TABLE RONDE 2 -
GABON VERT
(AGROALIMENTAIRE, INDUSTRIE DU BOIS)
Table ronde animée par M. Arnaud FLEURY, journaliste économique
Ont participé à cette table ronde :
M. Gagan GUPTA, Directeur général Infrastructures Afrique, OLAM
M. Marc DEBET, Président, APEXAGRI
M. Francis ROUGIER, Directeur général, ROUGIER
M. Benoît DEMARQUEZ, Directeur général, TEREA
Mme Isabelle ESSONGHE, Directrice commerciale & marketing, CECA-
GADIS
M. Arnaud FLEURY - La filière bois représente environ 10 % du PIB et constitue un élément fort de la diversification de l'économie du pays. L'agroalimentaire et le tourisme sont importants également.
Monsieur Gupta, vous représentez le groupe de négoce Olam au Gabon, appartenant au Fonds souverain de Singapour et présent dans de très nombreux secteurs au Gabon (logistique, agricole, forestier, etc). Ce sont eux qui gèrent la Zone Économique Spéciale. Le Ministre a dit avoir besoin de l'expertise française, mais il a aussi besoin de la vôtre, c'est pourquoi vous êtes au Gabon. Quelle est la stratégie d'Olam au Gabon ?
M. Gagan GUPTA - Notre entreprise Olam est un leader dans le domaine de l'agro-business. Nous produisons des produits alimentaires ainsi que des matières premières industrielles. Nous fournissons ces produits à environ 23 000 consommateurs dans 70 pays, dont le Gabon. Nous sommes l'un des principaux producteurs de noix de cajou, d'amandes, de cacao et de café. Nous croyons dans le développement durable, et ce pour les actionnaires mais aussi pour l'environnement, pour la communauté et pour le bien commun des pays dans lesquels nous sommes présents. Olam travaille avec environ 4.8 millions de petits propriétaires. Nous aidons ces quelque 4.8 millions d'agriculteurs dans le domaine des exportations agricole, en leur fournissant une assistance technique, et en contribuant au changement des moyens de subsistance. Notre deuxième conviction, est que le secteur de l'agro-business rencontre bon nombre de défis dont le changement climatique. C'est dans ces domaines que nous voulons aujourd'hui innover. Nous voulons ré-imaginer l'agriculture, pas seulement pour nous-mêmes, mais pour le bien de tous et pour notre planète.
Pour comprendre notre stratégie au Gabon, il faut d'abord s'intéresser à notre stratégie globale pour l'Afrique. Nous sommes présents dans 28 pays sur le continent. Nous employons environ 34 000 personnes de façon directe et autour de 42 000 contractuels. Nous avons 42 usines de transformations en Afrique. En ce qui concerne le Gabon, nous sommes parfois victimes d'une mauvaise image selon laquelle nous nous emparons des ressources. Cette idée ne correspond pas à la réalité. Avant notre arrivée, les zones économiques n'existaient pas dans le pays. Nous avons contribué à leur création, en travaillant avec de nombreux partenaires tels que Francis Rougier, producteur de bois, et beaucoup d'autres. Notre stratégie est simple. Nous soutenons une approche intégrée, comprenant nos usines, la zone économique, l'aspect logistique.
M. Arnaud FLEURY - Vous parlez d'une approche intégrée, mais certains pourraient vous reprocher d'avoir pour but de remplacer les Français. Que répondriez-vous à de telles remarques ?
M. Gagan GUPTA - Je vous remercie de me permettre de m'exprimer sur cette question. Tout d'abord, nous ne sommes pas ici pour remplacer les Français, mais plutôt pour nouer des partenariats avec eux. Par exemple, l'un de nos partenariats a démarré au Gabon pour se poursuivre en Mauritanie. Nous ne sommes pas au Gabon pour prendre la place de quelqu'un mais dans un esprit de collaboration. Je pourrais citer un nombre important de partenariats que nous avons établis avec des entreprises, notamment françaises (Bolloré, Bouygues...). Ces collaborations ne se limitent pas au Gabon, mais s'étendent sur tout le continent africain.
Ensuite, nous croyons en la vertu des écosystèmes, dont l'Afrique a aujourd'hui besoin. Tenter de résoudre un problème en ne créant qu'une petite infrastructure n'est pas une approche viable. Tous les pays africains cherchent à créer des zones économiques, mais peu y parviennent parce que les écosystèmes n'existent pas. Comment créer un écosystème qui fonctionne ? Comment s'assurer que l'aspect logistique soit opérationnel ? Comment faire en sorte d'obtenir du bois? Toutes ces questions relève de la création d'un écosystème. Nous sommes en train de développer un tel système et je suis fier de de dire que nous travaillons avec les Français.
M. Arnaud FLEURY - Combien investissez-vous chaque année au Gabon?
M. Gagan GUPTA - Nous n'avons pas d'objectif annuel en ce qui concerne notre investissement. Cela dépend des projets dans lesquels nous sommes engagés. Pour chaque nouveau projet, nous évaluons la quantité de capital qui nous sera nécessaire et nous adaptons en conséquence.
M. Arnaud FLEURY - Vous êtes très impliqués dans différents secteurs de l'agriculture (caoutchouc, huile de palme...). Pourquoi ne faites-vous pas de transformation alimentaire ?
M. Gagan GUPTA - Notre politique en tant qu'entreprise est de ne pas nous engager dans le domaine de la transformation alimentaire de produits du quotidien. Nous préférons nous focaliser sur des produits industriels (huile de palme, caoutchouc, cacao, café et rizières au Nigéria). La transformation alimentaire ne relève pas de notre expertise. Je tiens également à apporter une précision : nous ne travaillons pas dans le domaine de la santé. Nous avons simplement mis en place un projet social visant à offrir 3000 opérations de la cataracte gratuites et collaborons avec des hôpitaux à proximité de nos usines.
M. Arnaud FLEURY - Je vous remercie pour cette précision. Nous reviendrons sur les questions liées à l'industrie du bois et la foresterie.
Le Gabon importe énormément. Marc Debet, vous dirigez Apexagri, bureau d'études aidant à monter des filières durables, en partenariat avec Maïsadour. Quelle est votre vision de l'agriculture gabonaise ? Il semble que tout reste à faire et que l'expertise française peut répondre aux besoins.
M. Marc DEBET - Effectivement, tout reste à faire. Il est impossible de continuer à importer 80 % des besoins. Ce n'est pas durable. Il faut développer une agriculture pour et par les Gabonais. Cette dimension est très importante dans notre stratégie : nous structurons des filières agricoles qui créent de la richesse et de l'emploi tout en constituant un investissement durable et local. Pour y parvenir, il faut du savoir-faire, que nous pouvons apporter. En effet, notre coopérative fournit des techniciens compétents dans les domaines de l'agriculture, de la technologie et du financement.
M. Arnaud FLEURY - Le Gabon doit-il se positionner sur le végétal, l'animal, le vivrier, la grande exportation ? Comment lutter contre des pays pratiquant la vente dans un pays étranger à un prix inférieur à celui observé dans le pays d'origine ( dumping ), comme le Brésil ?
M. Marc DEBET - Lorsqu'on développe une filière, il est important de choisir ses combats. Il faut se protéger des importations (par des barrières douanières ou de l'aide), sans quoi aucun avenir n'est possible. Il est également nécessaire de développer une véritable stratégie de filière.
M. Arnaud FLEURY - A quelles filières pensez-vous ?
M. Marc DEBET - Je préconise l'aviculture, l'agriculture périurbaine et la pisciculture. Nous aidons Danone, Nestlé, etc., des partenaires industriels prêts à s'investir pour aider au développement des filières. Toutefois, ils ne seront qu'un acteur parmi d'autres.
M. Arnaud FLEURY - Il faut donc des opérateurs nationaux et internationaux pour valoriser ces produits.
M. Marc DEBET - Et valoriser ces compétences pour créer une gabonaise. Chaque année, nous effectuons des études sur les entrepreneurs agricoles africains et en élisons vingt. Malheureusement, aucun n'est gabonais. En 2020, nous espérons en avoir trois.
M. Arnaud FLEURY - Les terres arables existent. L'activité économique est donc possible sur l'agriculture et l'agroalimentaire.
M. Marc DEBET - La notion de filière implique une utilisation des terres, mais aussi la valorisation des produits pour la consommation locale ou l'exportation. Il est indispensable d'intégrer la notion d'écosystème, avec ses dimensions économique et environnementale. Nous sommes tous responsables de la planète qui nous héberge.
M. Arnaud FLEURY - Pour être provocateur : ils sont deux millions d'habitants, ont du pétrole, du manganèse et du minerai de fer... Pourquoi ne pourraient-ils pas se passer de l'agriculture ?
M. Marc DEBET - Premièrement, nous constatons les effets des crises pétrolières lorsqu'un pays n'est pas capable de se nourrir seul. Deuxièmement, ce sont des opportunités d'emplois, notamment pour des personnes non diplômées. C'est donc un levier de développement économique simple.
M. Arnaud FLEURY - Le bois est un élément extrêmement fort du pays, représentant 8 à 10 % du PIB. Monsieur Rougier, votre groupe a des intérêts sur des centaines de milliers d'hectares au Gabon et au Congo. Quelle est votre appréciation du secteur gabonais et que doit-il faire pour se diversifier et être compétitif ?
M. Francis ROUGIER - Ce secteur est en pleine évolution depuis plusieurs années, en particulier depuis l'interdiction de l'exportation des grumes en 2009, qui a modifié le système d'exploitation forestière et de transformation du pays. Parallèlement, l'installation de la ZES de Nkok, initialement consacrée au bois, a accompagné cette interdiction et permis à la situation d'évoluer. Nous avons ainsi pu sectorialiser les différentes activités de la filière bois, alors qu'auparavant nous demandions aux forestiers de tout faire, jusqu'aux meubles. Aujourd'hui, nous avons des producteurs, des premiers transformateurs, et des seconds qui apportent une valeur ajoutée spécifique.
M. Arnaud FLEURY - Vous exploitez 800 000 hectares en concession et des usines de transformation. Vous exportez massivement.
M. Francis ROUGIER - Une grande partie de nos grumes sont transformées chez d'autres, ce qui n'était pas le cas auparavant. Le reste est transformé dans nos propres usines, pour faire du sciage ou du contreplaqué. Sur la ZES, nous fournissons en matière première des industriels indiens, chinois ou français qui n'ont pas de capacité forestière. Nous les alimentons grâce au développement de notre production.
Les besoins de la ZES sont très importants ; nous ne sommes qu'un des fournisseurs.
M. Arnaud FLEURY - Comment aller plus loin dans cette deuxième ou troisième transformation ? Les Français sont en retrait par rapport à la concurrence indienne. Comment l'expliquez-vous ? Les bois ont-ils mauvaise réputation en Europe ?
M. Francis ROUGIER - Le plus grand marché des bois tropicaux est l'Asie. Les marchés européen et nord-américain, matures, sont des marchés de niches, pour des produits à haute valeur ajoutée, et qui nécessitent la certification d'une bonne gestion forestière. Leur réglementation européenne est très stricte sur cet aspect. Les producteurs asiatiques sont venus au Gabon car ils connaissent leur marché et savent comment produire la qualité qui y correspond.
M. Arnaud FLEURY - Toutes les entreprises gabonaises ne sont pas certifiées, mais toutes doivent l'être à terme.
M. Francis ROUGIER - Seules trois sociétés au Gabon sont certifiées FSC, dont la nôtre. La certification totale de la production forestière est une décision forte affichée par le gouvernement. C'est aussi le meilleur moyen de combattre la mauvaise réputation de ce secteur. Je rappelle toujours que seuls les mauvais élèves ont droit aux médias, et non les bons.
M. Arnaud FLEURY - Nous avons d'ailleurs récemment entendu parler d'un trafic de bois interdit au Gabon, ainsi que de la problématique de la déforestation.
Où l'expertise française peut-elle se situer dans ce domaine : équipement, marketing, informatisation ?
M. Francis ROUGIER - La production basique de matière première n'offre pas d'avenir aux opérateurs français. En revanche, sur toute la valeur ajoutée in fine , lors de la troisième ou quatrième transformation, les entreprises françaises peuvent intervenir en conseil (marketing ou aide au développement), pour aller vers la certification ou la gestion améliorée par les drones ou l'informatisation de notre activité. Terea est un exemple d'apport en matière grise.
M. Arnaud FLEURY - Terea est un bureau d'étude, créé il y a quinze ans au Gabon, sur la filière bois dans son ensemble. Le Gabon est un grand exportateur d'okoumé, dont le pays a presque le monopole. Quelle est votre appréciation de l'état et la gestion de la forêt gabonaise ?
M. Benoît DEMARQUEZ - Le développement de Terea au Gabon lui a permis de se développer à l'international, dans un schéma inverse de celui d'autres entreprises. Le Gabon est recouvert à plus de 85 % de forêt. Contrairement à l'image internationale de la gestion des forêts tropicales, elle est encore très bien préservée.
M. Arnaud FLEURY - Il y a peu de contrebande. Le Gabon perçoit-il mieux que d'autres pays d'Afrique centrale la notion de durabilité ?
Benoît DEMARQUEZ - On y trouve d'excellents exemples de gestion durable. Ce message est malheureusement peu véhiculé. Des importateurs de bois tropical s'étant rendus au Gabon ont été stupéfaits du niveau de qualité de certaines entreprises. La loi est exigeante concernant l'environnement et la gestion forestière. Toutefois, d'autres entreprises ne la respectent pas.
M. Arnaud FLEURY - Où peut-on investir pour aller plus loin dans la valorisation économique de cette ressource ?
M. Benoît DEMARQUEZ - Cette forêt est sous-exploitée. Le pays produit environ deux millions de mètres cubes par an. Le bois est une matière renouvelable. S'il était correctement exploité, la production pourrait nettement augmenter. En revanche, l'une des clés est de diversifier les essences. Actuellement, l'okoumé subit une forte pression. Cela passera aussi par la transformation plus poussée du bois, car certaines essences ne sont autorisées à l'exportation qu'après la deuxième transformation.
Le potentiel d'écotourisme est également important, tant au niveau forestier que maritime. Le Gabon est en effet un haut lieu de reproduction de la baleine à bosse et abrite des tortues luths. Le pays est magnifique, mais très difficile à visiter actuellement en raison du manque d'infrastructures d'accueil et de transport.
M. Arnaud FLEURY - Une collaboration forêt-agriculture aurait-elle un sens ?
M. Benoît DEMARQUEZ - De toute évidence, car le secteur forestier joue un grand rôle dans la structuration économique du pays au niveau rural (emploi, développement économique, etc.). Le Gabon est peu peuplé, mais comprend des populations installées dans ces forêts et vivant traditionnellement de leurs ressources, ce qui n'est plus possible aujourd'hui. À partir du moment où elles sont sédentarisées dans ces endroits par l'emploi, elles doivent développer une agriculture. Un certain nombre d'entreprises forestières ont d'ailleurs des projets de développement agricole.
M. Marc DEBETS - La dualité des activités constitue un modèle de développement efficace. L'ancrage rural et le développement des compétences sont essentiels.
M. Arnaud FLEURY - Monsieur Gupta, quelle est la stratégie d'Olam dans le domaine du bois et de la foresterie ?
M. Gagan GUPTA - Nous ne sommes pas une société forestière. Nous sommes une plateforme à l'origine d'un écosystème. Ensuite, des sociétés comme Rougier, qui se spécialisent dans la gestion des forêts, viennent apporter le bois dans la zone économique. Nous attirons les investisseurs qui viennent faire les transformations.
Notre rôle peut être comparé à celui d'Amazon : nous sommes une plateforme. Nous sommes également un forum pour Business France.
Il est important de discuter des opportunités pour les entreprises françaises de venir s'installer et investir au Gabon. Actuellement, nous travaillons avec un cabinet français pour tenter d'encourager les petits producteurs français à venir s'installer là-bas. Les petites et moyennes entreprises sont les bienvenues au Gabon dans la zone économique.
M. Arnaud FLEURY - Vous êtes également en faveur de la certification. Vous avez été par le passé accusé de pratiquer la déforestation. J'imagine que vous considérez le développement durable comme quelque chose de très important pour la valorisation du secteur ?
M. Gagan GUPTA - Nous travaillons avec une société française qui s'assure que tout le bois qui rentre dans la zone économique soit certifié. Il s'agit d'un certificat que cette société crée spécialement pour les zones économiques. Nous travaillons avec « Brainforest », une grande ONG bien connue des gabonais. Je tiens également à préciser que nous ne pratiquons pas la déforestation.
M. Arnaud FLEURY - Merci pour cette précision. Vous faites également preuve de beaucoup d'ambition, jusqu'à construire un port minéralier pour le Gabon. Pourquoi allez-vous si loin dans la diversification ?
M. Gagan GUPTA - Ce projet a été mis en place par quatre partenaires et nous-mêmes. Le manque d'infrastructure est l'un des gros problèmes qui se pose en Afrique. C'est pourquoi nous avons décidé de créer une branche pour l'infrastructure. Ce port est déjà utilisé par de nombreux acteurs, dont certaines entreprises qui ne pouvaient pas exporter leur produit mais qui grâce à ce projet le peuvent aujourd'hui.
M. Arnaud FLEURY - Madame Essonghe, Ceca-Gadis est le premier distributeur du pays, le plus ancien et le plus étendu. Comment faire en sorte qu'il y ait davantage de produits fabriqués au Gabon (« made in Gabon ») dans les rayonnages ?
Mme Isabelle ESSONGHE - L'importation fait partie de notre identité, mais n'est pas antinomique avec la présence de made in Gabon dans nos rayonnages. La Ceca-Gadis est présente dans toutes les régions. Nous sommes ouverts à un accompagnement des entreprises françaises. Les jeunes Gabonais souhaitant transformer des produits ont besoin de cette expertise. Nous travaillons avec de grands groupes français, comme Castel, et des petits producteurs locaux. Nous aimerions que ces derniers élèvent leur niveau, notamment concernant l'emballage et la conservation.
M. Arnaud FLEURY - Que dire de la consommation au Gabon ? Est-elle repartie ? Y a-t-il une appétence pour les produits français finis (charcuterie, arts de la table, décoration, etc.) ? Sont-ils bien dimensionnés pour la demande gabonaise ?
Mme Isabelle ESSONGHE - Le consommateur gabonais est francophile. Les produits français représentent 60 % de nos importations. Toutefois, cette consommation a été fortement touchée par la crise. Le prix des produits français est élevé. La problématique, pour Ceca-Gadis, est de trouver des intermédiaires permettant de proposer de qualité au juste prix.
M. Arnaud FLEURY - Il faut aussi que la grande distribution développe de nouveaux services : e-commerce, livraison, fidélisation, etc. Travaillez-vous sur ces aspects ? L'offre de services française répond-t-elle à vos besoins ?
Mme Isabelle ESSONGHE - Nous avons ouvert ces chantiers il y a environ trois ans, dans l'idée de proposer tous ces services de proximité que les Français ont déjà développés. Nous lançons un appel à des partenaires pour qu'ils nous assistent dans ce développement.
M. Arnaud FLEURY - Une enseigne française particulière vous intéresse-t-elle ? Je crois qu'il y a un hyper-Casino en franchise. On ignore si Carrefour a des ambitions en Afrique de l'Ouest. Avec le retour du pouvoir d'achat, pensez-vous que le commerce formel trouve sa place au Gabon ?
Mme Isabelle ESSONGHE - Il est important que ce commerce revienne, car en temps de crise, le commerce informel se développe. Nous avons besoin de partenaires techniques. Nous souhaitons profiter des technologies numériques pour mettre à la portée du consommateur gabonais, exigeant, des outils modernes.
M. Arnaud FLEURY - Avons-nous abordé tous les domaines de la diversification du pays par le commerce ?
Mme Isabelle ESSONGHE - Il reste la question de la logistique. Il est difficile et cher de circuler dans le pays, et nous avons besoin de l'expertise des entreprises françaises pour nous accompagner dans ces développements.
M. Arnaud FLEURY - Cela implique l'amélioration des infrastructures, notamment de la route, très problématique au Gabon.