3. La nomination d'un ambassadeur non-résident en octobre 1996 marque un tournant très favorable dans les relations entre la Mongolie et la France
• La France avait manifesté son intention de
resserrer ses liens avec la Mongolie à partir de 1991, démarche
d'autant plus justifiée que notre pays a établi des relations
diplomatiques avec d'autres nouveaux États d'Asie centrale.
La nomination et l'installation d'un ambassadeur en Mongolie a d'ailleurs fait l'objet de plusieurs discussions depuis quatre ans dans le cadre des activités du Groupe d'amitié, puis de manière plus précise lors de la visite en Mongolie. La délégation a constaté en ce domaine une attente très nette des autorités mongoles.
Le problème se posait en termes à la fois de décision politique et de faisabilité matérielle (le problème des locaux de l'ambassade, les difficultés rencontrées à ce sujet entre 1996 et 1984 incitant à une certaine circonspection 1 ( * ) ).
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Le premier pas -essentiel- vient
d'être franchi, avec la nomination et l'entrée en fonctions en
octobre 1996 d'un ambassadeur non-résident,
M. Jacques-Olivier
Manent.
Le nouvel ambassadeur de France a été reçu au Sénat par le Groupe d'amitié en septembre 1996, quelques jours avant sa prise effective de fonctions.
Ainsi qu'il l'a souligné devant le Groupe d'amitié, sa mission va être double : représenter la France en Mongolie de manière plus étroite qu'avec un ambassadeur accrédité en poste à Moscou et, dans le même temps, faire mieux connaître la Mongolie aux responsables économiques français, afin d'y favoriser l'implantation d'entreprises françaises.
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Reste la question de l'installation d'une
ambassade de France permanente à Oulan-Bator.
Sur le plan matériel, et autant qu'on puisse juger de plusieurs conversations à haut niveau lors du voyage en Mongolie, il semble que les autorités mongoles étaient disposées à fournir à des conditions financières acceptables un local adéquat, par exemple 1'ancienne ambassade de Roumanie.
Pour l'heure, ce projet n'a pas été concrétisé, les locaux en question ayant été affectés entre-temps à l'ambassade de Turquie.
Force est de reconnaître que depuis plusieurs années, les mesures de rigueur budgétaire ne sont guère propices à l'ouverture de nouveaux postes diplomatiques, la tendance étant même à la fermeture ou au regroupement de certains d'entre eux.
Dans un premier temps, il a été décidé que l'ambassadeur non-résident partagerait son temps entre la France et la Mongolie, sans disposer en propre de locaux permanents à Oulan-Bator (durant ses séjours, il occupera un bureau du Centre culturel, dont les moyens seront quelque peu renforcés à cette fin).
Néanmoins, en ce qui concerne la Mongolie, la formule d'un ambassadeur non-résident n'est peut-être que temporaire.
De nouvelles avancées dans les échanges franco-mongols -notamment au plan économique et commercial- pourraient faire espérer à terme l'implantation dans ce pays d'une ambassade de plein exercice.
* 1 Une solution pragmatique envisagée un temps aurait consisté à partager une « ambassade commune » avec la RFA. Ce projet s'est heurté à des obstacles juridiques, le Conseil d'État estimant qu'en égard à la nature particulière des locaux diplomatiques, il n'était pas possible de partager un élément de souveraineté.