La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a lancé en 2024 une mission d'information sur l'attractivité des armées, dont les deux rapporteures sont Mmes Vivette Lopez et Marie-Arlette Carlotti. Ses conclusions ont été adoptées par la commission le 16 octobre.
 

L'Essentiel

Le rapport

Pourquoi ce contrôle ?

Le déficit d’attractivité des armées, attesté par les difficultés de recrutement et par la difficulté à fidéliser le personnel en place, est un obstacle à la bonne application de la loi de programmation militaire pour les années 2024-2030, qui a fixé un calendrier d’augmentation des effectifs relativement ambitieux pour tenir compte de l'impératif adressé par le contexte géopolitique aux pays européens de maintenir sur leur sol des capacités de défense suffisantes.

La mission s'est attachée à examiner les moyens de garantir à nos forces l'épaisseur voulue, en questionnant non seulement les efforts d'amélioration par le ministère des armées de la gestion de ses ressources humaines, mais aussi la nature du lien armée-Nation, la compatibilité du métier des armes avec les aspirations des jeunes générations, et les moyens de mieux diffuser l'esprit de défense dans la société.

Quels constats et recommandations ?

À l’issue de leurs travaux, les rapporteures souhaitent encourager le ministère des armées à poursuivre les efforts de fidélisation déjà déployés et attirer l'attention sur les moyens de resserrer le lien entre l'armée et la société. Elles formulent ainsi une douzaine de recommandations, parmi lesquelles :

- respecter le calendrier de la refonte des grilles indiciaires des militaires et évaluer rapidement les effets de la NPRM ;

- réduire au strict nécessaire opérationnel les obligations de mobilité géographique, et offrir aux familles un service complet de conciergerie et d’aide aux démarches ;

- banaliser la présence militaire dans la société en normalisant le port de l’uniforme dans l’espace public, en encourageant l’expression publique des officiers sur les questions stratégiques, et en soutenant la recherche sur ces questions ;

- faire de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles une priorité, en réfléchissant à décentrer la cellule Thémis du ministère voire en la fondant dans un organe à statut ad hoc ;

- réinventer le parcours de citoyenneté et réinterroger les modalités du SNU, en rénovant profondément la journée défense citoyenneté, sans s’interdire de la faire contribuer au recrutement ;

- soutenir le développement des réserves opérationnelle et citoyenne, en sanctuarisant les moyens budgétaires de la réserve opérationnelle, et en développant la réserve citoyenne ;

- démocratiser la décision d’emploi de l’outil militaire, afin de conserver aux armées un soutien populaire à leur action, en renforçant le rôle du Parlement dans la définition des priorités stratégiques, et son contrôle sur l’envoi de troupes à l’étranger.