À quelques semaines de la tenue de la 21ème Conférence des Parties (COP21) le 30 novembre 2015 à Paris, le groupe interparlementaire d’amitié France-Afrique de l’Ouest a organisé un colloque intitulé « Les défis de l’Afrique face au changement climatique » qui s’est déroulé au Palais du Luxembourg (Salle Monnerville) le 5 novembre 2015.

Le colloque a été ouvert par M. Gérard Larcher, Président du Sénat, qui a souligné l’engagement de l’Afrique dans la lutte contre les dérèglements climatiques. M. Jacques Legendre (LR, Nord), Président du groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest, a  pour sa part rappelé que les pays d’Afrique subsaharienne subissent de plein fouet les effets du changement climatique alors qu’ils ne sont que de faibles émetteurs de CO2. Mme Anne Paugam, Directrice générale de l’Agence française du Développement (AFD), a présenté les actions menées par l’AFD pour soutenir nos partenaires africains dans la recherche de nouveaux modèles de croissance.

Dans le cadre de la première table ronde consacrée aux défis liés à l’agriculture et à la gestion de la ressource forestière, Mme Jacqueline Marthe Sultan, Ministre de l’Agriculture de la République de Guinée, a pointé la vulnérabilité de son pays face à la montée des eaux. Alors que le gouvernement guinéen souhaite mettre en place un plan d'adaptation de sa population aux effets du changement climatique dont les coûts sont considérables, Mme Sultan a affirmé que la Guinée aurait besoin de l’aide des pays du Nord pour préserver son territoire.

M. Roland Portella, Président de la Coordination pour l’Afrique de demain, a rappelé, pour sa part, la nécessité de protéger les ressources forestières. En effet, 40 millions d'Africains vivent dans des zones de forêts et la part de la gestion des ressources forestières dans le PIB du continent, qui est actuellement de 6 %, pourrait passer à 15 % dans les prochaines années. M. Portella a donc appelé de ses vœux la mise en place de politiques de gestion qui concilieraient croissance économique et gestion durable des forêts. Abondant dans son sens, M. Jean-Luc François, chef de la division Agriculture, développement rural et biodiversité à l’AFD, a précisé que l’investissement dans l’agriculture et l’exploitation forestière n’étaient pas incompatibles avec la préservation de l’environnement.

La nécessité de se concentrer sur les pays les moins développés dans la lutte contre le réchauffement climatique a été soulignée par M. Yvon Collin (RDSE, Tarn-et-Garonne), récent auteur d'un rapport d'information réalisé avec Mme Fabienne Keller (LR, Bas-Rhin) intitulé  « Financements climats: n'oublions pas les pays les plus pauvres ».

La question des défis liés à l’énergie, notamment à son accès et à sa production, a été abordée dans le cadre d’une seconde table ronde. Son Excellence M. Mohamed Salem Ould Béchir, Ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines de la République islamique de Mauritanie, a annoncé que les pays africains parleraient d’une seule voix lors de la COP21, notamment pour dénoncer la fracture énergétique de plus en plus prégnante sur le continent en raison du réchauffement climatique. Selon lui, la Mauritanie est en train d'acquérir une indépendance énergétique durable grâce à l’exploitation des ressources locales et des énergies renouvelables ainsi qu'aux interconnexions avec les pays voisins. Les débats ont également porté sur l'urgence d'acheminer l’électricité en zones rurales, avec l’aide de micro-réseaux à énergies renouvelables, comme l’ont rappelé M. Gilles Vermot-Desroches, Directeur du développement durable de Schneider Electric, et M. Quentin Sauzay, chargé de mission auprès du Premier Ministre du Bénin.

En mettant en valeur une Afrique en pleine mutation et engagée dans la lutte contre le changement climatique, ce colloque a souligné qu’il n’existe pas de contradictions entre développement économique et protection de l’environnement. L’Afrique, par le biais d’actions en faveur du développement des énergies renouvelables, prouve sa détermination à s’adapter aux effets du changement climatique en proposant des modèles de croissance sobres en carbone.

M. Gérard Larcher, Président du Sénat, entouré de M. Legendre, Président du groupe d'amitié France-Afrique de l'Ouest, et des autres intervenants.

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