Renforcer la relation franco-turque afin d'agir conjointement pour la paix
Une délégation de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées composée de Christian Cambon, Olivier Cigolotti, Nicole Duranton, Sylvie Goy-Chavent et Jean-Marc Vayssouze-Faure s’est rendue en Turquie du 8 au 12 octobre 2024.
Elle a débuté son déplacement à Izmir afin de visiter le détachement français du commandement terrestre (LANDCOM) de l’OTAN et échanger avec les autorités locales, avant de rejoindre Ankara où elle a eu des échanges avec des responsables ministériels et parlementaires.
Pourquoi ce contrôle ?
Ce déplacement répondait à une volonté partagée de renouer un dialogue de haut niveau alors que les sujets de désaccord se sont accumulés ces dernières années. Il a été l’occasion, pour les deux parties, de réaffirmer l’importance de leur relation, sans nier les difficultés qui ont été rappelées, en particulier lors des échanges menés à la Grande Assemblée nationale de Turquie.
Au-delà de ces différences connues et assumées, le dialogue a permis aux sénateurs de mieux évaluer la position ambivalente de la Turquie. Située à la fois au Proche-Orient et en Europe, désireuse de renforcer ses liens avec l’Union européenne tout en poursuivant une voie propre dans le monde musulman, héritière du projet modernisateur et laïc de Mustapha Kemal Atatürk, mais aussi profondément transformée par le projet politique mis en œuvre par le président Erdogan, médiatrice dans les conflits qui l’entourent mais également soutien de certains belligérants dans le Caucase et en Syrie, la Turquie exerce un rôle régional unique.
Quels constats et recommandations ?
Les membres de la délégation sénatoriale considèrent que le renforcement du rôle du LANDCOM au sein de l'OTAN à Izmir justifie pleinement de faire monter en puissance le contingent français en portant un soin particulier aux conditions de séjour des familles pour renforcer l’attractivité de la mission, en veillant à pourvoir l’ensemble des postes attribués à notre pays et en envisageant l’affectation d’officiers généraux afin d’exercer une influence plus conforme à notre poids dans l’Alliance.
Ils considèrent que de nouveaux partenariats pourraient être recherchés entre l’Union européenne et la Turquie à la fois sur la politique de visas pour encourager les échanges d’étudiants et de professionnels qualifiés, la gestion des flux migratoires avec une reconduction des aides européennes et le développement de grands programmes de coopération notamment dans les domaines des infrastructures locales (assainissement, transports collectifs), de la défense et du spatial. Concernant la relation franco-turque, ils souhaitent qu'une nouvelle dynamique permette de relancer les partenariats économiques, culturels, éducatifs et militaires.
Ils ont également réaffirmé l’importance des établissements d’enseignement français pour l’avenir du dialogue franco-turc et leur souhait qu’un accord puisse être trouvé afin de préserver l’accès le plus large possible à cet enseignement qui a toujours contribué activement à travers ses alumni au renforcement des relations entre les deux pays.
Ils ont, enfin, estimé que la France et la Turquie partageaient un intérêt commun pour la stabilité dans le Caucase et au Moyen-Orient et que des actions conjointes pourraient permettre à la fois de contribuer activement à la paix tout en renforçant la relation bilatérale.