B. UN SOUTIEN PLUS AFFIRMÉ DES DONATEURS INTERNATIONAUX
1. Un soutien conséquent des donateurs internationaux
La
situation économique du Yémen, dans une situation
déjà difficile, s'est aggravée après le 11
septembre. Le programme d'ajustement structurel, s'il a produit des
améliorations sur quelques fondamentaux
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*
)
, n'a pas permis d'augmenter le taux de
croissance et de résorber pauvreté et chômage. Effet
collatéral du 11 septembre, l'industrie du tourisme
yéménite, sur lequel le gouvernement mise malgré les
problèmes de sécurité, s'est effondrée. La chute
dans un premier temps des cours pétroliers a engendré une perte
de recettes considérables : les recettes pétrolières
représentent près de 90% du total des recettes.
Le FMI et la Banque Mondiale, prenant la mesure de la situation, ont
accordé une aide supplémentaire au Yémen. En octobre 2001,
le FMI a accordé 121 millions de dollars au Yémen dans le cadre
d'un plan de soutien du Fonds. Sur ce total, 87 millions proviennent de la
facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance
(FRPC) et 34 millions du mécanisme élargi de crédit du
FMI. Au total, le FMI a désormais déboursé 303 millions de
dollars pour le Yemen au titre du programme FRPC et 59 millions au titre du
mécanisme élargi de crédit.
L'Union européenne n'est pas restée inactive : en avril
2002, le Yémen a obtenu une aide européenne de 70,61 millions
d'euros, destinée au financement de projets de développement au
cours de la période 2002-2004. L'aide serait destinée à
financer des projets de construction de routes et de barrages, ainsi
qu'à lutter contre la pauvreté.
En janvier 2002, l'Allemagne et le Japon avaient accordé au Yémen
des dons destinés à financer des projets de développement
à hauteur de 25 millions de marks (environ 11,4 millions de
dollars) pour l'Allemagne, pour financer notamment des projets d'eau potable
dans les villes de Omran (60 km au nord de Sanaa) et de Yarim (120 km au sud de
la capitale) et à hauteur de 245 millions de yens (environ 1,8 millions
de dollars) destinés à développer l'économie du
pays pour le Japon. L'aide annuelle de l'Allemagne au Yémen est
estimée à 45 millions de marks (20,5 millions de dollars). L'aide
japonaise au pays est estimée à 25 millions de dollars.
Les Pays-Bas ont également décidé d'augmenter leur aide
annuelle au Yémen de 35%, passant ainsi à 50 millions d'euros.
Cette augmentation est destinée à soutenir les efforts de
développement et de lutte contre la pauvreté au Yémen,
ainsi qu'à renforcer les capacités des services de
sécurité yéménites en matière de lutte
contre le terrorisme, selon le gouvernement néerlandais.
2. Qui doit s'accompagner d'une concertation sur l'utilisation de l'aide
Le 14
mars 2002 a eu lieu à Sanaa, sur instruction du Président de la
République Ali Abdallah Saleh une réunion avec les principaux
pays donateurs en matière d'aide au développement au
Yémen. Si les autorités yéménites ont pu faire part
des difficultés économiques qu'elles rencontraient, cette
réunion a permis aux donateurs de faire part de leurs observations et de
leurs propositions pour une aide plus efficace.
L'Allemagne s'est ainsi interrogée sur la possibilité de
définir des «
zones géographiques
prioritaires
» susceptibles de bénéficier d'une
aide au développement plus conséquente et a souligné la
nécessité de désenclaver les zones de pauvreté. Les
Pays-Bas, premiers donateurs, ont eux-aussi indiqué que l'augmentation
de leur aide visait principalement à soutenir le développement
des régions défavorisées de l'est du pays. Le Royaume-Uni
a critiqué le programme d'achat d'avions Mig 29 à la Russie au
moment où la lutte contre la pauvreté apparaissait comme une
priorité incontournable.
Tous les donateurs ont souhaité une plus grande transparence dans
l'utilisation des fonds et une action résolue contre la corruption.
Cette première concertation entre le Yémen et ses donateurs
semble prometteuse pour que l'aide au développement soit plus efficace.
Elle doit maintenant se poursuivre en réfléchissant notamment
à la répartition géographique des aides et à la
conditionnalité de celles-ci. Pour les yéménites,
l'abandon du monopole détenu par le ministère du plan sur la
gestion des fonds d'aide au développement, pour mieux impliquer les
autres ministères, et une modernisation de l'administration paraissent
être des axes de travail à creuser pour les prochaines
réunions.