Ancien combattant de la guerre de 1914-1918, André Maroselli a vu sa conduite valeureuse sur le front récompensée par sept citations, la Croix de guerre et la Légion d'honneur. Bien qu'originaire de Corse, c'est en Haute-Saône, où il est venu s'établir, que commence sa carrière politique. Il est successivement conseiller municipal de Luxeuil-Les-Bains en 1927, ville dont il deviendra maire en 1929, conseiller général en 1931 et sénateur en 1936.
Parlementaire très actif, il s'intéresse surtout aux problèmes de défense nationale et à l'aviation. Mobilisé à sa demande en 1939, il est nommé lieutenant-colonel de réserve dans l'armée de l'air. A Vichy en juillet 1940, il adhère dans un premier temps au contre projet de révision des lois constitutionnelles déposé par les sénateurs anciens combattants.
S'il ne figure pas parmi les opposants du vote du 10 juillet, le gouvernement de Vichy s'accommode mal par la suite de son patriotisme intransigeant. 'André Maroselli fait l'objet de tracasseries administratives et doit attendre six mois l'autorisation lui permettant de regagner Luxeuil. En janvier 1941, un laissez-passer provisoire lui est enfin accordé, mais à peine arrivé, il se voit interdire l'accès de la mairie par les autorités allemandes. La Gestapo le place sous surveillance. Il repart discrètement pour Paris où il est arrêté le 14 janvier 1942 et incarcéré à Fresnes comme otage. Les Allemands l'accusent d'avoir espionné le camp d'aviation durant son bref séjour à Luxeuil et l'expulsent finalement en zone libre.
André Maroselli rejoint alors la Résistance en compagnie de son fils.
Il participe à la rédaction et à la distribution de journaux clandestins, change fréquemment de résidence et ne possède « au monde que deux valises et dix livres ». En octobre 1942, il est démis de son poste de maire de Luxeuil par le gouvernement de Vichy en raison de son « désintérêt » pour son mandat. Avec l'entrée des Allemands en zone sud, l'étau se resserre autour de lui. Sa sœur est arrêtée et incarcérée à Fresnes. André Maroselli décide alors de rejoindre à Londres le général de Gaulle.
En février 1943, il quitte la France en avion avec son fils. Premier sénateur à rejoindre les Forces françaises libres, il est nommé à la présidence du Comité central d'aide aux prisonniers et effectue, au cours de l'année 1944, plusieurs missions sur le continent américain, récoltant vivres et vêtements.
De retour à Luxeuil à la Libération, il retrouve ses mandats de maire et de conseiller général. Élu aux deux Assemblées constituantes, député en 1946, secrétaire d'État et ministre à plusieurs reprises, il revient au Palais du Luxembourg en 1952, sur la liste d'Union des Républicains, rattachée au parti Radical et Radical-socialiste.