REMISE DES INSIGNES DE L'ORDRE DE LA PLÉIADE

Paris, 28 mars 2000

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M. Raymond Forni, Premier vice-président, suppléant M. Laurent Fabius, nommé Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, a remis à plusieurs récipiendaires les insignes de l'Ordre de la Pléiade, Ordre de la francophonie et du dialogue des cultures.

Dans son allocution, il s'est interrogé sur les raisons pour lesquelles la francophonie parvenait à se maintenir vivante dans un environnement qui ne lui est pas toujours propice. Par delà l'évidence de l'amour de la langue et de la culture qu'elle porte, l'attachement à la francophonie a d'autres motivations, qui procèdent d'une réflexion sur le monde contemporain et du rayonnement d'une vision du monde : La communauté francophone n'est pas fondée sur des liens de puissance, mais centrée sur l'humanisme. Ce n'est pas une notion désuète, mais une référence pour demain, avec ce qu'elle comporte d'équilibre, de tolérance, de respect pour l'esprit et ses oeuvres, d'honnêteté intellectuelle, d'attention à l'individu, de sens du dialogue et de l'ouverture à l'autre, de lucidité et d'espoir dans le progrès. Valeurs qui reçoivent une actualité nouvelle dans un monde cherchant ses repères.

La francophonie doit être à même de proposer des réponses à un monde en quête de normes. Elle connaît la mondialisation et ne la redoute pas. Elle n'est pas dominante, ne se veut pas dominatrice. Son existence incarne l'idéal d'un monde authentiquement multipolaire. C'est seulement par l'alliance de toutes les différences que l'on peut éviter l'uniformisation et préserver l'exception culturelle.

Dans cet esprit, un des messages de la francophonie doit être celui de l'universalité des droits de l'homme, trop souvent contestée ou mise à mal. La francophonie a partie liée avec la démocratie. La première condition de la démocratie est que la parole l'emporte contre la violence, le débat sur la force.

Pour remplir sa vocation, la francophonie doit éviter tout repli sur elle-même. Il lui appartient au contraire de se projeter vers l'autre et vers l'avenir. Il faut toutefois être conscient que la foi ne suffit pas et que le salut ne vient que par les oeuvres. La francophonie doit faire et faire savoir, en s'inscrivant de plain pied dans les réalités contemporaines. Il faut que la francophonie soit associée à l'expansion des sciences, trouve toute sa place dans la société de l'information, saisisse les chances supplémentaires que lui offrent les technologies de la communication. Internet, en créant un espace francophone virtuel, en facilitant la communication, l'accès aux sources et la diffusion des contenus, peut être un atout majeur de la francophonie.

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