Le constat de dysfonctionnements amène René Coty à soumettre quelques propositions à la Chambre, sans remettre en cause les grands principes constitutionnels. Il souhaite « épargner à notre pays ... cette instabilité ministérielle », « simplifier et moderniser les méthodes de travail», « mettre un terme à d'interminables discussions qui n'aboutissent pas ou qui aboutissent à des votes brusqués et à des lois bâclées ».


De 1930 à 1934, plusieurs textes ponctuent les étapes de sa réflexion. Il ne rencontre, cependant, chez les autres députés qu'une indifférence polie : « tant de critiques, tant de fois répétées ne semblent guère avoir engendré que d'assez vagues aspirations. Les projets positifs de réforme sont rares. » Aucun de ses textes ne sera discuté. Les manifestations de février 1934 et l'antiparlementarisme dont elles sont le reflet donnent à René Coty l'occasion de redéposer une proposition de résolution tendant à la nomination d'une commission chargée de préparer la réforme de l'Etat. Le texte est pour la première fois cosigné par 43 députés. L'exposé des motifs porte en exergue : « S'adapter ou disparaître - Le parlement est au carrefour ».

La proposition est adoptée le 15 mars 1934. Une commission de 44 membres est constituée. Elle choisit comme président Paul Marchandeau à une voix de majorité, jugeant René Coty trop réformateur. Cette commission fonctionnera jusqu'en 1936 date à laquelle Léon Blum mettra fin à ses travaux. De ses propositions ne sera retenue dans l'immédiat que la création d'un secrétariat général du gouvernement. Le vote des femmes et des militaires, la création d'un conseil supérieur de la magistrature et le renforcement de l'exécutif s'imposeront beaucoup plus tardivement.