- Appartenance politique :
- Membre du Groupe socialiste
- État civil :
- Né le 22 décembre 1915
Décédé le 25 février 2010 - Profession :
- Contrôleur d'Etat
- Département :
- Gers
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
TOURNAN (Henri)
Né le 22 décembre 1915 à Paris
Décédé le 25 février 2010 à Montadet (Gers)
Sénateur du Gers de 1962 à 1980
Fils d'Isidore Tournan, ancien sénateur, Henri Tournan suit ses études au lycée Buffon et à la faculté de droit de Paris. Docteur en droit, diplômé de l'Ecole libre des sciences politiques, il devient rédacteur à l'administration centrale des finances en 1941, puis administrateur civil en 1946, et chargé de mission au cabinet de Paul Ramadier, alors ministre des affaires économiques et financières, en 1956-1957. Il exerce ensuite les fonctions de contrôleur d'État auprès de la mission de contrôle économique et financier des Charbonnages de France.
En parrallèle de son activité professionnelle, il s'investit dans la vie politique locale en qualité de conseiller général du canton de Lombez (de 1945 à 1949, puis de 1973 à 1985), et de maire Montadet (de 1947 à 1983). Adhérant au parti socialiste, il s'impose rapidement comme l'un des principaux animateurs de la section locale avant d'y exercer les responsabilités de premier secrétaire fédéral.
Henri Tournan est élu sénateur socialiste du Gers le 23 septembre 1962. Réélu en décembre 1971, il voit son ancrage politique local remis en cause par sa défaite aux élections sénatoriales de septembre 1980. Victime des divisions internes de la gauche causées par la mise en place du programme commun au parti socialiste et au parti communiste, il est en effet devancé au second tour de scrutin par Abel Sempé, sénateur sortant socialiste dissident, et Marc Castex, maire divers droite de Vic-Fezensac. Privée de siège depuis 1948, la droite locale est ainsi de nouveau représentée à la Haute assemblée.
Durant ses dix-huit années de mandat au Sénat, Henri Tournan siège à la commission des affaires économiques et du plan de 1962 à 1968, puis à celle des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation dont il est nommé vice-président entre 1974 et 1980. Son rapport sur le projet de loi portant approbation de l'accord de commerce franco-japonais signé à Paris le 14 mai 1963 lui vaut des commentaires élogieux. Ses interventions en séance publique portent sur des sujets variés, qu'il s'agisse de la fixation des tarifs douaniers, du régime bancaire ou encore de la politique du logement et de l'urbanisme.
Membre de la commission d'enquête parlementaire sur les conditions techniques, économiques et financières de conception, construction, aménagement et gestion des abattoirs et du marché d'intérêt national de Paris-La Villette (1970), il exerce également les fonctions de président de la commission spéciale chargée de vérifier et d'apurer les comptes du Sénat de 1974 à 1980. Le Sénat le désigne pour le représenter à la commission centrale de classement des débits de tabac de 1977 à 1980. C'est toutefois en qualité de rapporteur spécial de la commission des finances qu'il se montre le plus entreprenant. Il profite en effet de la tribune que lui offre cette fonction pour effectuer, au nom du groupe socialiste, de fréquentes et vigoureuses interventions, lors des discussions budgétaires. À l'occasion de la discussion générale sur le projet de loi de finances rectificative pour 1977, il dénonce ainsi la dégradation de la situation économique en France. Il met en cause le plan Barre qui, selon lui, n'atteint pas les résultats escomptés en matière de lutte contre le chômage et contre l'inflation, mais provoque une stagnation du pouvoir d'achat néfaste aux catégories sociales les plus défavorisées. Il préconise à l'inverse une politique économique fondée sur le programme commun de la gauche, dont les principales caractéristiques sont les suivantes : nationalisations, planification démocratique dans le cadre de l'économie de marché, réforme fiscale. Ancré dans cette logique, il vote régulièrement contre le budget présenté par le Gouvernement.
Cependant, au-delà des clivages partisans, il exprime sa volonté d'accompagner l'évolution des moeurs de la société française par son soutien à plusieurs mesures sociales emblématiques des années 1960-1970 : il vote ainsi la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965), la loi Neuwirth sur la régulation des naissances (1967), la loi fixant la majorité à 18 ans (1974), la loi Veil sur l'interruption volontaire de grossesse (1975), et la loi sur la réforme du divorce (1975). Mais il est hostile à la politique d'aménagement du territoire menée durant cette période qui, selon lui, marginalise les zones à dominante rurale. Il se prononce donc contre la loi portant création des régions en 1972. Néanmoins, il s'intéresse de près aux problèmes agricoles et à leurs répercutions locales. Ses fréquentes questions au ministre de l'agriculture sur l'électrification des campagnes ou sur les garanties accordées en cas de calamités agricoles en sont l'illustration. Son intervention du 16 février 1966 exprime avec force son attachement à son territoire et à son image. À cette occasion, il s'adresse avec véhémence au secrétaire d'État à l'information au sujet de la diffusion d'une émission télévisée présentant le vote hostile au général de Gaulle des habitants du Gers, lors de l'élection présidentielle de 1965, comme un signe du sous-développement économique de ce département.
Henri Tournan demeure maire de Montadet jusqu'en 1983, puis il se retire de la vie politique. L'année suivante, il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur.
Il s'éteint à l'âge de 94 ans.
Elu le 23 septembre 1962
Réélu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 1er octobre 1980 (non réélu)
Vice-Président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des
comptes économiques de la Nation
Membre du Groupe socialiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Henri TOURNAN
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