L'attractivité du secteur agroalimentaire |
Je souhaite vous présenter l'Association pour le développement des échanges internationaux de produits et techniques agroalimentaires (ADEPTA), une association d'équipementiers travaillant dans les secteurs de l'agroalimentaire et de l'agriculture, qui, depuis quinze ans, oeuvre au maintien des relations avec l'Iran à travers des missions et des délégations, malgré un climat des affaires pour le moins décourageant.
Il existe en France un savoir-faire extraordinaire, partagé dans tous les secteurs par les industriels de l'agroalimentaire. L'ADEPTA concentre donc son action sur les pays émergents afin de dispenser ces compétences, en équipant notamment les industriels étrangers et en développant des solutions de formation dans différents domaines.
Par ailleurs, l'ADEPTA couvre l'ensemble des filières agricoles. En ce qui concerne l'élevage et l'industrie laitière, la France dispose d'un savoir-faire éprouvé en matière d'exploitation agricole, de génétique et d'industrialisation des produits.
Celui-ci s'exprime également dans le secteur céréalier, à travers le stockage, la transformation et l'extrusion, et dans la boulangerie, qui constitue un domaine d'intérêt particulièrement important en Iran, où nous constatons une volonté forte de perfectionner la viennoiserie. L'industrie des fruits et légumes est également considérable, de même que celle du vin.
Notre métier repose donc sur la conception de projets agricoles et industriels, la fédération de l'offre française, l'accompagnement du client étranger pour lui proposer des solutions clé en main et l'aider à obtenir des financements et la formation. À ce titre, nous sommes en relation permanente avec des écoles techniques d'ingénieurs agroalimentaires ou en lien avec l'industrie laitière.
L'ADEPTA est présente en Iran depuis 1997 et jusqu'en 2005, nous étions une vingtaine d'exposants à participer au salon Iran Agrofood . Nous ne sommes plus que cinq aujourd'hui, mais nous avons souhaité maintenir notre représentation, à la fois pour des raisons internes et pour mieux préparer l'avenir.
Plus largement, la coopération entre le ministère de l'Agriculture français et l'État iranien est ancienne. Dès les années 1950, des relations entre des écoles françaises telles que l'École d'industrie laitière et des groupements laitiers iraniens ont vu le jour. Celles-ci ont pris fin en 2004 pour diverses raisons, mais de 1999 à 2004, le ministère de l'Agriculture français s'est montré très actif dans le cadre d'un protocole bilatéral visant à échanger des experts en structuration de l'élevage et en génétique.
En outre, des séminaires techniques faisant appel à des experts et des entreprises français oeuvrant dans les domaines des céréales, du lait et de l'élevage ont été organisés à Téhéran, afin de présenter l'offre française aux professionnels.
A l'occasion d'un sommet mondial de l'élevage et de l'épizootie qui débutera dimanche et durera trois jours, le ministre de l'Agriculture iranien se rendra à Paris pour renouer le dialogue avec les partenaires français. De ce fait, le ministère de l'Agriculture français est à pied d'oeuvre pour concevoir un programme technique et présenter l'ensemble des savoir-faire nationaux. Pour sa part, le MEDEF accueillera mardi matin une réunion restreinte visant à favoriser le dialogue entre Monsieur Hodjati, sa délégation et les entreprises françaises.
Compte tenu des sanctions, de nombreux industriels iraniens sont contraints de se fournir en Chine, ce qui implique des problèmes de qualité importants. Cela étant, ceux-ci connaissent l'offre française et se tiennent informés de ses évolutions, notamment car des entreprises équipementières françaises telles que Serac, Clextral, Sersia, Richel ou le groupe CMF travaillent ou ont travaillé en Iran.
Par ailleurs, les clients iraniens apparaissent très variés. Les entités privées comme publiques, à l'instar de la municipalité de Téhéran qui, avant 2006, projetait de créer des serres horticoles dans la région, représentent autant d'interlocuteurs pour les entreprises, de même que les fondations religieuses. Celles-ci constituent véritablement un État dans l'État et disposent, pour les plus puissantes d'entre elles, de fermes et d'usines pour un budget avoisinant les 300 millions de dollars.
Il y a encore deux ou trois ans, nos équipementiers parvenaient à trouver des solutions alternatives de financement à certains projets. Aujourd'hui, leur présence est essentiellement politique, dans la mesure où les canaux financiers font l'objet de restrictions particulièrement sévères.
J'invite donc les entreprises de tous secteurs à entretenir des relations avec l'Iran et à considérer les besoins des entreprises iraniennes, car celles-ci bénéficient de compétences extraordinaires dans les domaines de l'ingénierie et de l'innovation technologique.
Afin d'abaisser les droits de douane très élevés auxquels certains équipementiers et fournisseurs d'intrants sont confrontés et positionner les produits de haute technologie, l'ADEPTA développe une stratégie de lobbying auprès du gouvernement iranien et des douanes. Dans ce cadre, nous organiserons à Paris et Téhéran une série de rencontres et inviterons en fin d'année des représentants du secteur privé iranien pour faciliter la prise de contact avec les entreprises françaises.
Pour conclure, je souhaite mettre l'accent sur la nécessité pour les entrepreneurs français de travailler de concert, afin de profiter des possibilités qui s'offrent à eux. Certains produits, tels que les vaccins et les produits de laboratoire, peuvent bénéficier des canaux humanitaires. Les autres pays européens réfléchissent à des solutions de financement innovantes, nous devons impérativement en faire de même.