" ENTREE DANS LA SOCIETE
DE L'INFORMATION "
AUDITIONS DU 20 NOVEMBRE 1996
MISSION COMMUNE D'INFORMATION SUR L'ENTRÉE DANS LA SOCIÉTÉ DE L'INFORMATION
Mercredi 20 novembre 1996: Présidence de M. Pierre Laffitte, président.
- La mission a procédé à l'audition de M. Pierre Faure, adjoint au directeur informatique de Dassault-Aviation, président de l'association française des utilisateurs d'Unix et des systèmes ouverts (AFUU) accompagné de M. Hervé Le Cornec et de Mme Anne-Marie Jonquière, membres de l'AFUU.
M. Pierre Faure a exprimé sa conviction que le vingtième siècle sera l'ère de l'information et que seuls les pays et les entreprises possédant une maîtrise complète des technologies de l'information seront en position d'innover, de conquérir de nouveaux marchés et de créer de nouveaux emplois. Or l'Europe et la France accusent un retard sensible dans ce domaine. Seule une véritable révolution culturelle dans le monde de l'entreprise, spécialement chez les dirigeants, dans le système éducatif et dans les foyers nous permettra de gagner la guère économique qui s'annonce.
C'est afin de contribuer au lancement de cette dynamique que l'AFUU organise en janvier prochain un colloque dont M. Pierre Faure a détaillé les objectifs, les thèmes envisagés, les partenariats obtenus, les publics visés, les intervenants pressentis.
Un échange de vues s'est ensuite engagé avec les membres de la mission.
A une question du président sur le changement des structures de pouvoirs au sein des entreprises consécutif à l'utilisation des systèmes d'information ouverts, M. Pierre Faure a répondu qu'il s'agissait en effet d'un problème essentiel, le pouvoir étant lié à la détention de l'information, désormais beaucoup plus partagée.
A une question du président sur l'expérience de Dassault-Aviation en termes de système d'information interne ainsi que sur les modifications de structure et sur les évolutions de rentabilité constatées, il a répondu que la substitution des technologies d'Internet à l'informatique " client-serveur " permettait une réduction importante des coûts de développement des produits, l'accès gratuit aux technologies des logiciels, et l'installation de " postes clients " légers. Il a aussi insisté sur les conséquences de l'utilisation des messageries électroniques sur le travail des dirigeants d'entreprise et sur la difficulté des chefs d'entreprise français à s'adapter à cette nouvelle logique.
Il a ensuite précisé au président Pierre Laffitte qui demandait où en était la mise en place d'un nouveau système de communication interne chez Dassault-Aviation qu'une migration vers l'ensemble de technologies ouvertes était en cours.
Il a ensuite estimé que les sociétés françaises de services en ingénierie informatique qui n'évolueraient pas vers ces technologies disparaîtraient à terme et a évoqué la conversion du PMU et de la Redoute aux technologies Internet.
A une remarque du président Pierre Laffitte sur l'absence d'évolution du Minitel, M. Pierre Faure a répondu qu'aucun offreur français de services télématiques ne pourrait concurrencer les opérateurs américains et britanniques lors de l'ouverture du marché en 1998 et qu'il n'avait pas, jusqu'à présent, constaté une migration des prestataires français de services vers le Web.
Il a enfin admis, avec M. Alain Joyandet, rapporteur, la nécessité d'une démarche très pédagogique pour faciliter la prise de conscience de ces problèmes par les chefs d'entreprise et par le monde politique.