État civil :
Né le 20 août 1892
Décédé le 17 mai 1983

Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961

Sénat de la République francaise

Aucun groupe

Membre de la commission des transports et télécommunications

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

PRETRE (Henri)

Né le 20 août 1892 à Vregille (Haute-Saône)

Décédé le 17 mai 1983 à Vregille (Haute-Saône)

Sénateur de la Haute-Saône en 1958

Issu d'une modeste famille d'agriculteurs franc-comtois, Henri Prêtre devient exploitant agricole, tout en rêvant d'aviation. Dès 1912, il s'engage dans l'armée. De 1914 à 1916, il combat dans les tranchées avant d'être hospitalisé, atteint de typhoïde. C'est alors qu'il décide de s'inscrire comme élève-pilote dans l'aviation militaire. Il intègre l'escadrille des Cicognes, au sein de laquelle il se distingue par son adresse et son courage. Le 14 juillet 1918, il est nommé sous-lieutenant et reçoit la Légion d'honneur en octobre. Il obtiendra également, entre autres décorations, la croix de guerre 1914-1918 et la croix de l'Yser.

En 1922, il entre au conseil municipal de sa ville natale, dont il devient maire en 1949. En 1958, il est élu conseiller général du canton de Marnay.

Le 8 juin suivant, il est élu sénateur de la Haute-Saône. Il adhère alors au groupe des républicains indépendants du Conseil de la République.

Ve République

PRÊTRE (Henri, Adolphe)

Né le 20 août 1892 à Vregille (Haute-Saône)

Décédé le 17 mai 1983 à Vregille (Haute-Saône)

Sénateur de la Haute-Saône de 1958 à 1977

Elu sénateur de la Haute-Saône le 8 juin 1958, Henri Prêtre sollicite le renouvellement de son mandat parlementaire lors du scrutin du 26 avril 1959. Il figure en 2e position sur la liste d'« Union républicaine et paysanne » qu'emmène Marcellin Carraud. 443 grands électeurs sur 875 se prononcent en faveur d'Henri Prêtre dès le premier tour de scrutin, assurant sa réélection. Marcellin Carraud est en revanche battu au second tour par l'ancien ministre André Maroselli, maire de Luxeuil-les-Bains.

Inscrit au groupe des Républicains indépendants, Henri Prêtre siège à la commission des affaires économiques et du Plan jusqu'en 1977. Rapporteur pour avis du projet de loi sur la lutte contre l'alcoolisme au printemps 1960, il estime que celle-ci passe par l'organisation d'« une véritable campagne éducative ». Il évoque ensuite la question des bouilleurs de cru et rappelle que la loi du 11 juillet 1953 n'a reconnu cette qualité « qu'aux personnes assujetties au régime des prestations familiales agricoles et pour lesquelles la profession agricole constitue la profession principale ». Cette loi, qui « laissait subsister des droits acquis au profit de toutes les personnes qui avaient bénéficié de la qualité de bouilleur de cru au cours d'une des trois campagnes précédentes », a toutefois été interprétée restrictivement par un décret du 13 novembre 1954. Le sénateur de la Haute-Saône en espère l'abrogation et annonce que la commission des affaires économiques a donné un avis favorable au texte soumis au Sénat (séance publique du 3 mai 1960). Le 21 juillet 1960, l'examen du projet autorisant le Gouvernement à légiférer par ordonnances pour « lutter contre certains fléaux sociaux » lui permet d'évoquer à nouveau le sujet des bouilleurs de cru. Il invite ses collègues à faire confiance au Gouvernement pour abroger les dispositions les plus restrictives du décret du 13 novembre 1954, qu'il désigne comme le « décret Mendès France ».

Ancien membre de l'escadrille des « Cigognes », où il combattit aux côtés de Guynemer et de Fonck pendant la Première guerre mondiale, Henri Prêtre reste passionné d'aviation et accorde un intérêt particulier aux textes qui abordent ce sujet dans les années 1960. Le 19 juin 1962, il prend ainsi la parole dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg en qualité de rapporteur d'un projet de loi portant amendement des dispositions de la Convention sur l'aviation civile internationale. Il se montre un défenseur fidèle des intérêts des anciens combattants à la Chambre haute et plaide par exemple pour que tous ceux des « poilus » de 1914-1918 qui « possèdent quatre ou cinq titres de guerre et ont été médaillés militaires devant l'ennemi ou peu après leur démobilisation » soient décorés de la Légion d'honneur (9 février 1963). Le 26 novembre 1964, il juge à nouveau « illogique » que des textes « en date des 26 novembre et 1er décembre 1962 » aient diminué les contingents de décorations, y compris à titre militaire. Il observe que, s'il faut cinq titre de guerre pour prétendre à la Légion d'honneur, « bon nombre d'anciens combattants réalisant un tel palmarès se voient refuser leur dossier de proposition à cause du trop faible contingent », y compris des anciens combattants de la Première guerre mondiale. Il demande que le Gouvernement ouvre « un large contingent de médailles et de croix de la Légion d'honneur » afin de « reconnaître les mérites de ces braves ».

Le sénateur de la Haute-Saône est également considéré comme un spécialiste des problèmes de l'« enfance inadaptée » : cette expression est utilisée dans les années 1960 à propos des jeunes handicapés. La discussion du projet de loi instituant une prestation familiale d'éducation spécialisée pour les mineurs infirmes lui permet d'interpeler le Gouvernement sur la situation « des handicapés physiques qui ont plus de vingt ans et ne fréquentent plus les établissements scolaires ». « Abandonnés par les caisses d'assurance maladie obligatoire », ces jeunes ne pourront « bénéficier des avantages qui vont être attribués » par la loi, ce qu'Henri Prêtre semble regretter (séance publique du 18 juillet 1963). Il accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement Debré pour ramener l'ordre en Algérie au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960), ne prend pas part au vote sur la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965) et s'oppose à la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967).

Réélu maire de Vregille et conseiller général de Marnay, l'ancien compagnon de Guynemer se porte candidat aux élections sénatoriales du 23 septembre 1968 dans la Haute-Saône. Son âge avancé - 76 ans - ne dissuade pas une majorité de grands électeurs (472 sur 857) de lui accorder leur confiance dès le premier tour. L'ancien suppléant d'Henri Prêtre, Michel Miroudot, maire de Villersexel, est également élu sénateur et bat le sortant André Maroselli.

L'élu franc-comtois participe à la discussion du projet de loi relatif à la commercialisation des vins à appellation d'origine contrôlée « Alsace » ou « vin d'Alsace » le 30 juin 1972, mais semble moins présent au Sénat dans les années 1970. Doyen d'âge de la Chambre haute, il en préside les travaux lors de l'ouverture de la première session ordinaire pour 1974-1975 et prononce l'allocution d'usage en cette occasion le 2 octobre 1974. Le président du Sénat Alain Poher s'est en effet blessé en descendant de la tribune peu avant. Henri Prêtre déclare alors que les élus de la Nation doivent « la vérité aux Français » sur la situation du pays au lendemain du premier choc pétrolier.

La dernière intervention du sénateur de la Haute-Saône en séance publique se situe lors du débat sur le budget des Anciens combattants pour 1976. Il regrette l'insuffisance de l'augmentation de la retraite du combattant et demande à nouveau au Gouvernement de faire preuve de libéralisme en matière d'attribution de la Légion d'honneur aux anciens combattants de 1914-1918 (séance du 8 décembre 1975). Il soutient la création des régions (29 juin 1972) comme l'abaissement de l'âge de la majorité à 18 ans (28 juin 1974), mais vote contre la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974) et s'abstient sur la question du divorce par consentement mutuel (18 juin 1975).

Henri Prêtre, qui a abandonné ses mandats de conseiller général de Marnay et de maire de Vregille peu auparavant, ne se représente pas aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977. Il est promu au grade de commandeur de l'Ordre du mérite en décembre 1980 et décède deux ans et demi plus tard, à l'âge de 90 ans. La presse régionale salue en lui « un homme de bien » dont l'action publique a été soutenue par une foi fervente.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr