b) Une des six républiques de l'ex-Yougoslavie entre 1945 et 1990
Elle devient le 29 novembre 1945 l'une des six républiques socialistes qui composent la Fédération yougoslave. Elle se dote d'une constitution socialiste le 31 décembre 1946. Le calcul de Tito est clair : pour équilibrer les relations entre les Slovènes, les Serbes et les Croates, il faut d'autres partenaires. Parler de "Macédoniens" et créer une République autonome autour de Skopje fait partie de cette politique. Il agite également le projet, dans les premières années d'après-guerre, qui correspondent à la guerre civile en Grèce (1945-1949), avec le dirigeant bulgare Dimitrov, d'une fédération slavo-macédonienne englobant la Macédoine grecque.
Après la brouille avec les pays communistes voisins, Tito continue à favoriser la mise en place d'une "conscience macédonienne" en autorisant la création d'une Église orthodoxe autocéphale de Macédoine en 1967, non reconnue par le Patriarcat de Serbie et les autres Églises orthodoxes. Il s'agit bien d'éviter à la fois toute tentation de rattachement avec la Bulgarie ou la domination excessive des Serbes.
Les élites vont jouer le jeu de cette intégration à part entière dans l'entité yougoslave; beaucoup de Macédoniens deviennent ainsi hauts fonctionnaires, universitaires, journalistes, diplomates, même si les répressions sont semblables à celles constatées dans les autres républiques.