- Appartenance politique :
- Membre du Groupe Communiste
- État civil :
- Né le 17 novembre 1903
Décédé le 17 avril 1986 - Profession :
- Comptable
- Département :
- Paris
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
GUYOT (Raymond)
Né le 17 novembre 1903 à Auxerre (Yonne)
Décédé le 17 avril 1986 à Paris
Sénateur de la Seine de 1959 à 1968
Sénateur de Paris de 1968 à 1977
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV p. 294).
Elu au Sénat le 26 avril 1959, Raymond Guyot perpétue son engagement politique au niveau national après avoir été battu aux élections législatives du 30 novembre 1958. Dès le début de son mandat, il adhère au groupe communiste du Sénat et est nommé membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Il y siège jusqu'en 1971.
Pendant la guerre d'Algérie, alors que son fils Pierre est emprisonné pour son refus de participer au conflit, il s'implique dans un travail de soutien au contingent militaire français. En 1959, il demande la levée des punitions disciplinaires et une réduction de peines pour les soldats condamnés par les tribunaux militaires. Le 3 février 1960, il vote contre le projet de loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. A l'occasion du 14 juillet, il réclame l'amnistie pour toutes les sanctions réglementaires, la remise en liberté des militaires emprisonnés, ainsi que la démobilisation des jeunes soldats condamnés ayant effectué un temps supérieur à celui de leur classe. Cet intérêt soutenu pour l'amélioration des conditions de vie des combattants s'exprime à nouveau lors de la séance des questions au Gouvernment du 4 mai 1961, où il n'hésite pas à interpeler le Premier ministre. Ce jour-là, il propose de satisfaire aux revendications exprimées par les appelés en demandant une augmentation du prêt accordé aux soldats, une revalorisation de l'allocation alimentaire par jour et par homme, la gratuité des transports et l'abrogation des mesures portant atteinte aux droits civiques des militaires. Enfin, le 5 mars 1962, une demande sur les circonstances tragiques de la mort d'un jeune parachutiste du 18e REP est adressée au ministre des Armées.
Les travaux parlementaires de Raymond Guyot n'éclipsent cependant pas un militantisme actif au sein du Parti communiste français, en raison de sa qualité de membre du comité central (depuis 1937) et du bureau politique (1945-1972). Lors de la préparation de la conférence des partis communistes capitalistes d'Europe, il critique sévèrement l'instauration d'un régime présidentiel en France et ses risques de dérive vers une dictature personnelle. S'il attache une rigueur particulière aux questions politiques nationales, il se distingue surtout par ses prises de position au plan international dans la mesure où il est responsable, depuis 1956, de la section de politique extérieure au bureau politique du Parti communiste. En ce sens, il participe à la dénonciation des régimes instaurés en Grèce, en Espagne et au Portugal, et s'associe aux campagnes de solidarité en faveur de dirigeants communistes emprisonnés comme le portugais Alvaro Cunhal ou le grec Manolis Glézos. Par son engagement politique, il se positionne comme un ardent défenseur de la démocratie et des libertés publiques et individuelles. Pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes à ses convictions, il multiplie les articles de journaux et les prises de parole lors des réunions du Parti communiste.
Le 11 mai 1965, il vote pour le projet de loi portant réforme des régimes matrimoniaux. En 1967, il se prononce en faveur de la loi dite Neuwirth relative à la régulation des naissances.
Le 22 septembre 1968, Raymond Guyot devient sénateur de Paris, sa liste obtenant 825 voix sur 2847 suffrages exprimés. Dans un article de l'Humanité, publié le 27 mars 1970, il s'oppose au caractère autoritaire du pouvoir qui s'inscrit, selon lui, dans « une lutte contre toutes les couches sociales ». Au cours de son allocution pour le congrès du Parti communiste, il fustige également « le glissement vers l'armée de métier » et souligne le danger que représente une telle initiative sur les libertés publiques et individuelles. Soucieux de préserver l'intégrité de l'institution militaire, il préconise alors de renouveler son organisation par la mise en place d'une conscription à court terme (douze mois) et par l'amélioration des conditions matérielles et statutaires du soldat, des sous-officiers et des officiers.
En 1972, Raymond Guyot appelle à une solidarité active en faveur du peuple vietnamien et quitte, à sa demande, le bureau politique du Parti communiste. Durant cette période, il participe aux discussions sur les charges imposées par l'arme atomique à la Nation, et les difficultés rencontrées par les questions nucléaires au plan international. Enfin, il vote contre le projet de loi portant création et organisation des régions.
Il poursuit son activité parlementaire en devenant membre de la commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi autorisant la ratification de la convention relative à la création de l'Institut universitaire européen. Il est ensuite nommé membre suppléant de la commission mixte paritaire chargée d'examiner le projet de loi modifiant certaines dispositions du Code du service national.
En septembre 1973, à l'occasion de son soixante-dix-septième anniversaire, un décret du présidium du Soviet suprême de l'U.R.S.S lui décerne l'acte de l'Amitié des peuples pour récompenser son action dans la consolidation de la paix et de l'amitié entre les peuples soviétiques et français. La même année, il s'abstient de voter la loi dite Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat.
Par la suite, il prend part aux débats relatifs aux menaces qui pèsent sur les exploitants agricoles du Larzac. Le 28 juin 1974, il vote en faveur de la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité. Lors de la séance du 14 décembre 1974, il vote pour la loi dite « Veil » relative à l'interruption volontaire de grossesse.
En 1975, il défend une proposition de loi visant à instaurer un statut démocratique du soldat, et intervient sur le projet de création du statut d'objecteur de conscience. Le 18 juin 1975, il vote pour la loi portant réforme du divorce. Enfin, il participe à un projet de loi relatif à l'élection des représentants à l'assemblée des communautés européennes, mais son amendement, visant à garantir l'inaliénabilité de la souveraineté nationale de quelque organisation que ce soit, est rejeté.
Son mandat prend fin le 2 octobre 1977, Raymond Guyot ne se représentant pas.
Le jour de sa disparition, le 17 avril 1986, Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, déclare dans un article de l'Humanité : « je suis douloureusement frappé par la terrible nouvelle. Raymond a été pour moi le camarade clairvoyant, le frère généreux ».
Elu le 28 avril 1959 (Seine)
Réélu le 22 septembre 1968 (Paris)
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)
Membre du Groupe Communiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Raymond GUYOT
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