B. LE MÉDOC : UN VIGNOBLE D'EXCEPTION
Après le Médoc vert des forêts et le Médoc bleu de la mer, la délégation interparlementaire a gagné le Médoc rouge, celui du vignoble. Plus de 1 200 propriétés et châteaux y produisent du vin, depuis le producteur artisanal ou familial aux grandes marques internationales - d'où une mixité sociale souvent méconnue, par exemple dans la commune de Pauillac. Pour autant, la plantation et l'exploitation des vignobles sont strictement encadrées, afin notamment de prévenir l'implantation excessive d'investisseurs étrangers.
De nombreuses exploitations surveillent de près la structure de leurs sols afin d'en garantir une perméabilité adéquate : ainsi, le Château Phélan Ségur, qui exploite 89 hectares sur un coteau calcaire de Saint-Estèphe tout proche de l'estuaire de la Gironde, veille à ce que ses sols, des graves du Quaternaire composées de graviers enrobés de sables argileux, demeurent suffisamment perméables pour assurer un rendement élevé, de l'ordre de 40 hectolitres par hectare - à raison de 9 000 pieds de vigne par hectare.
La délégation s'est entretenue avec l'administratrice du Château Phélan Ségur, qui leur a présenté les principales étapes du circuit de commercialisation du vin, du rôle des courtiers et de la stratégie commerciale d'une exploitation viticole familiale moderne.
C. L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE
La délégation interparlementaire a également visité une exploitation d'élevage bovin biologique, fondée en 1997, après la crise de la vache folle. La ferme abrite 350 à 370 têtes de bovins de race limousine élevés en extérieur et sans antibiotiques. De même, elle a visité une exploitation aquacole en bord d'estuaire, créée dans les années 1980 sur 17 hectares de marais salés. L'exploitant y élève des gambas dans des bassins alimentés par l'eau de l'estuaire via un réseau de canaux et de vannes. La forte biodiversité de ces bassins n'empêche pas l'exploitant de maintenir le rendement à l'hectare à un niveau délibérément faible, de l'ordre de 200 gambas, lui permettant d'améliorer la qualité du crustacé et d'en contrôler toute la chaîne de production, de la frayère à la distribution. Le choix de cette espèce « exotique », venue du Japon, est dû en partie à la disparition de l'huître dans la région en raison de la présence dans l'estuaire de cadmium 2 ( * ) , déposé par des installations industrielles situées en amont et dont le taux demeure supérieur au plafond autorisé pour l'ostréiculture, laquelle pourra être réintroduite dans la zone estuarienne dès que ce taux sera redevenu acceptable.
* 2 Métal proche du zinc dont les effets toxiques et écotoxiques sont avérés.