- État civil :
- Né le 1er janvier 1900
Décédé le 19 août 1994
Ancien sénateur de la Communauté
Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961
Sénat de la République francaise
Groupe de l'union pour la Communauté
Membre de la commission des affaires économiques
Ve République
MERRED (Ali)
Né le 1er janvier 1900 à Laghouat (Algérie)
Décédé le 19 août 1994 à Tanger (Maroc)
Sénateur des Oasis de 1959 à 1962
Ali Merred voit le jour le 1er janvier 1900 à Laghouat, sur les contreforts de l'Atlas saharien. Après avoir obtenu le brevet élémentaire, il s'engage dans l'armée. Il combat durant la Première Guerre mondiale puis lors de la guerre du Rif au sein du premier régiment de tirailleurs algériens. Admis à la retraite avec le grade de lieutenant-colonel, il est titulaire de la Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieure et officier du Nichan Iftikhar.
Après la Seconde Guerre mondiale, il s'engage en politique. Adjoint civil de la commune mixte de Laghouat de 1947 à 1953, puis, en 1957, désigné membre de la commission administrative du département des Oasis et de la Haute Commission de l'Organisation commune des régions sahariennes. En 1958, il est élu premier vice-président de cette collectivité créée par la loi du 10 janvier 1957.
Candidat malheureux à Laghouat lors des élections municipales de mars 1959, il se présente aux élections sénatoriales du 24 mai suivant dans le département des Oasis. Au premier tour, il obtient 196 des 576 suffrages exprimés contre 211 pour le maire de M'Raier Masrali Gana et 169 pour Kadda Hamida qui l'avait battu au scrutin municipal à Laghouat. Au second tour, à la suite du désistement en sa faveur de K. Hamida, A. Merred est élu sénateur des Oasis : il remporte 325 des 576 suffrages exprimés contre 251 voix à M. Gana. Il est aussi sénateur de la Communauté de 1959 à 1961.
Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de l'Union pour la nouvelle République. L'ancien officier d'active siège au sein de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.
À deux reprises, au cours de son mandat sénatorial, il intervient longuement en séance publique pour défendre les populations sahariennes dont il est le représentant et pour évoquer les retombées de l'exploitation pétrolière. Le 12 décembre 1959, lors de la discussion du premier budget du Sahara, il plaide pour que ces populations, au « niveau de vie très bas », soient « associées à la transformation économique et sociale » 1 des régions sahariennes. Il appelle l'Organisation commune des régions sahariennes à se préoccuper des habitants après avoir d'abord consacré l'essentiel de son effort financier à la mise en place d'infrastructures nécessaires aux activités des compagnies pétrolières. A. Merred évoque également l'incompréhension des nomades des terres de transhumance face à l'interdiction du pacage de leurs troupeaux dans les zones de recherches pétrolières, une mesure qui : « bouleverse leur vie traditionnelle. »2
L'année suivante, le 25 novembre 1960, le sénateur des Oasis prend également la parole à l'occasion de la discussion du budget du Sahara. Il interpelle le ministre chargé de cette région, Robert Lecourt, à propos des difficultés des fonctionnaires qui y sont en exercice ainsi que de celles des transporteurs routiers. A. Merred élargit son propos, rappelant « qu'au Sahara il n'y a pas seulement du pétrole et du sable » mais « aussi des hommes » 3. À ses yeux, les habitants des départements des Oasis et de la Saoura « ont un droit évident et indiscutable à bénéficier du profond bouleversement économique et social qui est en train de se produire au Sahara » 4, du fait de l'exploitation pétrolière.
Il vote par ailleurs, le 3 février 1960, la loi autorisant le Gouvernement à prendre, en application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie.
Son mandat de sénateur prend fin le 4 juillet 1962, en application de l'ordonnance adoptée la veille à la suite de l'indépendance de l'Algérie. Il s'éteint le 19 août 1994, à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans, à Tanger, au Maroc, où il s'était établi. Il était commandeur de la Légion d'honneur.
1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 12 décembre 1959, p. 1762.
2 : Ibid.
3 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 25 novembre 1960, p. 1972.
4 : Ibid.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.
Page mise à jour le
Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr