M. Michel Berson (app. SOC – Essonne), président du groupe interparlementaire d’amitié France-Albanie, et M. Bernard Fournier (UMP – Loire), président d’honneur, M. Jean-Claude Frécon (SOC – Loire), Mmes Gisèle Jourda (SOC – Aude) et Bariza Khiari (SOC – Paris), M. Jean-Yves Leconte (SOC – Français établis hors de France), vice-présidents, et M. Charles Revet (UMP – Seine-Maritime) ont reçu au Sénat pour un déjeuner de travail Son Exc. M. Dritan Tola, ambassadeur d’Albanie en France.
Le président Berson a informé le groupe d’amitié que le Bureau du Sénat, réuni le matin même, avait autorisé le principe d’un déplacement du groupe en Albanie en 2015, ce qui permettrait ainsi de donner une suite favorable à l’invitation du Parlement albanais reçue à la fin 2014.
L’ambassadeur a remercié le groupe d’amitié et son président pour le soutien constant qu’ils apportent à l’Albanie.
Il a indiqué que l’adhésion de son pays à l’Union européenne était un grand objectif national, partagé par l’ensemble des partis politiques albanais et par une part de l’opinion publique oscillant entre 85 % et 90 %, l’obtention du statut de pays candidat en juin 2014 ayant constitué un encouragement aux efforts importants accomplis depuis des années, en particulier en matière d’harmonisation de la législation albanaise sur l’acquis communautaire. Il a rappelé qu’en mars dernier, la Commission européenne et les autorités albanaises avaient tenu une réunion pour faire le point sur les priorités à mettre en œuvre afin de satisfaire aux exigences de l’adhésion et pour évaluer les progrès déjà accomplis, en particulier dans le domaine de la justice, de la lutte contre la corruption et le crime organisé et du renforcement des institutions démocratiques. Cette réunion a également été l’occasion de réaffirmer la volonté d’ouvrir les négociations d’adhésion, même si aucune date n’avait pour l’instant été fixée. L’ambassadeur a en effet regretté que le contexte ne fût guère favorable à l’élargissement de l’Europe, mais a insisté sur les bienfaits attendus en termes de sécurité et de stabilité d’une intégration européenne plus poussée, tant pour l’Albanie et les Balkans occidentaux que pour l’Union européenne et ses États membres.
L’ambassadeur a indiqué que des élections locales, municipales et régionales, auraient lieu en Albanie en juin 2015 et a considéré qu’il était important que ces élections se déroulent conformément aux standards démocratiques internationaux. Il s’est félicité de la fin du boycott des travaux parlementaires par l’opposition en décembre 2014.
Sur la situation économique, il a fait observer que l’Albanie avait, elle aussi, été touchée par la crise, mais dans une moindre mesure cependant, le taux de croissance ayant fluctué entre 1,2 % et 1,5 % du produit intérieur brut, l’objectif pour 2015, confirmé par plusieurs études économiques, étant fixé à un taux supérieur à 2 %.
L’ambassadeur a ensuite évoqué la maîtrise des flux migratoires en provenance de son pays. Il a indiqué que diverses mesures, à la fois coercitives et d’information, avaient été prises de façon à réduire le nombre de ressortissants albanais qui déposent des demandes d’asile en France, qui avait connu un pic fin 2013/début 2014, avant de baisser actuellement. Il a noté qu’un grand nombre de ces demandes étaient motivées, souvent sous l’influence de réseaux de passeurs, par des raisons présentées comme liées à de prétendues persécutions, telles que la vendetta dans les régions rurales d’Albanie, mais qu’il s’agissait en réalité, dans l’immense majorité des cas, de motifs économiques. Il a regretté qu’il ne soit pas possible pour son ambassade d’obtenir des statistiques régulières de l’OFPRA. Il a également fait observer que la durée de traitement moyenne d’un dossier de demande d’asile était de dix-huit mois et que cette durée trop importante constituait une incitation à venir en France.
Pour ce qui concerne les relations bilatérales, l’ambassadeur a souligné le rôle de la francophonie, qui reste vivace en Albanie et qui a même tendance à progresser depuis une dizaine d’années : le français est la deuxième langue étrangère la plus enseignée dans le système scolaire et le nombre d’étudiants francophones augmente régulièrement. Il a également indiqué que le gouvernement albanais comptait en son sein une ministre ayant la double nationalité albanaise et française. L’ambassadeur a insisté sur la priorité donnée par son gouvernement d’attirer les investissements étrangers, français en particulier, en Albanie où il existe de véritables potentialités, par exemple dans le tourisme. Il a ainsi fait part de la forte progression du nombre de touristes français en Albanie, de la construction d’un hôtel Sofitel près de l’aéroport de Tirana et de l’ouverture récente d’une liaison aérienne directe entre Paris et Tirana, avec deux vols par semaine à partir de juin sur la compagnie Adria puis trois vols à partir de juillet sur la compagnie Transavia.
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- M. Xavier DUPRIEZ
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