BENCHERIF Mouaouia

Ve République

BENCHERIF (Mouaouia)

Né le 1^er janvier 1902 à Djelfa (Algérie)

Décédé le 23 décembre 1982 à Djelfa

Sénateur d'Orléansville-Médéa de 1959 à 1962

Mouaouia Bencherif voit le jour le 1^er janvier 1902 à Djelfa, dans les monts Ouled Naïd, en Algérie. Membre d'une famille influente de l'arrondissement de Djelfa qui a fourni plusieurs caïds, aghas et bachaghas, il possède une grande exploitation agricole.

Il s'engage aussi dans la vie publique. Gaulliste, il est élu maire de la commune des Oueld El Ghouini lors des élections municipales du 19 avril 1959. Il se porte candidat aux élections sénatoriales organisées en Algérie le 31 mai 1959, dans la circonscription d'Orléansville-Médéa et figure en deuxième position sur la « liste républicaine pour une vraie fraternité » conduite par René Montaldo, maire de Teniet-El-Haad. Cette liste appelle à soutenir l'action du général de Gaulle : « Nous voulons l'aider d'une manière constructive et sans équivoque à redonner à cette contrée, dans la paix retrouvée, son ancienne joie de vivre¹ ». Son programme consiste en trois points : « 1°) Une seule patrie : la France ; 2°) Une seule politique : la fraternité ; 3°) Un seul moyen : l'application rigoureuse du plan de Constantine². »

Cette liste, en réunissant 313 des 859 suffrages exprimés au premier tour, devance notamment la liste « Union et fraternité » présentée par l'Union pour la nouvelle République et conduite par le maire d'Affreville, Antoine Muller, (267 voix) ainsi que la liste « d'Unité française » dirigée par le maire de Tenès, Camille Bortolotti, (161 voix). Au second tour, la liste de R. Montaldo l'emporte avec 445 des 793 suffrages exprimés contre 348 voix pour la liste formée par la fusion de celles d'A. Muller et C. Bortolotti. Elle obtient les quatre sièges à pourvoir dans le département. M. Bencherif est élu sénateur d'Orléansville-Médéa.

Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique et siège à la commission des affaires culturelles d'octobre 1959 à juillet 1962.

Il n'intervient pas en séance publique au cours de son mandat sénatorial. Il vote le 3 février 1960 en faveur de la loi autorisant le Gouvernement à prendre, en application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Puis, le 13 décembre suivant, prend part avec les autres sénateurs musulmans d'Algérie au dépôt d'une proposition de résolution tendant à la désignation d'une commission d'enquête chargée d'enquêter sur les événements survenus en Algérie du 9 au 12 décembre 1960 qui ont entraîné la mort de nombreux musulmans.

Son mandat de sénateur d'Orléansville-Médéa prend fin le 4 juillet 1962, en application de l'ordonnance adoptée la veille à la suite de l'indépendance de l'Algérie. M. Bencherif choisit cependant de conserver la nationalité française.

Il s'éteint le 23 décembre 1982 âgé de quatre-vingts ans, dans sa commune natale de Djelfa. Il était commandeur de la Légion d'honneur, chevalier du Mérite agricole et officier du Nichan Iftikhar.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.