Suite à la situation au Sahel et à l’attentat contre l’ambassade de France à Tripoli le 23 avril 2013, le renforcement de la sécurité des représentations françaises à l’étranger et de ses personnels est à l’ordre du jour. Parallèlement, la Cour des Comptes vient de dresser un bilan de l’évolution du réseau diplomatique français, et de ses coûts, sur la période 2007-2012. Ce rapport a été l’occasion pour le ministre des affaires étrangères M. Laurent Fabius d’annoncer la mise en place d’un plan de modernisation d’ici 2015.
La sécurité des représentations françaises est un sujet majeur pour un pays disposant de 163 ambassades bilatérales, 16 représentations multilatérales et près de 5.500 agents, affectés au service des 1,6 millions d’expatriés enregistrés auprès des services consulaires. Ce thème est d’autant plus important que la France dispose du troisième réseau diplomatique dans le monde, derrière les États-Unis et la Chine. Ainsi, depuis le début de l'intervention française au Mali le 11 janvier, les représentations françaises au Sahel et dans les pays les plus exposés aux risques terroristes ont vu leurs mesures de sécurité renforcées. Les nouvelles menaces proférées par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le 7 mai 2013, ont confirmé cette nécessité.
M. Laurent Fabius a récemment évoqué les grandes lignes d'un plan de sécurisation et de modernisation des représentations diplomatiques françaises à l'étranger d’ici 2015. Le Quai d'Orsay va donc dépenser 20 millions d'euros supplémentaires pour atteindre un coût de 540 millions d’euros, et précise que ce surcoût serait partiellement financé par la vente de résidences diplomatiques. Ce programme devrait prendre la forme d’une acquisition de matériel de protection, d’une augmentation de budget de gardiennage et de l'achat de véhicules adaptés. Les besoins concernant les établissements culturels et scolaires devraient être, eux aussi, analysés.
Dans un référé[1] rendu public le 2 mai sur les réformes de l’action diplomatique menées depuis 2007, la Cour des comptes critique une absence de coordination stratégique, des rigidités administratives, et une certaine opacité dans le fonctionnement budgétaire des ambassades.
Le livre blanc de 2008[2] évoquait le principe d’universalité du réseau à l’étranger. Pour être financièrement soutenable, la Cour des Comptes estime, à son tour, nécessaire une rationalisation du réseau, selon l'importance du pays et les priorités diplomatiques. M. Laurent Fabius y a répondu positivement en annonçant un programme de modernisation allant dans le sens des suggestions de la Cour des Comptes. Diverses solutions sont actuellement envisagées comme des ambassadeurs non-résidents, regroupement avec des partenaires étrangers tel que l’Allemagne[3] avec laquelle Il existe déjà une colocalisation diplomatique franco-allemande, à Lilongwe (Malawi) où l’antenne diplomatique française est hébergée à l’ambassade d’Allemagne. D’autres projets sont à l’étude, notamment à Maputo (Mozambique), Dacca (Bangladesh), Koweït-City (Koweït) ou encore Rio de Janeiro (Brésil).