La biographie de Rubens
Né en 1577 à Cologne et mort en 1640 à Anvers, Pierre-Paul Rubens est l’auteur d’une œuvre abondante et grandiose, synthèse de la peinture flamande et de la peinture des grands maîtres italiens auprès desquels il s’est formé, notamment à Venise et Mantoue.
Sa forte personnalité s’exprime dans un style fougueux, expressif et coloré. L’ampleur baroque qu’il déploie dans les formes, le mouvement, les couleurs, les effets dramatiques l’impose aussi bien dans les compositions profanes et mythologiques que dans les sujets religieux. Les vingt-quatre tableaux de la vie de la reine Marie de Médicis, peints pour le Palais du Luxembourg entre 1622 et 1625, s’inscrivent parmi ses plus grands chefs-d’œuvre.
On ignore les raisons précises qui conduisirent Marie de Médicis à confier à Rubens, au début de 1622, la décoration des deux galeries latérales du Palais du Luxembourg, à l’Ouest et à l’Est. En fait, il avait été prévu qu’une série de tableaux serait consacrée à la gloire de Marie de Médicis, une autre à la vie de Henri IV (seule la première série fut menée à terme). Et c’est, semble-t-il, Richelieu qui aurait pris l’initiative de solliciter le maître flamand pour ce travail.
Richelieu souhaitait sans doute faire venir Rubens à Paris, mais celui-ci a décliné l’offre et réalisé les vingt-quatre toiles de la vie de Marie de Médicis dans son atelier d’Anvers, estimant que cela permettrait " moins de dépense et plus de satisfaction pour Sa Majesté ". Il est vrai que l’atelier de Rubens était alors l’un des plus efficaces et des plus productifs d’Europe. L’importance de la commande a toutefois justifié que Rubens se déplace à Paris à la fin de l’année 1621.
Les vicissitudes de la collection de Rubens
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Première période (1625–1790) : la Galerie Ouest du Palais du Luxembourg
En avril 1625, Rubens met lui-même ses peintures en place dans la Galerie Ouest du Palais du Luxembourg. Elles y resteront, dans l’ordre assigné par Rubens, pendant 165 ans. Durant cette période, le public est admis à voir les tableaux et les artistes, à les étudier ou les copier. La Galerie des Rubens est alors connue en Europe comme l’une des curiosités de Paris.
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Deuxième période (1790–1802) : le premier séjour au Louvre
En juillet 1790, les vingt-quatre tableaux sont transportés au Louvre où l’on a décidé de créer une exposition permanente des tableaux de la Couronne. Mais rien n’est prêt pour les accueillir, les toiles sont remisées et demeurent invisibles pendant toute la durée de la Révolution. Seuls six tableaux seront exposés à partir de 1799 dans la Galerie du Bord de l’eau.
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Troisième période (1802–1817) : le retour au Luxembourg, mais dans la Galerie Est
En 1799, le Palais du Luxembourg est affecté au Sénat conservateur. L’édifice se révèle trop vaste pour les seuls besoins de cette assemblée, aussi les sénateurs décident-ils de reconstituer la galerie publique de peinture qui avait existé dans l’aile Est entre 1750 et 1780. Ils estiment que les vingt-quatre toiles de Rubens -qui passeraient à l’Est, cette fois- pourraient constituer le noyau de cette nouvelle collection. Le Gouvernement approuve cette idée et ajoute une centaine d’autres œuvres des écoles italienne, flamande, hollandaise et française. La nouvelle Galerie est inaugurée le 26 juin 1803.
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Quatrième période (à partir de 1817) : le transfert définitif au Musée du Louvre
En 1815, les Alliés récupèrent au Louvre près d’un millier de tableaux qui leur avaient été confisqués par les armées impériales. Pour regarnir ses salles, le Louvre revendique alors les œuvres exposées au Luxembourg, au premier rang desquelles les Rubens. Les vingt-quatre tableaux retournent donc au Louvre où ils sont accrochés dans la Galerie du Bord de l’eau jusqu’en 1899. Depuis 1900, ces toiles sont exposées dans une salle spécialement aménagée pour elles.