A l'échelle locale, Émile Combes applique le programme radical national et défend avec ardeur les intérêts de sa commune de Pons et de la Charente-Inférieure.
Fernand Braun, photographie d’Émile Combes
en visite à l’école Primaire Supérieure
de garçons de Pons, 1912,
Archives municipales de Pons.
Fernand Braun, photographie d'Émile Combes
en visite à l'école Primaire Supérieure
de filles de Pons, 1912,
Archives municipales de Pons.
Le pouvoir d' Émile Combes repose en partie sur sa capacité à répondre aux attentes de ses électeurs. Il applique localement le programme républicain. Gestionnaire consciencieux, très attentif aux questions d'éducation, il crée des écoles primaires supérieures dans sa ville de Pons et soutient financièrement les instituteurs à l'échelle départementale.
Il favorise la réalisation d'infrastructures ferroviaires en tenant compte des équilibres politiques locaux.
Les sollicitations et les interventions d'Émile Combes en faveur de divers individus ou des intérêts viticoles contribuent aussi à ses succès électoraux.
« Aux électeurs du canton de Pons », 7 juillet 1898, tract, fonds Lefébure.
A partir de son entrée au Sénat, et plus encore entre 1902 et 1905 durant son ministère, Combes n'est qu'épisodiquement présent à Pons. Il continue cependant de suivre de près les affaires de la commune et met en place un lien téléphonique avec la mairie de Pons, dont la gestion courante est déléguée à son adjoint. Il préside les séances du Conseil général de Charente inférieure qui se déroulent lors des intersessions parlementaires.
Intervention d'Émile Combes auprès du préfet,
2 février 1918, Archives municipales de Pons.
Rencontrer
Émile Combes aime le contact de la foule. Il participe à de nombreuses cérémonies publiques pour valoriser ses actions et ses idées.
Menu du banquet cantonal offert à Émile Combes
en 1898,
Archives départementales de la Charente-Maritime,
13 J 35.
Les banquets jouent un rôle essentiel à cette époque : c'est l'occasion de faire des discours politiques, mais aussi de rencontrer ses partisans dans un cadre plus détendu. Émile Combes laboure non seulement la Charente-Inférieure, mais l'ensemble du territoire français pour participer à des telles manifestations, avant, pendant et après son ministère.
D'après médaille offerte par la ville de Saintes, 1903,
Archives municipales de Pons.
D'après Saint Porchaire.
« Voyage de M. Combes. Le départ de la mairie »
carte postale, 1903,
fonds Lefébure.
Émile Combes honore de nombreuses cérémonies locales ou nationales de sa présence, comme les remises de prix scolaires, les inaugurations de monuments et de lignes ferroviaires ou les réceptions officielles. Ces manifestations ont parfois une tonalité fortement politique, mais sont parfois beaucoup plus consensuelles.
C'est dans tous les cas l'occasion de nouer un contact direct
avec la population qu'il apprécie beaucoup comme l'indique ses Mémoires. Il participe aussi à de nombreuses réunions avec les structures politiques et associatives qui le soutiennent.
Un élu va au contact de la population pour entretenir ses réseaux partisans, voire se gagner de nouveaux sympathisants, notamment lors des campagnes électorales.
« M.Combes inaugurant la statue de Vercingétorix à Clermont-Ferrand », carte postale, 1903, fonds Lefébure.
Diriger
Émile Combes est l'un des cadres du radicalisme français de la fin du 19e siècle. Son parcours provincial a forgé sa légitimité. Sa force de travail et la qualité de son entourage expliquent également son succès.
Mille, « Le Supplice de la roue,
Invention ministérielle combiste ».
D'Arc-en-ciel n°11, carte postale, automne 1904,
fonds Lefébure.
Au Sénat, Émile Combes se distingue par sa rigueur et sa force de travail, notamment en commission.
Il se spécialise dans plusieurs sujets: la question religieuse, la loi de 1901 sur les associations et les affaires scolaires, y compris dans les colonies et en Algérie. La vigueur de ses convictions explique également son ascension. formée dans la lutte contre le bonapartisme, son intransigeance est particulièrement manifeste en matière religieuse et contribue à fédérer la gauche autour de lui durant son ministère.
D'après une convocation à une réunion du comité exécutif radical signée par Émile Combes,
21 juin 1912,
fonds Lefébure.
Il prépare avec soin les discussions avec l'aide de proches, et notamment de son fils Édgar qui est son secrétaire de cabinet lorsqu'il occupe le ministère de l'Intérieur. Émile Combes met aussi à profit les structures partisanes qu'il anime, le groupe de la Gauche démocratique au Sénat, puis le parti radical qu'il dirige en 1911. En dépit d'une nouvelle entrée au gouvernement en 1915, à 80 ans, il joue un rôle plus effacé à partir de la Première Guerre mondiale, affaibli par les soucis de santé et les deuils familiaux.
Portrait d'Émile Combes, sd,
Archives municipales de Pons.
D'après Congrès de Nice.
Hommage des organisateurs au citoyen Émile Combes, avril 1907.
Archives départementales de la Charente-Maritime,
13 J 12.
D'après « La première réunion du ministère Briand
à l'Élysée »
carte postale issue de L'Illustration, 1915,
fonds Lefébure.