Médecin, Henri Queuille devient député de la Corrèze en 1914. Après la première guerre mondiale, où il sert comme médecin dans diverses ambulances du front de l'est, il revient à la vie parlementaire et siège sur les bancs du parti radical socialiste.
De 1920 à 1940, il occupe de nombreux postes ministériels à l'Agriculture, la Santé publique, aux PTT, aux Travaux publics et, enfin, au Ravitaillement.
Elu sénateur de la Corrèze en 1935, il s'abstient volontairement, lors du congrès de Vichy du 10 juillet 1940, de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Après l'ajournement des Chambres, il se retire en Corrèze, où il crée une fabrique de charbon de bois.
De plus en plus hostile à l'égard de Vichy, Henri Queuille se rapproche des mouvements locaux de Résistance. Le 16 juillet 1941, il est démis de son mandat de maire de Neuvic, sa commune natale. La même année, il rencontre Hettier de Boislambert, envoyé du général de Gaulle, et projette de rejoindre l'Angleterre.
Après une tentative infructueuse, il réussit à gagner Londres le 14 avril 1943, d'où il lance, sur les ondes, un appel aux paysans de France. Deux mois plus tard, le gouvernement de l'Etat français prend un décret aux termes duquel Henri Queuille est déchu de la nationalité française et de son mandat de sénateur.
Le 9 novembre 1943, lors du renouvellement du Comité français de Libération nationale, Henri Queuille en est nommé vice-président.
Après la transformation du CFLN en Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) et le retour de celui-ci à Paris, il donne sa démission et se consacre en vain à la défense des institutions de la IIIe République. Il retrouve son siège de député de la Corrèze en 1946 et assume, à trois reprises, la présidence du Conseil entre 1948 et 1951.