TABLE RONDE 5 -
FINANCEMENTS DE PROJETS

Table ronde animée par M. Arnaud FLEURY, journaliste économique

Ont participé à cette table ronde :

M. Christophe EYI - Directeur réseau clientèle des entreprises, BICIG

M. Mathieu PELLER - COO Africa - Partner, MERIDIAM

M. Ralph OLAYE - Directeur du développement et du management de projet, ERANOVE

M. Sébastien FLEURY - Directeur département Réseau et Partenariat, PROPARCO

M. Serge MICKOTO, Directeur Général du Fonds Gabonais d'investissements stratégiques (FGIS)

M. Arnaud FLEURY - Monsieur Eyi, la Banque internationale pour le commerce et l'industrie du Gabon (BICIG) est la troisième banque du Gabon ; elle appartenait à la BNP, qui s'est retirée. Les parts ont été reprises par le Fonds stratégique, n'est-ce pas ?

Christophe EYI - La BNP ne s'est pas encore retirée et participe encore pour 47 % à la BICIG. Elle a seulement annoncé la réduction de sa part au capital de la BICIG, qui passerait à 6 %. Le partenariat technique demeure pour trois ans, ainsi que sur la confirmation de nos opérations à l'international.

M. Arnaud FLEURY - Que dire du secteur bancaire gabonais ?

M. Christophe EYI - Le paysage bancaire gabonais comporte un nombre d'acteurs réduit. Moins d'une dizaine proposent des services de banque généraliste. BICIG est la troisième banque pour les entreprises et des multinationales et la première pour les particuliers, en nombre de crédits distribués.

M. Arnaud FLEURY - Comment financez-vous le commerce international ? Ces produits sont-ils chers, à l'image du risque du pays ?

M. Christophe EYI - Ce ne sont pas particulièrement des produits chers, si on les compare aux taux élevés ordinairement pratiqués en Afrique. Sur les crédits, les risques ne sont évidemment pas les mêmes que pour les clients européens. Les états financiers ne sont pas de bonne qualité. Les services bancaires sont chers car les coûts de fonctionnement des agences sont élevés, en raison de la manipulation d'espèces. Le fonctionnement de la justice peut également ralentir toute la mise en jeu des garanties.

Aujourd'hui, les taux de crédits de nos contreparties les plus sûres vont de 4 à 10 %, et non de 10 à 15 % comme vous l'avez dit.

M. Arnaud FLEURY - Constatez-vous une reprise du commerce international ?

M. Christophe EYI - Effectivement, les grands chantiers lancés entraînent une reprise. Nous finançons tous les prestataires de ces projets, par exemple Olam ou ceux lancés dans la seconde vie des champs marginaux. Nos plus grands financements de l'année concernent le chantier de Comilog 2020.

M. Arnaud FLEURY - Les grands projets trouvent souvent des financements extérieurs, mais qu'en est-il des PME et les sous-traitants ?

M. Christophe EYI - Nous observons l'émergence d'une classe d'entrepreneurs un peu plus formée. Le temps des opportunistes est révolu. Nous finançons les PME pour peu qu'elles passent nos contrôles de risques : elles doivent avoir une gouvernance de qualité, des performances opérationnelles évaluables, des états financiers prévisionnels lisibles et réalistes et des débouchés clairs. La demande des PME est forte. Beaucoup se créent autour des grands projets. Nous avons beaucoup financé, depuis trois ans, les projets du groupe Olam.

M. Arnaud FLEURY - Que proposez-vous à l'égard des services et de l'informel ? Pensez-vous aux services bancaires sur téléphones portables (mobile banking) ?

M. Christophe EYI - La clientèle informelle réunit difficilement les critères que j'ai cités.

La BICIG est précurseur sur ce secteur. Nous avons mis en place depuis 2011 un service de « mobile banking » multiopérateurs, permettant aux clients d'utiliser nos services pour effectuer des règlements, quel que soit leur opérateur téléphonique. La concurrence des opérateurs de téléphonie mobile est très rude, du fait de leur expérience dans les autres pays. Nous fonctionnons avec les standards de BNP Paribas, mais nous nous heurtons à des problèmes de conformité. L'obligation de connaissance de la clientèle émane de BNP Paribas, mais aussi du régulateur local, très regardant sur cet aspect. Mais nous continuons à commercialiser ces produits.

M. Arnaud FLEURY - Est-il facile d'ouvrir un compte au Gabon lorsqu'on est non résident ?

M. Christophe EYI - Oui, à condition de réunir les critères de la commission bancaire.

M. Arnaud FLEURY - Meridiam est une société française indépendante de gestion de fonds, spécialisée dans le développement, le financement et la gestion de projets d'infrastructures publiques. Vous avez deux importants projets au Gabon : le port minéralier avec Olam et un barrage hydroélectrique avec le Fonds gabonais d'investissements stratégiques (FGIS).

En quoi ce port minéralier est-il intéressant et important pour vous ?

M. Mathieu PELLER - Nous sommes présents au Gabon et dans une dizaine de pays africains, pour lesquels nous avons un fonds dédié de plus de 500 millions d'euros de fonds propres. Nous avons rejoint il y a deux ans nos partenaires de GSEZ (Olam, la République gabonaise et Africa Finance corporation) qui avaient initié ce port minéralier. Il s'inscrit dans une volonté de diversifier l'économie, volonté que nous avons jugée lisible et crédible à travers les projets initiés.

Ce projet est multi-utilisateurs. Nous avons une dizaine de clients, qui possèdent des contrats à long terme d'exportation ou d'importation, puisque cette infrastructure fonctionne dans les deux sens : exportation de manganèse et importation de produits de construction. Le port opère avec succès depuis deux ans. Il a vocation à s'agrandir et nous apporterons les capitaux nécessaires.

M. Arnaud FLEURY - C'est donc votre investissement phare au Gabon. Gagnez-vous de l'argent sur ce genre de « ticket » ?

M. Mathieu PELLER - Nous sommes des investisseurs à long terme, c'est-à-dire à 25 ans. Nous plaçons de l'argent provenant de banques de développement, comme la Proparco et la BEI, mais aussi d'assureurs comme Axa et Allianz, et des fonds de retraite qui nous confient cet argent à long terme.

M. Arnaud FLEURY - Il y a aussi le barrage à Kinguélé. Les énergies renouvelables (EnR) sont importantes pour vous.

Constatez-vous un regain d'intérêt sur la destination gabonaise de la part des institutionnels qui vous financent ?

M. Mathieu PELLER - Nous sommes discrétionnaires dans nos décisions, mais recevons le support de nos investisseurs. Le Gabon est un pays clé pour nous. Ce projet de barrage constitue l'autre pendant de la diversification du pays : la fourniture d'une énergie fiable, compétitive et propre au meilleur prix pour les Gabonais. Il y a trois ans, nous nous sommes associés avec le FGIS. Nous avons une série de projets de même nature avec Eranove.

Notre projet de barrage s'inscrit dans la continuité de barrages existants de Kinguélé et Tchimbélé. Je tiens à souligner l'excellence du travail de l'Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) et du Ministère de l'Environnement, dans la gestion des parcs nationaux. Le barrage se situe en bordure de l'un d'entre eux.

M. Arnaud FLEURY - Vous êtes spécialisés sur les projets de taille moyenne, entre 100 et 500 millions d'euros. D'autres projets peuvent donc vous intéresser dans les EnR, les infrastructures durables, etc.

M. Mathieu PELLER - Effectivement, nous sommes spécialisés dans le développement de nouveaux projets en Europe, Amérique ou Afrique. Aucun pays n'est plus facile qu'un autre sur ce plan, mais tout se passe bien. J'encourage chacun à agir de même.

M. Arnaud FLEURY - Quels autres projets vous intéressent sur le Gabon ?

M. Mathieu PELLER - Les secteurs de la logistique et de l'énergie sont deux piliers de la diversification. Le plan « Gabon émergent » est lisible et crédible, avec des réalisations claires auxquelles nous souhaitons participer à l'avenir.

En revanche, l'industrie n'est pas notre domaine. Toutefois, les infrastructures sont là pour l'industrie, la création d'emplois et l'activité économique.

M. Arnaud FLEURY - Quand le barrage sera-t-il mis en service ?

M. Mathieu PELLER - Nous sélectionnons actuellement l'entreprise de construction, avec des intérêts français, européens et asiatiques. L'objectif est de débuter la construction d'ici fin 2019 et l'achever en trois ans.

M. Arnaud FLEURY - Monsieur Olaye, Eranove est actif dans la gestion de services publics et dans la production d'électricité et d'eau potable en Afrique. Il est situé en Côte d'Ivoire, au Sénégal et sur trois projets au Gabon.

M. Ralph OLAYE - Effectivement, nous travaillons sur les énergies vertes à travers un barrage et un ouvrage au fil de l'eau, et sur l'apport d'eau potable à la capitale.

M. Arnaud FLEURY - Pourquoi vous intéressez-vous au Gabon, outre la tension sur la production d'énergie à réguler et verdir ? Le cadre est-il satisfaisant pour monter ce genre de projets ?

M. Ralph OLAYE - Nous regardons à travers un prisme les opportunités sur le continent. Nous avons trouvé au Gabon les fondamentaux pour y investir : un secteur organisé, une demande forte à travers un plan cohérent, des compétences à plusieurs niveaux et un cadre permettant de déployer un financement. C'est pourquoi nous développons trois projets et le Gabon représente une grosse destination pour nos fonds.

M. Arnaud FLEURY - Cela représente plusieurs centaines de millions d'euros.

M. Ralph OLAYE - Nous estimons les projets à 600 millions d'euros au total, que nous déployons avec le FGIS. Nous sommes souvent classés dans la « vieille économie ». Je dirai que cette économie innove, dans la technologie, la formation et dans les financements. Notre co-investissement avec le FGIS est un levier de ressources nationales au service du public et des entreprises, car l'énergie reste le fer de lance de l'industrialisation.

M. Arnaud FLEURY - Quels sont vos partenaires financiers : l'Agence française de développement (AFD), Proparco ?

M. Ralph OLAYE - Nous espérons qu'ils rejoindront ce projet et d'autres. Vous posiez la question du retour des institutions financières. Le Gabon n'en a pas eu besoin et ce n'est d'ailleurs pas toujours un bon signe lorsqu'elles arrivent. Les institutions accompagnent les entreprises privées avec des fonds qui comprennent l'activité que nous faisons. Nous remercions Proparco, déployé chez Eranove au niveau du capital et des projets, de comprendre les pays dans lesquels nous opérons et de nous aider à construire sur la durée.

Nous ne saurions trop insister sur le fait que, pour réussir, il faut se projeter sur des décennies et non avoir un projet discret sur lequel l'appréhension du risque ne sera jamais la même.

M. Arnaud FLEURY - Les entreprises françaises de BTP ont-elles un intérêt au Gabon ?

M. Ralph OLAYE - Nos projets commencent avec l'ingénierie et la matière grise, sur lesquelles nous mobilisons l'expertise française. Ces entreprises ne sont pas seules et doivent se montrer compétitives. Elles feraient une grosse erreur de se croire en terrain conquis. Elles doivent pleinement participer à l'effort. Elles savent innover. La compétitivité peut se situer sur des segments d'activité très particuliers.

M. Arnaud FLEURY - La production d'eau potable est aussi un enjeu majeur. Les besoins sont importants. Des investissements peuvent-ils donc être fléchés en la matière ?

M. Ralph OLAYE - Nous construisons une usine d'eau potable en partenariat public-privé (PPP), qui sera la plus grande, à notre connaissance, en Afrique subsaharienne. Cette préoccupation est majeure pour la population et pourrait devenir une source de conflit entre différents pays. Les besoins sont croissants.

M. Arnaud FLEURY - Quels autres projets vous préoccupent au Gabon ?

M. Ralph OLAYE - J'ai été positivement surpris d'entendre que le centre Jean-Violas bénéficiera de 150 millions d'euros pour la réfection des bâtiments, car la formation est très importante. Nous espérons que ce soutien ira au-delà.

Nous sommes très actifs dans la formation et possédons l'un des centres de métiers les plus innovants du continent sur ce secteur. Grâce à cela, nous participons pleinement à l'effort commun, avec les autorités, de développement des compétences permettant à l'avenir la création de projets entièrement gabonais. La formation et le développement des compétences des hommes et des femmes sont au coeur de cette ambition, afin d'avoir des Gabonais à tous les postes.

M. Arnaud FLEURY - Monsieur Fleury, Proparco est le « bras privé » de l'AFD. Quels sont les secteurs qui l'intéressent au Gabon : l'hydroélectricité, l'eau potable, la biomasse, l'efficacité énergétique ?

M. Sébastien FLEURY - La stratégie de Proparco s'inscrit dans celle du groupe AFD, qui consiste à soutenir le secteur des infrastructures, nécessaire au développement global du pays, que ce soit le transport, les routes ou les ports. Le deuxième est le secteur de l'agriculture et de la forêt, où le potentiel est énorme. Dans le développement de la santé et de l'éducation, l'AFD est très active sur des financements souverains pour le secteur de l'école primaire et secondaire. Proparco souhaiterait soutenir également des projets d'universités, comme nous les voyons se développer dans d'autres pays africains.

M. Arnaud FLEURY - Les Gabonais, autorités comme secteur privé, sont-ils réceptifs à ce projet ?

M. Sébastien FLEURY - Nous sommes aux prémices des discussions. Nous y voyons l'émergence d'une classe moyenne qui bénéficiera ensuite au pays, mais ces projets restent à très long terme aujourd'hui.

M. Arnaud FLEURY - Proparco prend souvent des participations dans les entreprises des pays tiers. Pourquoi est-ce moins le cas au Gabon : absence d'appétence, de marché ?

M. Sébastien FLEURY - Proparco n'intervient pas directement sur le marché des actions ( equity ) au Gabon, principalement parce que les entreprises y sont de trop petite taille. Nous étudions les dossiers en capital à partir de deux millions d'euros. Nous ne trouvons pas facilement ce genre d'entreprises au Gabon. En revanche, nous sommes présents via les fonds tels qu'Eranove. Nous sommes heureux de constater que ce capital est utile et sert à l'investissement sur des infrastructures. Nous pensons que l'initiative sur le fonds Okoumé de soutien en equity sur les PME est bonne et envisageons de l'accompagner dans le futur.

M. Arnaud FLEURY - Vous êtes particulièrement sourcilleux sur les enjeux environnementaux, ce qui était moins le cas des Gabonais. Cela change-t-il aujourd'hui ? Ont-ils cette exigence sur le profil de leurs acteurs pouvant bénéficier de vos financements ?

M. Sébastien FLEURY - Nous sommes effectivement très attentifs aux questions sociales et environnementales, ce qui constitue parfois une difficulté pour investir. Nous constatons que ce sujet est pris très au sérieux au Gabon, qui produit des efforts qu'on ne retrouve pas ailleurs, même si nos standards ne sont pas toujours atteints.

M. Arnaud FLEURY - Proparco a une offre pour développer du produit de garantie aux banques locales, qui pourront ainsi prêter aux PME locales. Ce projet intéresse-t-il le monde bancaire et entrepreneurial ?

M. Sébastien FLEURY - Ce produit, Arise, était géré par l'AFD jusqu'au 31 décembre 2018 et est passé à Proparco pour le dynamiser. Nous recherchons des banques gabonaises pour le déployer. Proparco prend le risque sur la PME et non sur la banque, ce qui permet d'investir directement auprès des PME. Nous sommes très ambitieux sur ce produit en Afrique, et attentifs à toutes les possibilités.

M. Arnaud FLEURY - Monsieur Eyi, cela pourrait-il vous intéresser ?

M. Christophe EYI - Nous utilisons Arise pour nos financements, et cela fonctionne : nous avons été remboursés rapidement lorsque nous avons eu un client en défaut. Les montants sont importants.

M. Ralph OLAYE - Nous venons de clôturer notre premier investissement exclusivement libellé en francs CFA (FCFA) au Togo. Nous espérons y parvenir également en Afrique centrale. Le Gabon constituerait un exemple intéressant. Nous savons que Proparco dispose de bons instruments. Comment pourriez-vous aider la BICIG ?

M. Sébastien FLEURY - La monnaie locale est un des enjeux de la zone. Notre capacité à diffuser du FCFA n'est pas inépuisable. Nous souhaiterions la développer.

M. Arnaud FLEURY - Monsieur Serge Mickoto, le FGIS est aujourd'hui le bras armé de l'État pour intervenir plus directement dans l'économie. Quelle est votre stratégie en matière de PPP et de concessions ?

M. Serge MICKOTO - La loi sur les PPP est désormais applicable, ce qui permet des partenariats avec Meridiam ou Eranove. Dans le secteur de l'énergie et de l'eau, nous avons un engagement global de 900 millions d'euros. Ce nouveau mode de financement a été mis en place et fortement encouragé par la République gabonaise.

Cela donne l'impression que le financement provient nécessairement de l'étranger, mais permettez-moi de préciser que le Gabon investit aussi à long terme, via deux investisseurs : la Caisse des dépôts et Consignations (CDC), actionnaire de Rougier et qui investit dans les panneaux solaires, et le FGIS. Nous gérons le fonds de générations futures depuis 1998 par 10 % des revenus pétroliers. Lorsque nous entrons en investissement, les financements étrangers arrivent par effet de levier, sous forme de PPP.

Les concessions sont le corollaire des PPP, mais ne s'étendent pas seulement aux secteurs de l'eau et de l'énergie. Elles permettent de sécuriser l'investisseur étranger et de lever des fonds à l'international avec la problématique des normes environnementales et de la réglementation nationale.

M. Arnaud FLEURY - Pourrait-on relancer les concessions utilities d'eau et d'électricité ?

M. Serge MICKOTO - Le monopole de la distribution relevant de la Société d'énergie et d'eau du Gabon, il ne peut y avoir de PPP sur ce plan. En revanche, au niveau de la production, les enjeux sont clairs : réduire les besoins énergétiques et distribuer 140 000 mètres cubes d'eau dans deux ans, ce qui correspond à la consommation du Gabon pour les six à sept prochaines années.

M. Arnaud FLEURY - Concernant le numérique et les prises de participation en direct, qu'est-ce qui vous intéresse ?

M. Serge MICKOTO - Aujourd'hui, nous possédons environ 1,6 milliard d'euros d'actifs sous gestion (participations, obligations souveraines ou non), répartis sur 82 sociétés, dont 60 % sont localisées au Gabon. Sur ces investissements au Gabon, le secteur du numérique est clairement identifié dans le plan de relance de l'économie en tant que secteur à encourager et vecteur de développement et de richesse.

Au-delà de ces investissements, nous avons un « appétit » pour l'international. En France, nous avons plusieurs cibles. D'une part, les maisons mères ayant des filiales au Gabon, afin de prendre les décisions qui nous concernent en commun. D'autre part, les PME-PMI possédant une technologie particulière dans un domaine concernant la diversification au Gabon, par exemple la transformation du bois. Nous nous rapprochons ainsi de la source du travail. C'est valable également pour les nouvelles technologies. Nous nous sommes très fortement intéressés à une entreprise de raffinerie. Malheureusement, les conditions de conservation des emplois imposées par le département n'ont pas permis de mener le projet à bien. Le développement des produits en agro-industrie nous intéresse également : des centres de recherches agronomes français sont spécialisés sur les produits tropicaux.

Nous souhaiterions permettre à ces PME-PMI d'entrer au Gabon. Lorsque les incubateurs de PME ont fini leur travail, il survient souvent une difficulté de financement par les banques commerciales. Notre Fonds Okoumé capital participe à ce financement par des prises de participations. Nous apportons les fonds propres nécessaires pour lever la dette bancaire ou de terminer l'investissement. Au bout de quatre ans, nous quittons la participation sans avoir jamais été majoritaires. Cela fonctionne depuis mai 2018.

Notre objectif n'est jamais d'être majoritaire ; nous cherchons toujours des partenaires comme Eranove ou Meridiam. Nous préférons le ticket d'accompagnement, même s'il nous arrive accidentellement d'être majoritaires, par exemple dans la Société de développement des ports du Gabon, que nous avons créée alors que les acteurs ne croyaient pas en la capacité d'augmentation du flux au niveau portuaire. Nous avons ensuite vendu cette société.

J'ajoute qu'il est vrai que BNP ne se retire pas de BICIG ; elle reste encore trois ans. Pendant ce temps, nous effectuons du portage. Si une banque française s'intéresse à BICIG, elle est la bienvenue.

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