les futures interventions de l'AFD devraient
en principe concerner :
- le secteur forêt et environnement, centré sur la gestion durable
des ressources naturelles,
- le secteur des infrastructures urbaines, axé en particulier sur les
problèmes d'assainissement de la ville de Libreville,
- le secteur des transports avec, notamment, le renforcement des
infrastructures routières, ferroviaires et portuaires.
B. LA COOPÉRATION INTERPARLEMENTAIRE FRANCO-GABONAISE
Le
séjour de la délégation à Libreville a permis de
dresser un bilan d'étape de la coopération interparlementaire
entre le Sénat du Gabon et le Sénat français. A cet effet,
une réunion de travail a d'ailleurs été
spécialement organisée avec la Conférence des
présidents du Sénat gabonais dans l'après-midi du jeudi 30
octobre.
La coopération avec le Sénat du Gabon remonte à la mise en
place de cette assemblée en février 1997, et a d'abord
consisté en un appui à l'installation de la nouvelle chambre
(mars 1997 - décembre 1998) et une assistance technique pour la mise en
place de son site Internet (juin 1998 - septembre 1999) incluant, notamment,
l'hébergement temporaire de ce site sur le serveur du Sénat
français.
Début 1998, à la suite d'une visite à Libreville du
Président René Monory, les présidents des deux
assemblées ont signé un protocole d'accord de coopération,
dont la mise en oeuvre a été facilitée par la conclusion
d'un avenant à la convention d'aide budgétaire franco-gabonaise
du 5 août 1996. Dans ce cadre, ont été engagées
différentes actions de coopération technique bilatérale
(visites, stages de formation, etc.), dont le détail figure en annexe du
présent rapport.
En outre, le Sénat français a participé activement
à la mise en place et au déroulement d'un programme
multilatéral d'appui aux assemblées gabonaises, financé
par le PNUD et l'Union interparlementaire (UIP), et dont la mise en oeuvre
s'est échelonnée de novembre 2001 à mai 2003.
Lors de la réunion du 20 octobre, le Président Georges Rawiri et
les principales autorités du Sénat du Gabon ont exprimé
leur réelle satisfaction pour les résultats obtenus grâce
aux programmes de coopération déjà mis en oeuvre, tout en
souhaitant qu'ils puissent être reconduits en tenant compte
d'orientations nouvelles auxquelles la seconde chambre gabonaise entend
désormais prêter une grande attention, notamment :
- la décentralisation administrative,
- la promotion des collectivités locales,
- la valorisation du rôle économique des régions
- la coopération décentralisée.
Sur ce dernier thème, les sénateurs gabonais ont souligné
que l'image de leur assemblée dans l'opinion publique gabonaise
était largement tributaire des résultats concrets de
l'activité parlementaire sur le terrain, en particulier les
retombées des opérations réalisées avec le concours
des collectivités territoriales étrangères.
- -
LA GUINÉE ÉQUATORIALE : QUELQUES
REPÈRES
Capitale |
Malabo |
Superficie |
28 051 km² |
Population |
469 088 |
Langues officielles |
Espagnol et français |
Religions |
Chrétienne. Animisme |
Peuples |
Fang, Bubi, Ndowe, Annobonnais |
Devise |
Franc CFA |
Indice de développement humain |
111 ème pays sur 173 |
PNB |
2,46 milliards $ |
Croissance |
+ 34 % |
Dette extérieure |
259 millions $ |
Production pétrolière : barils/jour |
246 000 en 2002 |
Principaux clients |
Espagne, Asie (Chine, Hongkong, Japon), Etats Unis |
Exportations |
1,63 milliards $ |
Exportation vers la France |
40 millions € |
Principaux fournisseurs |
Etats Unis, France, Italie, Cameroun |
Importations totales |
730 millions $ |
Importations de France |
103 millions € |
Solde de la balance commerciale |
1,58 milliards de $ |
Chef de l'Etat |
Général Obiang Nguema, Président depuis 1979 |
Premier ministre |
M. Candido Muateteme Rivas (26 février 2001) |
Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération internationale et de la Francophonie |
M. Santiago Nsobeya Efuman (20 juillet 1999) |
Ambassadeur de France |
M. François Breton (13 mai 1998) |
Ambassadeur du pays en France |
M. Ntugu Abeso Oyana Narciso (2000) |
Communauté française |
Environ 170 personnes |
Source : Ministère des Affaires étrangères - octobre 2003
* 4 L'attention de la délégation s'est également portée sur la Fondation Horizons Nouveaux (FHN), que plusieurs de ses membres avaient déjà eu l'occasion de visiter à l'occasion de précédents déplacements à Libreville. Cette fondation, qui accueille des jeunes handicapés -notamment des enfants aveugles ou malvoyants ( cf. l'Annexe 2 du présent rapport)- a été créée par l'épouse du Chef de l'Etat, Mme Edith Bongo, qui en est l'actuelle présidente. On demeure impressionné par l'excellente organisation de cette institution, pour laquelle quelques membres du groupe cherchent des partenariats avec des hôpitaux français, en particulier dans le domaine ophtalmologique.
* 5 La communauté française au Gabon connaît depuis longtemps une érosion qui en a fait tomber l'effectif d'environ 25 000 personnes en 1985 à moins de 9 000 aujourd'hui, dont 80 % résident dans la capitale. Cette communauté, active et intégrée, est administrée par nos consulats généraux de Libreville et de Port-Gentil, villes qui accueillent l'une un lycée, l'autre un collège (dont la délégation sénatoriale a d'ailleurs reçu les représentants). L'enseignement primaire est quant à lui assuré par sept écoles publiques conventionnées.
* 6 Sur le plan militaire et de la défense proprement dite, la France et le Gabon ont signé un accord en 1960. La France dispose au Gabon de troupes pré-positionnées, rattachées à la Force d'action rapide (6ème BIMA de Libreville, comptant près de 900 hommes actuellement), disposant d'importants moyens aériens, que la délégation sénatoriale a eu le plaisir d'aller saluer lors de son séjour dans la capitale gabonaise. Ce dispositif a facilité l'évacuation des Français et étrangers de la République du Congo en 1997 et de la République Démocratique du Congo en 1998, la mise en route de la force CEMAC déployée en République centrafricaine, enfin le ravitaillement en vol des avions de l'opération « Artémis ». Un important exercice militaire regroupant la France et les pays de la CEMAC a eu lieu en juillet 2003. Au plan budgétaire, l'enveloppe de 4,6 millions d'euros de coopération militaire couvre le financement de 22 coopérants, des missions de courte durée, des stages et des projets sur place.
* 7 Selon les indications communiquées par l'AFD à Libreville, on relève, parmi les principales opérations menées depuis trois ans : en 2001, le projet de construction de la route Médoumane-Lalara pour un montant de 42,69 M € ; en 2002, un prêt à l'Etat gabonais de 5,9 M € pour le financement du programme d'appui au développement de l'agriculture périurbaine (projet PADAP) et une subvention de 0,82 M € pour la mise en place d'un Fonds d'études et de préparation de projets, ainsi qu'une ligne de crédit de 4,2 M € à la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Gabon (BICIG) destinée au refinancement de travaux de préparation de plans d'aménagement forestier. Le Fonds Français de l'Environnement Mondial (FFEM) a octroyé une subvention de 0,939 M € en faveur d'un projet d'écotourisme cofinancé avec l'Union européenne (programme Ecofac) ; le FFEM soutient quatre programmes actuellement en exécution : le plus important porte sur l'appui à l'aménagement forestier et apporte un complément de financement à huit sociétés forestières engagées dans l'élaboration d'un plan d'aménagement durable.
* 8 L'activité de Proparco est centrée, à travers le système bancaire, sur l'industrialisation et le développement durable de la filière bois, ainsi que sur le secteur minier non pétrolier (participation au financement du complexe industriel de Moanda, Groupe Eramet). En 2002, Proparco a garanti à hauteur de 3,05 M € un emprunt obligataire souscrit par la filiale gabonaise Sogaca du groupe Giefca. En 2003, Proparco a octroyé à la BICIG une ligne de crédit de 7 M € destinée au financement du secteur privé, et notamment les investissements industriels des entreprises forestières engagées dans un plan d'aménagement durable de leur concession.