Mercredi 14 février 2024, le Sénat a adopté à l'unanimité, en première lecture, la proposition de loi visant à conforter la filière cinématographique en France, présentée par Céline Boulay-Espéronnier, Sonia de La Provôté et Jérémy Bacchi.

La proposition de loi ainsi modifiée est transmise à l'Assemblée nationale.

Voir l'amendement adopté en séance publique

Pourquoi ce texte ?

En France en 2023, on dénombre 181 millions de spectateurs, avec une part de marché pour les films français de 40 %, ce qui est unique en Europe.

Conformément aux constats et recommandations du rapport d'information de Céline Boulay-Espéronnier, Sonia de la Provôté et de Jéremy Bacchi "Le cinéma contre-attaque : entre résilience et exception culturelle, un art majeur qui a de l'avenir", certaines évolutions du code du cinéma et de l'image animée (CCIA) sont nécessaires pour permettre à notre cinéma de s’adapter aux nouveaux modes de consommation des produits culturels tout en conservant un fort ancrage territorial. La proposition de loi vise ainsi à traduire les recommandations du rapport en matière législative.

Elle prévoit notamment un assouplissement de la procédure d’agrément de film par le Centre national du cinéma (CNC) et une disposition visant à encourager financièrement la fréquentation de salles. Elle vise également à s’assurer du respect de certains principes par les films soutenus par le CNC.

Assouplissement de la procédure d’agrément

Le texte assouplit l'encadrement des cartes d'accès illimitées dans les cinémas (actuellement conditionnées à un agrément systématique du CNC). L'agrément du président du CNC serait ainsi remplacé par un système plus souple.

En effet, les soutiens du CNC sont réservés aux films qui ont reçu un agrément du CNC, délivré par le président du CNC sur la base d’un examen au cas par cas.

L’ouverture de tarifs promotionnels aux exploitants

Les exploitants peuvent aujourd’hui uniquement proposer des promotions au guichet et pas en ligne. Face au développement de ce mode de consommation, le texte ouvre plus largement la possibilité d’instaurer des tarifs promotionnels sur le prix des billets en ligne.

Le conditionnement des bénéficies des aides du CNC au respects de règles salariales et environnementales.

Enfin, la proposition de loi conditionne le bénéfice des aides du CNC au respect par les producteurs de rémunérations minimales des auteurs et de critères environnementaux.

Revoir les précédents travaux du Sénat

Rapport d'information du 24 mai 2023 de Céline Boulay-Espéronnier, Sonia de la Provôté et de Jéremy Bacchi "Le cinéma contre-attaque : entre résilience et exception culturelle, un art majeur qui a de l'avenir"

  • La proposition de loi vise à mettre en œuvre les recommandations 9 et 10 du rapport d’information

"Les rapporteurs souhaitent donner aux exploitants plus de levier dans leur politique de mise en valeur du cinéma, en facilitant les opérations promotionnelles en ligne et en assouplissant la politique d’agrément des cartes illimitées."

  • Par ailleurs, il concrétise également les recommandations 11 et 12.

"Le cinéma doit être plus associé aux grandes politiques publiques, pour devenir un acteur culturel exemplaire. Ainsi la mission propose de conditionner les aides du CNC :

  • au respect d’obligations environnementales lors des tournages ;
  • au respect strict des règles de rémunération minimale des auteurs".

Les apports du Sénat

Mercredi 7 février 2024, la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport a adopté la proposition de loi ainsi que des amendements visant à :

  • conforter l’objectif d’une meilleure accessibilité des œuvres sur l’ensemble du territoire via des engagements de diffusion, afin d'éviter un cinéma à deux vitesses ;
  • renforcer le dispositif de lutte contre le piratage des œuvres, notamment cinématographiques.

Revoir l'examen en séance