ENTRETIEN DU GROUPE SÉNATORIAL D'AMITIÉ FRANCE-HONGRIE

Mercredi 22 septembre 1999, BUDAPEST -- Entretien avec M. Zoltán POKORNY, ministre de l'éducation, au ministère de l'éducation.

Après avoir rappelé que la France constituait le partenaire européen le plus important pour la Hongrie, le Ministre a évoqué ses rencontres avec son homologue français, M. Claude ALLÈGRE et avec Mme Ségolène ROYAL, ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire.

Il a noté que les programmes scolaires hongrois et français comportaient de nombreuses similitudes, que les problèmes étaient souvent identiques et que des relations très fructueuses pourraient se développer ; cela était d'ailleurs illustré par les résultats de la Fondation franco-hongroise pour la jeunesse présidée par M. Arpád FASANG dont l'action est subventionnée par le ministère de l'éducation.

La réussite de celui-ci venait d'ailleurs d'être couronnée par sa nomination en tant qu' Ambassadeur de Hongrie auprès de l'UNESCO à Paris.

Le ministre a aussi mentionné l'existence de l'Association « Initiatives France-Hongrie » qui, en 1999, notamment, a organisé un concours pour les lycéens hongrois, ce qui a permis aux 1000 lauréats de se rendre en France au mois de mai, et notamment au Sénat où ils avaient été reçus officiellement par son président, M. Christian PONCELET, et par le Groupe sénatorial d'amitié France-Hongrie.

Malgré ces quelques résultats, le Ministre a noté que beaucoup d'actions devaient être menées. À cet égard, il a donné l'instruction d'améliorer l'enseignement du français en Hongrie, car, à l'heure actuelle, si 80 % des élèves étudient l'anglais et l'allemand, le français, qui était choisi par 10 % des jeunes, il y a quelques années, a reculé régulièrement, passant à 9 % puis à 8 %, malgré le développement des lycées bilingues depuis une dizaine d'années, dont cinq lycées bilingues français.

Certes, une certaine pénurie de crédits pourrait être invoquée pour expliquer cette situation, mais des efforts professionnels et techniques seraient possibles.

À M. Gérard LARCHER, Président de la délégation sénatoriale, qui s'inquiétait de savoir comment atteindre de nouveau le seuil de 10 %, M. Zoltán POKORNY a répondu que si le problème budgétaire était réel, il faudrait néanmoins renforcer l'appui aux lycées bilingues, notamment grâce à l'enseignement technique, tout en espérant que des initiatives conjointes naîtraient, notamment avec le soutien de sociétés françaises travaillant en Hongrie et, peut-être, aux efforts financiers d'« Initiatives France-Hongrie ». Parallèlement, il faudrait aussi augmenter le nombre des Hongrois qui ont des relations avec les Français, et avec la culture française.

À une question de M. Gérard LARCHER sur l'ouverture en octobre à Vezsprem d'une section bilingue, le ministre a indiqué qu'il serait souhaitable de prendre une initiative analogue à Debrecen.

M. André FERRAND, Sénateur, a indiqué qu'il avait constaté avec satisfaction, lors de la visite à Szeged, qu'une expérience de ce style était tentée au profit de la société DÉMÁSZ avec l'aide du ministère de l'éducation.

M. Gérard LARCHER a ensuite interrogé M. Gábor BOLDIZSÁR, conseiller général au Département des affaires européennes et des relations internationales du ministère de l'éducation, sur l'obligation de l'apprentissage d'une seconde langue vivante dans l'enseignement secondaire. M. Gábor BOLDIZSÁR lui a répondu que le choix entre 37 langues mondiales était offert aux lycéens hongrois, mais qu'il n'y avait plus aucune langue obligatoire. De fait, la première langue choisie était l'anglais, et la seconde, l'allemand, et qu' il faudrait surtout trouver de nouveaux financements pour l'enseignement du français.

Il a évoqué, par ailleurs, l'expérience de la création, à la télévision nationale, de cours de langues anglaise et française, langues officielles de l'Union européenne et a souhaité que ces émissions s'inspirent du modèle espagnol, c'est-à-dire, se gardent d'importer des programmes déjà réalisés, mais que soient conçus des cours quotidiens correspondant à l'esprit hongrois. Il s'est demandé s'il était concevable de recevoir une aide de l'Union européenne pour cela.

Il a aussi souhaité que des filières françaises soient développées dans différentes universités et que des bourses d'étude de longue durée soient multipliées, tout en notant qu'il existait très peu de bourses d'étude de ce type permettant l'étude de la langue anglaise.

Il a enfin insisté sur l'importance des filières françaises dans les lycées techniques, notamment chez ceux tournés vers la viticulture autour de la ville de Tokaj (ou ceux existant, par exemple, à Szeged et dans ses environs). Il a signalé également que lors de l'implantation de l'entreprise française de grande distribution, Cora, cette entreprise avait plutôt mis l'accent sur la connaissance de la langue hongroise par les Français que sur le contraire.

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