G. ENTRETIEN AVEC LE COMMISSAIRE AUX RESSOURCES HUMAINES, À LA SCIENCE ET À LA TECHNOLOGIE DE L'UNION AFRICAINE, M. IKOUNGA (16 OCTOBRE 2015)
Le 16 octobre, à l'Union africaine, la délégation a rencontré M. Martial De-Paul Ikounga, Commissaire aux ressources humaines, à la science et à la technologie à la Commission de l'Union africaine (CUA), chargé des secteurs éducatif, universitaire et scientifique. Formé à l'Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (ORSTOM), devenu Institut de recherche pour le développement (IRD), M. Ikounga est un militant de la francophonie au sein de la Commission de l'Union africaine (CUA). Il a pris deux exemples de mesures allant dans ce sens :
- dans le domaine de l'harmonisation des systèmes universitaires africains, il préfère s'inspirer des travaux dans ce domaine du Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES), plutôt que de l'exemple de groupements d'universités anglo-saxonnes ;
- le deuxième exemple porte sur la mise en place de l'Université Panafricaine (UPA). Dans le cadre de ce projet lancé début 2013, ont été mis en place cinq instituts thématiques localisés dans des universités africaines (Afrique du Sud, Algérie, Cameroun, Kenya, Nigéria) en liaison avec un pays partenaire. La localisation récente de son Rectorat à Yaoundé est un gage de présence de la francophonie au sein de l'UPA. M. Ikounga a souhaité que la France investisse dans ce projet de manière plus marquée.
M. Ikounga a en revanche déploré que les organismes français ne s'impliquent pas davantage dans les initiatives de l'Union africaine, citant l'IRD, partenaire potentiel de l'UPA, et l'Institut Pasteur, absent de la mise en place récente, à Addis-Abeba, du Centre africain de contrôle des maladies. Plus généralement, évoquant certaines prises de parole en anglais de la part de représentants officiels français, il a trouvé dommage que les Français ne soient pas toujours les meilleurs défenseurs de la francophonie : « L'attitude de la France n'est-elle pas de pousser les pays africains francophones à faire comme le Rwanda ? ».
La délégation s'est montrée en accord total avec ces propos. En réponse à la proposition faite par le Président Louis Duvernois, M. Ikounga a accepté volontiers d'être auditionné par la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat dans le cadre d'un rapport sur la « géopolitique de la francophonie » lors d'un futur passage en France.