ANNEXE

Présentation de la Tunisie

(source : Ministère des Affaires étrangères - ANMO/AFNOR)

La France et la Tunisie sont des partenaires historiques. Depuis la révolution tunisienne de 2011, les relations de confiance entre la France et les nouvelles autorités politiques du pays se sont approfondies, à l'occasion de nombreuses visites bilatérales. La France a parié sur l'exemplarité de la transition tunisienne, comme en atteste le choix du Président de la République de se rendre en Tunisie à trois reprises en un an et demi (visite d'Etat dès juillet 2013, suivie de déplacements en février 2014 et en mars 2015, à la suite de l'attentat du Bardo). Le Président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a été reçu en visite d'Etat en France les 7 et 8 avril 2015 et le Chef du gouvernement Youssef Chahed a été reçu par le Président François Hollande et le Premier ministre Manuel Valls lors de sa visite officielle du 9 et 10 novembre 2016. M. Ayrault, ministre des Affaires étrangères et du développement international, a consacré à la Tunisie son premier déplacement dans le Maghreb les 17 et 18 mars 2016. Il a représenté la France lors de la cérémonie d'hommage aux victimes de l'attentat du Bardo. Son prédécesseur a effectué plusieurs visites en Tunisie, dont une visite conjointe avec son homologue allemand en avril 2014. Le Premier ministre Valls s'est rendu en Tunisie en septembre 2014 à l'occasion de la conférence « Investir en Tunisie : start-up démocratie », sous co-présidence franco-tunisienne. Il s'est rendu en Tunisie le 28 novembre 2016 à l'occasion de la conférence économique « Tunisia 2020 ». Enfin, la visite du Premier ministre Bernard Cazeneuve à Tunis le 6 et 7 avril 2017 clôt un chapitre dense des relations franco-tunisiennes en réaffirmant son importance.

Alors que la Tunisie a fait face à une situation sécuritaire, sociale et économique difficile, la communauté internationale, et la France en particulier, sont fortement mobilisées pour soutenir ce pays face à ces défis. Une conférence internationale d'appui à l'économie tunisienne s'est tenue à Tunis les 29 et 30 novembre, où la France, co-parrain de l'événement, a été représentée au plus haut niveau.

Site de l'ambassade de France en Tunisie : http://www.ambassadefrance-tn.org/

I. PRÉSENTATION DU PAYS

I - DONNÉES GÉNÉRALES

Nom officiel : République Tunisienne

Nature du régime : République

Chef de l'État : Béji Caïd Essebsi (depuis le 31 décembre 2014)

Chef de gouvernement : Youssef Chahed (depuis le 3 août 2016)

II - DONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Superficie : 162.155 km²

Capitale : Tunis

Villes principales : Tunis, Sfax, Gabès, Sousse, Kairouan, Bizerte

Langue (s) officielle (s) : arabe

Langue (s) courante (s) : arabe dialectal, langues berbères, français

Monnaie : Dinar Tunisien (1 EUR = 2,47 DT le 01/02/2017)

Fête nationale : 20 mars (commémoration de l'indépendance en 1956)

III - DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES

Population : 11,1 millions (01/12/2015 source : INS)

Densité : 67,1 hab./km²

Taux d'accroissement naturel : 1,40  % (2015, source : INS)

Espérance de vie : 74,8 années (2015, source : PNUD)

Taux d'alphabétisation : 79,7 % (source : rapport 2015 du PNUD sur le développement humain)

Religion(s) : Islam (98% de la population dont 85 % de rite malékite, minorité ibadite à Djerba), christianisme (1 %), judaïsme et autres (1 %) (2013 source : CIA World Factbook)

Indice de développement humain : 0,721 (96 ème ) (source : rapport 2015 du PNUD sur le développement humain)

IV - DONNÉES ÉCONOMIQUES

PIB : 43,02Mds $ (2015, source : Banque mondiale)

PIB/hab : 3872, 512 $ (2015, source : Banque mondiale)

Taux de croissance : 1 % (2016, source : DG Trésor)

Taux de chômage : 15,4 % de la population active, dont 30 % de diplômés (2016, source : DG Tresor)

Taux d'inflation : 4 % (2016, source: DG Trésor)

Solde budgétaire : - 5,7 % (2016)

Balance commerciale : - 9 % du PIB (2016, source: DG Trésor)

Principaux clients : France (30 %), Italie, Allemagne, Espagne, Suisse (2015)

Principaux fournisseurs : France (17 %), Italie, Russie, Etats-Unis, Turquie, Chine (2015)

Part des principaux secteurs d'activités dans le PIB (2016, source : CIA World Factbook)

- agriculture : 10,1 %

- industrie : 28,3 %

- service : 61,6 %

Exportations de la France vers la Tunisie : 3,2 Mds € (2016)

Importations françaises depuis la Tunisie : 4,2 Mds € (2016)

http://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/tunisie

Consulat de France : Tunis

Communauté française en Tunisie : 30 000 dont 66 % de binationaux

Communauté tunisienne en France : 680 000

2. GÉOGRAPHIE

D'une superficie d'environ 162 155 km², la Tunisie, longue de 1200 km et large de 280 km, est baignée au nord et à l'est par la Méditerranée sur 1 250 km et partage une frontière avec la Libye au sud (480 km) et avec l'Algérie à l'ouest (1 050 km).

Partie intégrante du Maghreb, à l'extrémité nord de l'Afrique à laquelle elle a donné son nom, elle occupe une position stratégique en commandant le détroit de Sicile qui sépare le bassin occidental du bassin oriental de la Méditerranée. Le détroit de Sicile entre la péninsule du Cap Bon et l'Italie, large de 200 km, constitue l'une des voies de passage les plus fréquentées du monde.

Trois grandes régions composent le pays :

• au Nord, les plaines de la Medjerda entre les montagnes de Kroumirie et les collines des Mogods d'une part, et la « dorsale tunisienne » d'autre part ; plus à l'est, le golfe de Tunis et la péninsule du cap Bon (cultures maraîchères).

• au Centre, les massifs montagneux séparés par des cuvettes et des vallées fertiles ; plus à l'Est, de vastes plaines couvertes d'oliviers (Sahel et région de Sfax) ;

• au Sud, la grande dépression du Chott Djérid et ses palmeraies riveraines (Tozeur, Kébili, Douz) marquant le seuil du Sahara ; à proximité de la côte, l'île touristique de Djerba ; plus à l'est, les monts de Matmata.

I. LIAISONS AVEC LA France

La distance Paris-Tunis est de 1 500 km. Par bateau, la Société de Navigation Corse Méditerranée (SNCM) et la Compagnie Tunisienne de Navigation (CTN), assurent la liaison entre Tunis et Marseille en 23 heures environ, au minimum trois fois par semaine. De multiples compagnies aériennes assurent des vols réguliers en 2h 20, plusieurs fois par jour entre Paris et Tunis, plusieurs fois par semaine à destination de Marseille et Lyon, au moins deux fois par semaine à destination de Nice, Bordeaux et Toulouse.

II. POPULATION

La population tunisienne a presque doublé en l'espace de trente ans et un quart de la population a entre 15 et 29 ans (la moitié de la population a moins de 30 ans). Le taux de natalité est un des plus faibles des pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient.

III. CLIMAT

Les étés sont chauds et secs, les hivers frais et pluvieux, notamment dans la région côtière. Au Nord, climat méditerranéen. On trouve de la forêt sur les hauteurs, de la polyculture et de l'élevage dans les prairies. Au Nord-Est, se pratiquent cultures maraîchères et fruitières. Au Centre, climat continental, chaud et sec. C'est une région de steppe où l'on cultive l'olivier dans la zone côtière. Au Sud, climat saharien, semi-désertique. Le désert commence à partir du 34 ème parallèle.

Températures moyennes : Tunis : 11° en hiver, 26° en été - Djerba : 12° en hiver, 28° en été. En hiver, la température varie de 5 ou 6 degrés le soir à 17 ou 18 degrés dans la journée.

La pluviométrie annuelle, très irrégulière, varie selon les régions :

- au Nord, entre 400 et 1 534 mm ;

- au Centre, entre 150 et 400 mm ;

- au Sud, 300 mm.

Le degré hygrométrique est élevé toute l'année à Tunis et à Sfax, en raison de la proximité de la mer.

IV. VILLES PRINCIPALES

• Tunis

L'agglomération compte 1,8 million d'habitants. Établie au fond du golfe de Tunis et à 16 km du site archéologique de Carthage, la capitale du pays est également le principal port et le premier centre industriel de Tunisie. La ville ancienne abrite les souks, la médina et la mosquée de l'Olivier (zitouna en arabe) fondée en 732. La ville européenne, bâtie après 1881, s'étend de la médina au lac de Tunis.

• Sfax

231 000 habitants (le Grand Sfax en compte 600.000). Située au nord du golfe de Gabès et à 270 km au sud de Tunis, Sfax est la deuxième ville du pays. C'est à la fois un port important et un centre industriel et commercial.

• Gabès

149 000 habitants. Située sur le golfe du même nom, Gabès se trouve à 406 km de la capitale.

• Sousse

125.000 habitants. Localisée dans le sud du golfe d'Hammamet et à 143 km au sud de Tunis, Sousse est le plus ancien port méditerranéen (IX ème siècle avant J.C.). C'est à la fois un site historique et un centre industriel (agroalimentaire et textile).

• Kairouan

103.000 habitants. Située à 160 km au sud de Tunis et à 60 km de Sousse, Kairouan a été fondée en 670. De très nombreux édifices, dont la Grande mosquée, attestent de son rôle passé de capitale religieuse. C'est aujourd'hui une ville de commerce et d'artisanat (tapis surtout).

• Bizerte

94 000 habitants. Situé à 65 km au Nord-Ouest de Tunis, Bizerte était un important port de guerre sous le protectorat français (1881-1956) en raison de sa position stratégique sur le détroit de Sicile. C'est aujourd'hui un centre industriel important (raffinerie de pétrole, cimenterie, complexe sidérurgique).

HISTOIRE

- 814 : Fondation de Carthage par des colons phéniciens, légende de la reine Didon (Alyssa)

de - 264 à - 146 : Guerres puniques opposant Carthage à Rome ; expédition d'Hannibal à travers les Alpes

- 146 : Destruction de Carthage par les armées romaines, aidées des contingents berbères de Massinissa. La province romaine dénommée Africa (avec pour capitale la Carthage romaine et chrétienne) correspond à la Tunisie actuelle.

439 : Prise de Carthage par les Vandales

533 : Prise de Carthage par les Byzantins

647-698 : Début de la période arabo-musulmane, fondation de Kairouan par Oqba Ibn Nafaa (670) et prise de Carthage par les Arabes (698)

VIIIe et IXe: Extension de l'islam, établissement de la dynastie aghlabide (capitale Kairouan)

Xe : Dynastie fatimide (910-973). La capitale est Mahdia, fondée en 921. Le territoire fatimide, plus étendu que la Tunisie actuelle, comprend notamment l'est algérien.

1048 : Invasion des tribus arabes Bani Hilal et Beni Soleim qui s'installent en Tunisie

1159-1230: Unification du Maghreb et de l'Andalousie sous l'autorité de la dynastie Almohade

1236-1574 : Les Hafsides se séparent des Almohades et fondent une nouvelle dynastie. Retour aux frontières romaines de l'Africa (capitale Tunis)

1535 : Sac de Tunis par les troupes de Charles Quint. Défaite des troupes de Kheireddine Barberousse

1574 : Rattachement de la Tunisie à l'empire ottoman

1705-1957 : Dynastie husseinite

1857 et 1861 : Pacte fondamental puis première Constitution tunisienne

12 mai 1881 : Etablissement du protectorat français (Traité du Bardo)

1920 : Fondation du premier parti tunisien, le Destour

9 avril 1938 : Manifestations populaires à Tunis. De nombreux Tunisiens sont tués ou arrêtés

1942-1943: Campagne de Tunisie, combats entre l'Afrikakorps de Rommel et les forces alliées

31 juillet 1954 : La France reconnaît l'autonomie interne de la Tunisie.

20 mars 1956 : Indépendance de la Tunisie

25 juillet 1957 : Proclamation de la République par M. Habib Bourguiba, premier Président de la République tunisienne. Fin de la dynastie husseinite

1er juin 1959 : Adoption de la Constitution de la République tunisienne

1961 : Coup de Bizerte. Les forces armées tunisiennes tentent de s'emparer de la base militaire française (670 morts et 1 100 blessés du côté tunisien)

15 octobre 1963 : Evacuation par la France de la base militaire de Bizerte

1965 : Bourguiba plaide en faveur de la paix avec Israël

1975 : Le "Combattant suprême" est déclaré Président à vie

10 mai 1977 : Fondation de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (1 e du monde arabe)

Septembre 1977 : Premières manifestations islamistes

Janvier 1978 : Emeutes syndicales et répression (plusieurs centaines de morts)

26 janvier 1980 : Occupation pendant une semaine de Gafsa (sud-ouest) par un "Front de libération" de 50 hommes soutenus par la Libye et l'Algérie

Avril 1980 : Mohamed Mzali, Premier ministre, jusqu'en 1986. Libéralisation économique

1982 - 1994 : Chassée de Beyrouth, l'OLP s'installe à Tunis (bombardement israélien de son quartier général à Hammam Chott en octobre 1985)

Janvier 1984 : Emeutes du pain, suite à l'augmentation des prix des produits alimentaires de base (120 morts)

Septembre 1985 : Rupture des relations diplomatiques avec la Libye qui a expulsé, en août 1984, des milliers de Tunisiens avant de masser ses troupes à la frontière

7 novembre 1987 : Arrivée au pouvoir de M. Zine El Abidine Ben Ali, qui devient président de la République à la faveur d'un article constitutionnel lui permettant de remplacer H. Bourguiba, déclaré sénile

Décembre 1987 : Reprise des relations diplomatiques avec la Libye

1989 : Fondation de l'Union du Maghreb arabe (UMA : Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie)

2 avril 1989 : Election du Président Ben Ali avec 99,27 % des voix

20 mars 1994 : Réélection du Président Ben Ali avec 99,91 % des voix. Entrée de l'opposition à la Chambre des Députés (19 élus sur 163)

17 juillet 1995 : Signature à Bruxelles de l'Accord d'association UE-Tunisie

11 juin 1996 : Ratification de l'Accord d'association par le parlement tunisien

24 octobre 1999 : Réélection du Président Ben Ali avec 99,44 % des suffrages exprimés. L'opposition remporte 34 sièges sur 182 à la Chambre des députés

1er janvier 2000 : Entrée de la Tunisie au Conseil de Sécurité des Nations unies pour une durée de deux ans

6 avril 2000 : Décès du Président Habib Bourguiba

26 mai 2002 : Réforme de la Constitution adoptée par référendum avec 99,52 % des voix

24 octobre 2004 : Réélection du Président Ben Ali avec 94,48 % des suffrages exprimés. L'opposition remporte 37 sièges sur 189 à la Chambre des députés

14 janvier 2011 : « Révolution du Jasmin », fuite du Président déchu Ben Ali

17 janvier 2011 : Formation d'un gouvernement provisoire de transition dirigé par le Premier Ministre, Mohamed Ghannouchi

27 février 2011 : M. Béji Caïd Essebsi est nommé Premier Ministre

24 juin 2011 : la Tunisie adhère au statut de Rome de la Cour pénale internationale

23 octobre 2011 : Election des 217 membres de l'Assemblée nationale constituante, premières élections libres en Tunisie et dans la région

12 décembre 2011 : Election de Moncef Marzouki (CPR) à la présidence de la République

14 décembre 2011 : Hamadi Jebali (Ennahda) est nommé Premier Ministre

13 mars 2013 : Ali Larayedh (Ennahda) est nommé Premier Ministre

26 janvier 2014 : Adoption de la constitution de la deuxième république tunisienne

29 janvier 2014 : Mehdi Jomaa est nommé Premier Ministre et forme gouvernement de technocrates non affiliés

26 octobre 2014 : Elections législatives remportées par Nidaa Tounès

21 décembre 2014 : Election de M. Béji Caïd Essebsi (Nidaa Tounès) à la présidence de la République

6 février 2015 : Entrée en fonction du gouvernement de M. Habib Essid

7 janvier 2016 : Formation du gouvernement Essid II

26 août 2016 : Entrée en fonction du gouvernement de M. Youssef Chahed

COMPOSITION DU GOUVERNEMENT

Chef du gouvernement, M. Youssef CHAHED

Les ministres

Ministre de l'Intérieur M. Hédi Majdoub

Ministre de la Défense nationale : M. Farhat Horchani

Ministre de la Justice : M. Ghazi Jeribi

Ministre des Affaires étrangères : M. Khemaies Jhinaoui

Ministre des Finances : M. Fadhel Abdelkefi (par intérim)

Ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale : M. Fadhel Abdelkefi

Ministre de l'Éducation : M. Slim Khalbous (par intérim)

Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique : M. Slim Khalbous

Ministre des Affaires religieuses : M. Ahmed Ahdoum

Ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle : M. Imed Hammami

Ministre de la Santé publique : Mme Samira Merai

Ministre des Affaires locales et de l'Environnement: M. Riadh Mouakhar

Ministre des Affaires sociales : M.  Mohamed Trabelsi

Ministre de la Culture et du Patrimoine : M. Mohamed Zine El Abidine

Ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance : Mme Néziha LAABIDI

Ministre de l'Industrie et du Commerce : M. Zied Laadhari

Ministre de l'Énergie et des Mines : Mme Héla Cheikhrouhou

Ministre de la Jeunesse et des Sports : Mme Majdouline Charni

Ministre du Transport : M. Anis Ghedira

Ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche : M. Samir Taieb

Ministre de l'Équipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire : M. Mohamed Salah Arfaoui

Ministre du Tourisme et de l'Artisanat : Mme Selma Rekik

Ministre des Technologies de l'information et de l'Economie numérique : M. Anouar Maarouf

Ministre chargé des relations avec le Parlement : M. Iyed Dahmani

Les secrétaires d'Etat

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Affaires étrangères : M. Sabri Bach Tobji

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Affaires étrangères chargé de l'Emigration et des Tunisiens de l'étranger : M. Radhouan Ayari

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Affaires locales : M. Chokri Ben Hassen

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Finances chargé du Domaine de l'Etat : M. Mabrouk Korchid

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Industrie et du Commerce : M. Abdellatif Hmam

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle chargée de l'initiative privée : Mme Saida Ounissi

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Energie et des Mines : M. Hachemi Hmidi

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre du Transport : M. Hichem Ben Ahmed

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Agriculture chargé des Ressources hydrauliques et de la production agricole : M. Amor Behi

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Agriculture chargé de la Pêche : M. Abdallah Errai

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Enseignement supérieur chargé de la Recherche scientifique : M. Khalil Laamiri

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des TICS chargé de l'Economie numérique : M. Habib Dabbab

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de la Jeunesse et des Sports : M. Ammar Jabri

Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de la Jeunesse et des Sports : Mme Faten Kallel

POLITIQUE INTÉRIEURE

L'immolation par le feu, à Sidi Bouzid, de Mohamad Tarek Bouazizi, le 17 décembre 2010, a entraîné des manifestations dans tout le pays qui ont conduit au départ du Président Ben Ali, le 14 janvier 2011.

Une troïka alliant le parti islamiste Ennahda, le Congrès pour la République (gauche nationaliste) et Ettakatol (socialiste) a dirigé le pays pendant les trois premières années de la transition, au lendemain du scrutin d'octobre 2011. Mehdi Jomaa (indépendant) a dirigé de janvier 2014 à février 2015 le dernier gouvernement de transition.

Les Tunisiens ont achevé leur transition politique : adoption en janvier 2014 de la nouvelle constitution tunisienne et organisation, dans de bonnes conditions, des élections législatives du 26 octobre 2014, remportées par Nida Tounès, et de l'élection présidentielle des 23 novembre et 21 décembre 2014, dont Beji Caid Essebsi est sorti vainqueur. Le Président Essebsi a d'abord nommé Habib Essid, personnalité indépendante, à la tête d'un gouvernement de coalition avec Ennahda, puis Youssef Chahed, à la tête d'un gouvernement d'union nationale en août 2016.

Le Président de la République , M. Béji Caïd Essebsi, représente l'Etat tunisien et dispose de pouvoirs partagés, soit avec le chef du gouvernement (diriger la politique étrangère, nommer les ambassadeurs), soit avec l'Assemblée des représentants du peuple (déclarer la guerre). Il est le chef des armées.

Le chef du gouvernement , M. Youssef Chahed, a été nommé par BCE le 3 août 2016. Son gouvernement d'union nationale a obtenu la confiance de l'ARP le 26 août 2016.

Le Président de l'Assemblée des représentants du peuple est M. Mohamed Ennaceur (président de Nidaa Tounes, parti majoritaire à la sortie des urnes avec 86 élus, mais devenu 2 e force parlementaire après la démission d'une partie des députés depuis fin 2015. Les blocs parlementaires de Nida et Ennahda sont aujourd'hui respectivement à 67 et 69 députés).

Le Prix Nobel de la Paix 2015 a été décerné à 4 organisations de la société civile tunisienne, pour leur rôle décisif dans la réussite du dialogue national. Les récipiendaires ont été reçus par le Ministre des Affaires étrangères et par le Président de la République, avant de recevoir la Légion d'Honneur le 8 décembre 2015.

Depuis octobre 2015, le parti du Président Essebsi, Nida Tounès, traverse une crise : une trentaine de députés ont quitté le bloc parlementaire de Nida Tounès. Ces tensions n'ont pas remis en cause la coalition gouvernementale, mais le rapport de force au sein de l'Assemblée des Représentants du Peuple a changé avec Ennahda en première position.

Au lendemain du 5 e anniversaire de la révolution tunisienne en janvier 2016, un mouvement de contestation de grande ampleur a gagné tout le pays. Le Premier ministre a écourté sa visite en France, au cours de laquelle il a été reçu à l'Elysée par le Président Hollande et Manuel Valls. À cette occasion, la France a annoncé la mise en oeuvre d'un plan de soutien à la Tunisie d'1 milliard sur 5 ans, dont les deux champs d'action prioritaires sont le développement des régions défavorisées et le soutien à la formation et à l'emploi des jeunes.

La situation sécuritaire est une des principales préoccupations de la Tunisie : en un an, la Tunisie a connu quatre attaques qui illustrent l'intensité de la menace terroriste dirigée contre sa démocratie. Après deux attaques terroristes contre des sites touristiques, coûtant la vie à 59 ressortissants étrangers (21 touristes décédés, dont 4 Français, dans l'attentat du 18 mars 2015 au Bardo ; 38 victimes dont 30 Britanniques, dans l'attaque du 26 juin 2015 à Sousse), la Tunisie a subi un nouvel attentat le 24 novembre 2015 à Tunis, contre un bus de la garde présidentielle. Les trois attentats ont été revendiqués par Daech.

Le 7 mars 2016, près de 60 assaillants (tunisiens) se revendiquant de Daech ont mené une attaque à Ben Guerdane , près de la frontière libyenne. Le bilan est de plus de 50 morts, dont une trentaine de djihadistes. Il s'agissait d'une opération lourde, longuement préparée, qui s'est néanmoins heurtée à une réaction efficace des forces de sécurité tunisiennes.

La sécurité intérieure est une priorité absolue pour les autorités tunisiennes, qui ont renforcé le dispositif sécuritaire à la suite des attentats. Le 24 juillet 2015, le parlement a adopté à la quasi-unanimité une loi polémique de lutte contre le terrorisme. Alors qu'un moratoire de fait est observé en matière d'exécutions depuis 1991, la nouvelle loi prévoit dans certains cas la peine de mort. Elle n'a toutefois pas été appliquée à ce stade. Environ 2000 individus ont été à ce jour déférés à la justice sous des chefs d'inculpation relevant de la loi anti-terroriste. L'état d'urgence, rétabli par le Président BCE après l'attentat du 24 novembre 2015, a été prolongé jusqu'au 15 mai 2017.

La crise libyenne attise la menace terroriste en Tunisie . Les autorités tunisiennes peinent à contrôler la frontière tuniso-libyenne, qui constitue actuellement le principal point de transit menant les futurs combattants vers la Syrie (plus de 5 000 Tunisiens auraient rejoint les rangs de daech), ou permettant l'entrée en Tunisie de djihadistes libyens. Les forces de sécurité tunisiennes conduisent des opérations à succès contre les maquis terroristes et harcèlent les groupuscules encore actifs. Par ailleurs, la frontière tuniso-libyenne est de nouveau fermée depuis l'attaque de Ben Guerdane et la Tunisie n'a plus connu d'attaques terroristes sur son sol depuis mars 2016.

SITUATION ÉCONOMIQUE

L'économie tunisienne a été fragilisée par différents facteurs. D'une part, la crise du secteur du tourisme (7 % du PIB tunisien), dont la chute se répercute progressivement sur tous les secteurs productifs, et la fuite des capitaux étrangers, en sont les causes premières. D'autre part, la forte augmentation des dépenses publiques (dont 60 % de masse salariale) qui ont creusé la dette publique (63 % du PIB) désormais difficilement soutenable, ainsi qu'un chômage de l'ordre de 15 % de la population active (dont près d'un tiers sont des jeunes diplômés), accentuent cette fragilité. La dégradation des conditions économiques a engendré en janvier 2016 le plus grand mouvement social depuis 2011. L'instabilité sociale pèse constamment sur les actions du gouvernement et perdure. L'adoption de la loi de finance 2017 (10/12/2016) ne résout pas tous les blocages, notamment avec le FMI dont l'aide un temps gelée à cause de l'augmentation des dépenses publiques et de la lenteur des réformes économiques, s'oriente vers un décaissement imminent de la première tranche de son prêt (308 Mds$).

Le gouvernement Chahed a fait de la relance économique de la Tunisie sa priorité. L'ancien gouvernement Essid avait laborieusement mis en oeuvre les premières réformes économiques structurelles (réforme de la banque centrale, loi bancaire, partenariats publics privés etc...), nécessaires au décaissement de l'intégralité des aides des bailleurs multilatéraux. Le gouvernement Chahed poursuit une politique de réforme économique volontariste, dans le cadre de sa stratégie de développement 2016-2020. Dans une situation que le chef du gouvernement a qualifiée « d'État d'urgence économique », la Tunisie a organisé une conférence internationale d'appui à son économie, « Tunisia 2020 », dans le but d'attirer des investissements étrangers. La conférence a été un succès, avec l'annonce de près de 14 Mds€ d'investissement, dont 6Mds€ sont déjà officialisés et 7,8 Mds€ sous forme de promesse. La France s'est engagée sur le prêt d'1,2 Mds€ d'ici 2020, porté par l'AFD, et sur davantage de conversion de dette en projets de développement dans les régions défavorisées pour un montant de 30 millions d'euros.

POLITIQUE EXTÉRIEURE

La Tunisie mène traditionnellement une politique extérieure marquée par la recherche du consensus, la préservation de bonnes relations avec son voisinage proche, notamment maghrébin, et le renforcement de son ancrage euro-méditerranéen. Le discours d'investiture du Président Caïd Essebsi a tracé les grandes lignes d'une politique étrangère fondée sur « le respect de la légalité nationale, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, la diffusion des valeurs de droits de l'Homme, la consolidation de l'appartenance maghrébine, africaine, arabe, islamique, et méditerranéenne de la Tunisie ».

I. LA PRIORITÉ EUROPÉENNE

La Tunisie aspire à accéder au statut de « partenaire privilégié » de l'Union européenne, qui est, de très loin, son principal partenaire économique (80 % de ses échanges commerciaux). Elle est le premier partenaire du Sud à avoir conclu en 1995 un accord d'association avec l'UE. La Tunisie est aussi l'un des premiers bénéficiaires de l'assistance macro-financière européenne (300M€ en 2015, 500M€ en 2016), et bénéficie de programmes ambitieux d'accompagnement des grands chantiers de la transition (programmes d'appui à la réforme de la justice, 23M€ pour la réforme du secteur de la sécurité, etc). Par ailleurs, des négociations UE-Tunisie pour un accord de libre échange (ALECA) ont débuté en octobre 2015. Le pays est le troisième bénéficiaire des prêts de la Banque Européenne d'Investissements au Sud de la Méditerranée. Le Premier ministre tunisien était convié, avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, au Conseil des Affaires étrangères à Bruxelles du 20 juillet 2015.

II. LA POLITIQUE ARABE

La crise libyenne favorise l'implantation de foyers djihadistes sur le territoire du voisin oriental de la Tunisie et constitue la première source de préoccupation des autorités tunisiennes. Tunis adopte une position de stricte neutralité dans le dossier libyen, tout en apportant son soutien au gouvernement d'entente nationale. La Tunisie plaide pour une solution politique inclusive et rejette toute perspective d'intervention militaire étrangère.

C'est à l' Algérie que le Président BCE a réservé son premier déplacement à l'étranger, le 4 février 2015. Outre leur convergence de vues sur la question libyenne, les deux pays se retrouvent en matière de lutte contre le terrorisme : confrontées depuis plusieurs années à des poches terroristes à sa frontière orientale, les autorités tunisiennes comptent sur une coopération sécuritaire forte de la part de l'Algérie (en matière de renseignements notamment).

La question palestinienne bénéficie traditionnellement d'un fort capital de sympathie en Tunisie et reste prioritaire pour l'opinion publique tunisienne. La Tunisie avait accueilli le siège de l'OLP de 1982 à la signature des accords d'Oslo en septembre 1993. Hamadi Jebali, ex-Premier ministre tunisien, avait invité Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement Hamas de Gaza, à effectuer une visite en Tunisie en janvier 2012. Cette initiative d'Ennahda avait tendu les relations de la diplomatie tunisienne avec l'autorité palestinienne.

La réorientation de la politique étrangère vers les Etats arabes du Golfe n'est pas allée aussi loin que l'espérait Ennahda au lendemain de la révolution. Les aides financières de ces pays se sont avérées avantageuses, mais celles des bailleurs traditionnels de la Tunisie restent indispensables. Toutefois, le co-parrainage de la conférence des bailleurs par le Qatar annonce un réinvestissement de ce pays en Tunisie.

S'agissant de la Syrie , le Conseil national syrien (CNS) s'était réuni à Tunis du 16 au 19 décembre 2011. Cette rencontre avait été rendue possible par le soutien personnel du Président Marzouki à l'opposition syrienne. Le 4 février 2012, M. Marzouki avait annoncé que la Tunisie cessait de reconnaître le régime de Bachar Al Assad comme l'autorité légitime en Syrie et avait expulsé l'ambassadeur syrien à Tunis. L'ancien ministre des affaires étrangères, Othman Jarandi, avait condamné en août 2013 le recours aux armes chimiques contre les civils, mais avait néanmoins souligné le refus de son pays d'une intervention militaire étrangère. La diplomatie tunisienne a à nouveau condamné l'attaque chimique d'avril 2017 et appelé à une enquête internationale.

III. LES AUTRES PARTENAIRES DE LA TUNISIE

Les États membres du G7 se mobilisent pour lutter contre le terrorisme en Tunisie. Ils ont été rejoints par d'autres pays après le sommet d'Elmau, les 7 et 8 juin 2015 (Espagne, Union européenne, Belgique et Pays-Bas). Dans ce format en G7 élargi, les partenaires de la Tunisie coordonnent leur appui dans quatre domaines sécuritaires : la protection des sites sensibles, la lutte contre le terrorisme, la protection des frontières et la sûreté portuaire et aéroportuaire. Une coordination G7 a également été mise en place en juin 2016 sur les questions économiques et sociales.

L'arrivée du gouvernement Jomaa, en 2014, avait permis un retour de la confiance dans les relations de la Tunisie avec les États-Unis , qui s'était traduit par des appuis financiers conséquents (en particulier une garantie d'émissions obligataires de 500 MUSD) et la reprise d'une coopération en matière sécuritaire. Dans le sillage de la visite officielle du Président Essebsi à Washington en mai 2015, le statut d'« allié majeur non-membre de l'Otan », qui donne accès à une coopération militaire renforcée avec les États-Unis, a été accordé en juillet 2015 à la Tunisie.

LA FRANCE ET LA TUNISIE

I. RELATIONS POLITIQUES

La France a parié sur l'exemplarité de la transition tunisienne, comme en atteste le choix du Président de la République François Hollande de se rendre en Tunisie à trois reprises en un an et demi : visite d'État en Tunisie dès juillet 2013, suivie de déplacements en février 2014 à l'occasion de l'adoption de la Constitution tunisienne et en mars 2015, à la suite de l'attentat du Bardo. Alors que son prédécesseur a effectué plusieurs déplacements en Tunisie (dont une visite conjointe avec son homologue allemand en avril 2014), M. Jean-Marc Ayrault a souhaité réserver à la Tunisie son premier déplacement au Maghreb, les 17 et 18 mars, pour assister à la cérémonie d'hommage aux victimes du Bardo.

Le Premier ministre Manuel Valls s'est rendu en Tunisie en septembre 2014 à l'occasion de la conférence « Investir en Tunisie : start-up démocratie », sous co-présidence française. Il a accueilli son homologue à Paris les 9 et 10 novembre 2016 et s'est rendu en Tunisie le 28 novembre 2016 à l'occasion de la conférence économique « Tunisia 2020 ». Enfin, le Premier ministre Bernard Cazeneuve s'est rendu à Tunis les 6 et 7 avril 2017 pour clore un chapitre dense des importantes relations franco-tunisiennes.

Les déplacements ministériels sont très denses dans un sens comme dans l'autre (7 déplacements à Tunis et 3 déplacements en France pour la seule année 2015) et permettent de promouvoir le renforcement de notre coopération dans tous les domaines : sécuritaire, culturel, judiciaire, économique, francophonie.

La multiplication des visites présidentielles et ministérielles, dans les deux sens, a permis d'accompagner la Tunisie et le peuple tunisien dans le processus de transition et d'établir un partenariat d'égal à égal avec la Tunisie, qui reconnaît dans notre pays « une porte naturelle vers l'Europe ».

Depuis l'attentat de Sousse, le 26 juin 2015, la France est mobilisée à tous les niveaux pour la Tunisie et plaide en faveur de son soutien aux plans sécuritaire et économique. C'est dans ce cadre, et grâce à l'impulsion de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, que la coopération locale en format G7 élargi a pu se mettre en place.

II. RELATIONS ÉCONOMIQUES

La France est historiquement l'un des investisseurs étrangers majeurs en Tunisie. Le flux d'IDE français en 2015 s'est élevé à 1,3Md €. Avec 16% des IDE, la France est le second investisseur, derrière les Émirats Arabes Unis (25 %), mais devant le Qatar (10 %), l'Italie (8 %) et l'Allemagne (15 %). En 2016, la France se place au 1 er rang pour le nombre d'entreprises établies en Tunisie (environ 1 300) et pour le nombre d'emplois directs induits (environ 135 000). Les grands IDE français sont concentrés dans les industries manufacturières, mécaniques et électroniques. La Tunisie détient un stock d'IDE de 83 M€ en France.

La dette tunisienne envers la France s'élève à 1,3 Md € à taux courant. La France représente 50 % des créances bilatérales de la Tunisie (le Japon suit avec 19 %) et 13 % de son endettement extérieur (3 e derrière la BAfD, 16 %, et la BEI, 14 %; devant la Banque mondiale, 12,8 %).

Les échanges franco-tunisiens atteignent 7,4 Md€ en 2016. La France est le 1 er fournisseur de la Tunisie avec 18 % de part de marché. Les exportations françaises vers la Tunisie sont essentiellement composées d'équipements mécaniques et de matériels électriques (1/3 de nos exports), de textile (15 %) et de matériel de transport (13 %). La tendance des exportations est en dents de scie depuis la Révolution (18 % en 2013, 16 % en 2012). Le second fournisseur de la Tunisie est l'Italie, à 14,6 % en 2014 (stable depuis 2010). L'Allemagne et la Chine, après une forte progression, stagnent respectivement à 7 % et 8 %, tandis que l'Algérie progresse à 6 % (2,5 % en 2011).

La France est également le 1er débouché de la Tunisie en accueillant près de 30 % des exportations tunisiennes. Le flux se compose essentiellement de produits textiles, cuir et chaussures (28 %), d'équipements électriques et ménagers (40 %) et de matériels de transport (120 %). L'Italie, qui accueille 19 % des exports tunisiens, est le second marché, devant l'Allemagne (10 %).

En matière de tourisme, la France et la Tunisie ont initié une coopération en 2003 avec la signature d'un accord de coopération et d'un programme de travail. En novembre 2014, la France, en partenariat avec l'Autriche, a remporté le jumelage sur fonds européens « Mise en place d'un dispositif de promotion de la qualité dans le secteur touristique ». Son objectif est de renforcer la compétitivité internationale de la destination Tunisie à travers la mise en place d'un dispositif Qualité Tourisme Tunisie.

La France mobilise des efforts supplémentaires en faveur de la Tunisie depuis les attentats de 2015, aux niveaux bilatéral (annonce de conversion de dette supplémentaire en projets de développement à celle déjà promise de 60 M€ pour la construction d'un hôpital à Gafsa, plan de soutien d'1,2 Mds€ d'ici 2020), ou international (plaidoyers devant l'UE et les bailleurs multilatéraux).

III. COOPÉRATION CULTURELLE, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

Notre coopération et notre action culturelle répondent aujourd'hui à trois priorités :

• Appui à la société civile tunisienne et au développement de ses relations avec la société civile française

• Accompagnement de la mise en place de la démocratie et de l'État de droit

• Contribution à la formation initiale ou continue des Tunisiens

La coopération culturelle française oriente en priorité son action en direction de la jeunesse et des nouveaux publics de la société civile. Cette orientation se traduit par des échanges artistiques, le débat d'idées et l'appui aux nouveaux médias. La promotion de notre expertise dans les secteurs des musées et du patrimoine ainsi que le soutien aux jeunes artistes et acteurs culturels sont également des axes importants de cette coopération.

La promotion de la langue française est un enjeu important de notre coopération. Reconnue comme « langue étrangère à statut privilégié » en Tunisie, elle est à ce titre enseignée durant tout le parcours scolaire. Le poste contribue à la promotion du français à travers le centre de langue de l'Institut français de Tunisie et le réseau des établissements scolaires de l'AEFE (qui accueille plus de 3 200 enfants tunisiens sur un total de 7 200 élèves).

Par ailleurs, l'Agence Française de Développement (AFD) joue un rôle central dans la coopération franco-tunisienne depuis 1992, par le volume de ses engagements comme par l'accompagnement de réformes majeures sur le plan économique et social. La Tunisie est le second pays d'intervention de l'AFD en volume et le premier en intervention par habitant. L'engagement exceptionnel de 2014 et 2015 (450 M€ d'engagements en 2 ans) va se poursuivre car l'AFD est le principal opérateur du plan d'1,2 Md€ annoncé en janvier 2016 par le Président Hollande puis concrétisé par le Premier ministre Valls en novembre 2016.

L'UE ET LA TUNISIE

Les relations euro-tunisiennes sont anciennes. La Tunisie et la Commission européenne ont noué des relations contractuelles dès 1976. En 1995, la Tunisie a été le premier pays méditerranéen à signer un Accord d'Association avec l'UE. Le 1 er janvier 2008, la Tunisie devient le premier pays de la rive sud à intégrer la zone de libre-échange pour les produits industriels avec l'Union Européenne. Le principe d'un statut avancé est agréé à l'occasion du Conseil d'association du 11 novembre 2008, sous la présidence française du Conseil de l'Union européenne, et signé en novembre 2012. Ce statut avancé doit aboutir à un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA), dont les négociations ont débuté en octobre 2015, pour privilégier une intégration économique plus étroite entre l'UE et la Tunisie et permettre d'ancrer davantage la Tunisie à l'Union, qui constitue son principal partenaire commercial (80 % de ses échanges commerciaux). Preuve de ces liens solides entre l'Union et la Tunisie, un partenariat pour la mobilité a été signé le 3 mars 2014.

Aujourd'hui, l'UE est résolue à contribuer à la préservation du modèle tunisien. La Tunisie est l'un des premiers bénéficiaires de l'aide européenne. Outre l'Instrument européen de voisinage (880 M€ pour 2014-2020 dont 240 M en 2014-2015) et l'assistance macro-financière (300 M€ en 2015, 500 M€ en 2016), la Commission européenne a mis en place cinq actions supplémentaires, pour un montant de 117 M : soutiens à la formation professionnelle et à l'emploi, au développement régional, à la reprise des négociations de l'ALECA, à la réforme du secteur de la sécurité, au secteur culturel et à la société civile.

Par ailleurs, des fonds européens supplémentaires ont été attribués en 2015 à la Tunisie, pour un montant de 71,8 M€, afin de soutenir le secteur touristique et la jeunesse.

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