Intervention de M. Gérard LARCHER,
Président du Sénat,
Cérémonie à l’occasion des 100 ans du Maillot Jaune
Jeudi 6 juin 2019
Monsieur le Président du groupe d’études sur les pratiques sportives et les grands événements sportifs, Cher Michel Savin,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Mes chers collègues,
Messieurs les Présidents de conseil départemental,
Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le Président d’Amaury Sport Organisation,
Monsieur le Directeur du Tour de France, Cher Christian Prudhomme,
Monsieur le Président d’honneur du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024, Cher Bernard Lapasset,
Monsieur Bernard Thévenet,
Mesdames, Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de vous accueillir, aujourd’hui dans les Salons de la Présidence du Sénat, à l’occasion des 100 ans du Maillot Jaune. Vous êtes nombreux à avoir répondu à l’invitation du Sénat et je vous en remercie.
Je voudrais saluer le Président du groupe d’études sur les pratiques sportives et les grands événements sportifs, M. Michel Savin, ainsi que M. Gilbert Bouchet, qui ont tous deux œuvré à la réussite de cette manifestation. Je remercie également les organisateurs du Tour de France pour leur implication qui nous permet de rendre hommage à un maillot de légende, porté par les héros d’un jour et les plus grands champions.
Le Tour de France est incontestablement un des évènements sportifs les plus populaires aujourd’hui dans notre pays et au-delà de nos frontières. Il a su fédérer autour de lui un public tout à la fois fidèle et renouvelé. C’est sans doute sa grande force. Il a su s’adapter pour conserver son pouvoir d’attraction sur les routes de France et d’ailleurs. De l’émotion, du spectacle, du suspense, du dépassement de soi, de la sueur et des larmes, des exploits, c’est incontestablement ce qui a contribué à cette légende.
Le siècle dernier avait deux ans lorsque se déroula le premier Tour de France, six étapes de quatre-cents kilomètres. Ce fut un triomphe. Sa naissance coïncide avec l’essor de la bicyclette et de la presse sportive. Aux origines du Tour, il y a l’histoire d’une rivalité commerciale entre deux hommes, entre deux quotidiens sportifs, dans une France divisée par l’affaire Dreyfus.
Rien ne distingue alors le premier du classement au sein du peloton. Ce n’est qu’au lendemain de la Guerre, en 1919, qu’est « inventé » le Maillot Jaune, une couleur distinctive et visible de loin, rappelant celle du papier sur lequel est imprimé le journal L’Auto. Ramener le Maillot Jaune sur les Champs-Élysées est désormais le rêve de tout grand champion cycliste.
La légende de la Grande Boucle est devenue indissociable de celle du Maillot Jaune. C’est avec beaucoup de fierté et de joie que le Sénat s’associe à la célébration de ce Centenaire en présence d’un double vainqueur du Tour de France, Bernard Thévenet, que je remercie d’être parmi nous. Votre première participation à l’épreuve est un coup de maître. Vous avez un peu plus de vingt ans, vous êtes inconnu du grand public, vous intégrez l’équipe Peugeot par un concours de circonstance, mais vous ne faites pas les choses à moitié : le 14 juillet 1970, entre Saint-Gaudens et La Mongie, au cœur des Pyrénées, vous distancez les idoles du moment, Cyrille Guimard, Luis Ocana et Eddy Merckx. Ce dernier déclare d’ailleurs : « pour un coureur de vingt-deux, ce n’est pas mal ! Il ira loin… ». Cinq ans plus tard, vous allez loin, vous êtes en jaune à l’arrivée sur les Champs-Élysées, devant celui qui est surnommé « le cannibale » ! Vous entrez dans la légende du Tour et l’histoire du cyclisme comme le « tombeur » d’Eddy Merckx. Vous renouvelez l’exploit de porter le Maillot Jaune deux ans plus tard.
Le Tour de France est aussi intimement lié aux territoires. Ce sont les villes étapes, les routes traversées, les paysages, les cols et sommets qui donnent tout son relief à cet événement sportif. C’est aussi cela qui fait notre attachement si singulier et si profond au Tour de France. Chaque année, le Tour offre une traversée de nos villes et villages, à la découverte d’un patrimoine paysager et culturel presque immuable. La fascination que continue d’exercer cette course à travers le temps ne peut se comprendre sans ce lien étroit qu’a tissé le monde du cyclisme avec les territoires de notre pays. Nous tous, sénatrices et sénateurs, représentants des collectivités territoriales, élus locaux, nous ne pouvons qu’y être sensibles.
Nous sommes tous des passionnés du Tour par nature.
Il est aussi des lieux que la Grande Boucle a transformés en mythes. Je pense à ces territoires de montagne exceptionnels que sont le Col du Galibier ou celui du Tourmalet. Ces ascensions appartiennent à la mythologie. C’est sur ces territoires alpins et pyrénéens que s’est en grande partie bâtie la légende du Tour. Je voudrais avoir une pensée émue pour notre ancien collègue, François Fortassin, qui présida l’Association des sénateurs amis du Tour de France, et qui sut faire de cette épreuve un instrument de promotion de ses chères Hautes-Pyrénées. Nous l’avons accompagné ensemble pour son ultime étape dans sa chère vallée de la Barousse.
Je forme le vœu que le Tour de France 2019 contribue à enrichir cette légende. Je vous remercie.
Seul le prononcé fait foi