II. UNE ECONOMIE VULNERABLE
Selon
les chiffres officiels, le revenu annuel par habitant est de l'ordre de
1.200 $, pour un PNB d'un peu plus de 220 millions $. Le taux de
croissance officiel du PNB est de + 1,1 %. La balance courante, sur les 6
premiers mois de 1999, est de - 15,678 millions de US $. L'inflation est
de 2,8 %.
Le pays dépend largement de l'aide internationale : la France est le
premier bailleur de fonds, avec 50 MF par an, devant l'Australie. La Banque
asiatique de développement intervient à travers son programme de
réforme globale.
Selon les statistiques officielles,
le PNB aurait baissé de 2,4 % en
1999
, et la balance des paiements afficherait un déficit de
près de 90 MF. Par ailleurs,
l'inflation serait supérieure
à 3,3 %
, due notamment à la création de la TVA de 12,5
% contenue, mesure figurant dans le programme de réforme globale
(PRG).
1. Une économie basée sur l'agriculture
L'économie est essentiellement agricole. Bien que 95 %
du
territoire soit impropre à la culture en raison du relief montagneux,
l'agriculture occupe 70 % de la population active, et représente environ
25 % du PNB et plus de 75 % des exportations : copra (55,72 %), kava
(19,58 %), bois (17,44 %), boeuf (12,42 %, essentiellement vers le Japon),
cacao (6,5 %).
L'année 1999 a été une année de récession,
imputable en partie au passage de deux cyclones durant le 1
er
trimestre. Entre 1970 et 1985, le Vanuatu a subi le passage de 29 cyclones
tropicaux. Le PNB aurait chuté de 9,3 %, les productions de copra et de
cacao accusant une baisse respective de 22% et 15 %.
Le copra
est utilisé pour la fabrication de l'huile. Il est
également transformé en savon, margarine et produits industriels.
Les principaux marchés de copra sont les Pays-Bas, la Belgique et la
France.
Lors de son déplacement dans l'île de Santo, la
délégation a visité la
Coconut Oil Production Vanuatu
(COPV),
une usine d'huile de copra financée par l'Australie. La
société a basé sa production sur la qualité. Mise
en place en avril 1999, elle sera complètement opérationnelle
dans une année. La chute du cours du copra (700 $ la T au début
du projet, 388 $ à l'heure actuelle), nécessite une
créativité permanente, et sans doute un partenariat avec les
grands producteurs. Actuellement, l'entreprise emploie 134 personnes : 126
Ni-Vanuatu, 6 Australiens et 2 Philippins.
Le kava
, plante dont les usages pharmaceutiques commencent à
être développés, a connu une récession en 1999 alors
que les exportations avaient rapporté 45 MF en 1998.
La forêt
couvre environ 35 % du territoire, mais est souvent
inexploitable en raison du terrain accidenté, des cyclones et du manque
d'espèces commercialisables.
Le secteur manufacturier
ne représente que 6 % du PNB
(conditionnement de produits agricoles et forestiers). Le Vanuatu importe des
machines et équipements de transport (27,17 %), des produits
alimentaires (17,45 %) et des produits manufacturiers (14,55 %). Les principaux
investisseurs étrangers sont l'Australie et la France.
2. Un secteur touristique à développer
Le tourisme, qui emploie 3 % de la population active et rapporte 9 % du PIB, a diminué en 1999 en raison de la surévaluation de la monnaie locale, le Vatu, ainsi que de l'immobilisation de l'avion de la compagnie aérienne locale, Air Vanuatu, qui assure les liaisons avec l'étranger. En 1997 le nombre de visiteurs arrivés par avion étaient de 50.000, pour un séjour moyen de neuf jours et de 30.500 par bateau pour une durée d'un ou deux jours. La moitié viennent d'Australie, 14 % de Nouvelle-Zélande et 12 % de Nouvelle-Calédonie. La reprise semble s'amorcer, peut-être due à la situation instable dans les îles Fidji et dans les îles Salomon.
3. Une balance commerciale déficitaire
-
Balance commerciale
En millions USD
1996
1997
1998
1999(1)
Exportations vers le reste du monde
30,17
35,29
36,18
14,62
Importations en provenance du reste du monde
81,44
78,44
73,1
36,7
Solde commercial
- 51,66
- 43,14
- 36,91
- 22,08
(1) Sur les six premiers mois de l'année.
Le
budget présenté par le Gouvernement en mars 2000 prévoyait
une croissance de 4 % et une inflation de 2 %. Il semble cependant que cet
objectif ne sera pas atteint. Le passage de deux cyclones depuis le
début de l'année, la baisse du prix du copra, l'augmentation des
prix du pétrole et de l'électricité ont eu un effet
négatif sur ces prévisions.
Cependant la baisse du prix du copra a favorisé les exportations depuis
le début de l'année, et la diminution des importations a
réduit le déficit commercial du pays, le ramenant fin juin 2000
aux 2/3 de son niveau de juin 1999.
Par ailleurs, le Parlement a adopté une loi relative au rapport sur les
transactions financières qui permettra le contrôle de la place
financière et de redonner une meilleure image du pays. Son
activité financière off shore lui a valu en effet de figurer sur
la liste des paradis fiscaux ayant des pratiques préjudiciables pour les
autres pays de l'OCDE, ainsi que sur la liste du Forum de stabilité
financière (émanation du G7) en raison de son manque de
réglementation et de surveillance financière.
Au cours d'un entretien qu'il a accordé à la
délégation, James BULE, Vice-Premier ministre, ministre du
commerce et du développement de l'entreprise, en charge du commerce
extérieur, a rappelé que le Vanuatu était un pays peu
développé et tributaire de l'aide internationale. Il a par
ailleurs évoqué la candidature du Vanuatu à l'OMC depuis
deux ans, soutenue par la France. Cette reconnaissance permettrait d'obtenir
des marchés, notamment dans le secteur du copra et de la pêche. Il
a regretté les difficultés de l'archipel avec l'Australie,
notamment à propos des critères phytosanitaires.