Né le 8 octobre 1795, Raymond Théodore Troplong devient avocat en 1819. Avocat général, il se fait connaître à Nancy par un réquisitoire subtil sur la gestion domaniale de la souveraineté des ducs de Lorraine sur le Barrois mouvant. Il publie ensuite un Code civil expliqué. Ses succès lui permettent de devenir rapidement premier président de la Cour d'appel (1848) puis de la Cour de Cassation (1852). Co-rédacteur du texte initial de la Constitution, il est nommé sénateur le 23 janvier 1852.
Rapporteur sur le senatus-consulte rétablissant l'Empire, il fait preuve de raffinements théoriques pour légitimer ce dernier : « La République est virtuellement dans l'Empire à cause du caractère contractuel de l'institution et de la communication et de la délégation expresse du pouvoir par le peuple ; mais l'Empire l'emporte sur la République parce qu'il est aussi la monarchie, c'est-à-dire le gouvernement de tous confié à l'action modératrice d'un seul avec l'hérédité pour condition et la stabilité pour conséquence ».
Il remplace le prince Jérôme Bonaparte lorsque celui-ci démissionne de son poste de Président du Sénat. Il apporte un soutien fidèle à l'Empereur, considérant avec crainte tout ce qui fait évoluer le régime vers le parlementarisme.
Ecrivain au style apprécié, qualifié par certains de Portalis du Second Empire, il fut cependant un orateur médiocre, comme le rappelle ironiquement cette phrase de Mérimée : « Notre président, si justement nommé Troplong ...». Il décède le 1er mars 1869.
Les Présidents du Sénat sous le second Empire - Raymond Théodore Troplong (1858-1869)
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