- État civil :
- Né le 5 avril 1888
Décédé le 9 mars 1966
Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961
Sénat de la République francaise
Groupe de l'Alliance pour l'unité de la Communauté et Gauche démocratique
Membre de la commission des transports et télécommunications
Membre de l'Assemblée de l'Union française
1940-1958 (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1889-1940
DELPUECH (VINCENT), né le 5 avril 1888 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), mort le 9 mars 1966 à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1938 à 1945.
Sénateur des Bouches-du-Rhône depuis 1955.
M. Vincent Delpuech a vu le jour dans ce département des Bouches-du-Rhône dont il fut et est encore le représentant écouté au Sénat : à Port-de-Bouc le 5 avril 1888. Sa famille maternelle était d'origine languedocienne, son père un pur provençal, né à Marseille, en 1847. Après ses études primaires, le petit Vincent fréquenta quelque temps les écoles primaires supérieures de la grande cité phocéenne, mais sa vraie vocation n'est pas la chasse aux parchemins ; il donne toute sa pensée aux affaires publiques, à ces controverses locales, à ces débats d'idées à quoi Marseille s'entend à donner un tour si vif. Dès 1913, il est sur le pied de devenir un homme politique. Un député de Marseille, Frédéric Chevillon, qui va mourir bientôt au champ d'honneur, a remarqué la vivacité du jeune Vincent Delpuech, et en fait cas. Celui-ci l'accompagne partout, travaille pour lui, bref est son « client » dans tout le sens que Rome donnait à ce mot.
Cette amitié qui eut pu être décisive pour la carrière de M. Delpuech, il faut la guerre pour en arrêter le cours, la guerre qui tuera Chevillon et que M. Delpuech fera, du premier jour au dernier comme caporal d'infanterie coloniale. Il sera notamment de la campagne d'Orient et sa santé y subira de si rudes atteintes qu'une pension lui est accordée « pour maladie imputable au service ».
Pas plutôt démobilisé, Vincent Delpuech rencontre Bergeon, alors député (Alliance démocratique) des Bouches-du-Rhône, et plus tard sénateur, qui le prend pour secrétaire et est pour lui comme un second Chevillon. Auprès de M. Bergeon, les qualités de M. Delpuech s'affirment si bien qu'il ne tarde pas à faire quelque figure dans la société politique de Marseille. Dès 1919, lorsque la presse marseillaise doit se donner un président d'honneur, c'est Vincent Delpuech qu'elle choisit.
Heureux choix dont un tout proche avenir allait confirmer le caractère pour ainsi dire prémonitoire car, si éclatante que soit sa réussite comme homme politique et comme homme d'affaires, M. Delpuech fut avant tout et demeure un journaliste.
Dès 1921, le voilà administrateur directeur du journal Le Radical, et il va y faire merveille douze ans durant. Au vrai, lorsqu'il prend ses fonctions, les circonstances ne sont rien moins que favorables : rien ne va plus au Radical. En peu de mois, M. Delpuech lui redonne vie et sa réputation est telle qu'en 1931, lorsque le journal Le Bavard renouvelle ses administrateurs, il n'hésite pas à lui faire place parmi eux. Mais la grande victoire de Vincent Delpuech se place deux ans plus tard, en 1933, année où on lui demande d'être le directeur du Conseil d'administration du Petit Provençal. Il ne quittera plus ce journal. Depuis trente ans, il en est le « patron », l' « âme ». De quelle façon ? Ecoutons M. Delpuech nous l'expliquer : « Je puis bien dire avec une légitime fierté, écrivait-il en 1938, que j'ai groupé dans la rédaction du Petit Provençal les représentants les plus qualifiés et les plus respectés de l'opinion démocratique du pays. Ils y sont devenus mes amis personnels et certains d'entre eux, appelés dans les conseils du Gouvernement, ont bien voulu me conserver, au pouvoir, aussi sincère et aussi affectueuse, toute leur amitié. »
En outre, Vincent Delpuech sut fort bien donner à ce vieux journal, fondé en 1876, le tour moderne capable d'attirer et de retenir des centaines de mille de lecteurs, multipliant les pages spéciales, consacrées à la mode, au cinéma, à l'agriculture, mais Surtout aux sports, auxquels il a toujours marqué le plus vif intérêt. Sous sa rédaction, il n'est pas exagéré d'affirmer que le Petit Provençal est devenu le grand quotidien sportif du Sud-est.
Cependant, la vie publique continue d'exercer son attrait sur M. Delpuech. Aux élections municipales du 4 avril 1934, il se porte dans la commune de Peynier. Il est élu. Quelques jours plus tard, ses collègues conseillers le font maire à l'unanimité et le réélisent l'an d'après. Sur quoi l'Amicale des Maires des Bouches-du-Rhône le choisit comme un de ses vice-présidents.
Dès lors, la voie de Vincent Delpuech semble trouvée. Déjà Chevalier de la Légion d'honneur, le voilà Officier en juillet 1935. Sa réputation de journaliste a déjà largement débordé les limites de sa province : il est membre du Comité de direction de plus d'un grand quotidien : La Dépêche de Rouen, La France du Centre, La Montagne de Clermont-Ferrand, La Dépêche Dauphinoise, etc. Enfin, dans sa ville, dans son département, c'est tout à fait une personnalité : vice-président de la foire de Marseille, administrateur du Crédit immobilier des Bouches-du-Rhône, administrateur de l'Office des Mutilés et Combattants, président du Syndicat intercommunal d'adduction d'eau du Puits-du-Rousset, pour les cantons de Trets et Roquevaire - et bien d'autres fonctions encore.
En 1938, les élections sénatoriales sont fixées au 23 octobre. Les sortants sont Schrameck, un radical-socialiste, Bon, un socialiste, président du Conseil général, Bergeon, de la gauche démocratique, celui-là même qui fut le mentor de Delpuech, et Puges, un républicain socialiste, maire de Vauvenargues. Autant la réélection des deux premiers paraît assurée, autant celles de Bergeon - et surtout de Puges - semblaient difficiles, d'autant plus que la S.F.I.O. a décidé de présenter derrière Schrameck, Tasso, député-maire de Marseille. Tasso élu, remplaçant (par hypothèse) Puges, resterait un siège à conquérir : celui de Bergeon. Cela vu, M. Delpuech décide de se présenter comme indépendant. Il doit surtout compter sur le prestige que lui valent ses fonctions au Petit Provençal et sur les voix « réactionnaires » qu'il pourra prendre à Bergeon, car la gauche ne lui est guère favorable. C'est ainsi que l'hebdomadaire La Lumière lui reproche, non sans quelque véhémence, d'avoir pris parti contre les sanctions à infliger en 1935 à l'Italie fasciste et d'avoir soutenu « au cours de la dernière crise, une politique analogue à celle de M. Flandin ».
Au premier tour, ce sont les deux socialistes, Bon et Tasso, qui arrivent en tête avec 248 voix chacun. M. Delpuech est troisième, avec 238 voix, suivi de Schrameck qui en recueille 214. Bergeon, déjà, est loin : 163. Au second tour, les observateurs eurent la surprise de voir Vincent Delpuech arriver tout le premier avec 413 voix, suivi de schrameck, 403, Tasso 364 et Bon 337, tous quatre élus; Bergeon était battu et on ne peut plus ; 65 voix sur 503 votants.
Admis à siéger au Sénat le 11 janvier 1939, M. Delpuech s'inscrivit au groupe de la gauche démocratique et fut élu membre de deux Commissions, celle des travaux publics et celle de la marine. Sa première contribution importante aux travaux parlementaires fut un rapport, au nom de la Commission des travaux Publics, sur le projet de loi tendant à approuver un deuxième avenant à la Convention du 20 mai 1923 entre l'Etat et la ville de Strasbourg, relative à la constitution du port rhénan de Strasbourg en port autonome et à l'exécution des travaux d'extension de ce port, En 1940, il retrouve sa place dans les deux Commissions de ses débuts, et celle des mines lui ouvre ses portes. Le 10 juillet 1940, à Vichy, le moment venu de dire oui ou non à la révision constitutionnelle que propose Laval au nom du maréchal Pétain Il vote pour.
Après la guerre, M. Delpuech, qui est président de la Société du Radical depuis 1942, songe à revenir au Luxembourg, mais le corps électoral ne lui est plus si favorable ; aux élections de 1948 pour le Conseil de la République, il est battu. Cependant, sa carrière d'administrateur de journaux se poursuit, toujours des plus brillantes. En 1949, il devient président du conseil d'administration de ce petit Provençal à qui il a tant donné de lui-même, et deux ans ne sont pas passée que le voilà président-directeur général de France-Illustration.
Aux élections municipales du 26 avril 1953, il est réélu conseiller municipal de Peynier, dont il redevient le maire quelques jours plus tard. Il siège également sur les bancs de l'Assemblée de l'Union française, où il représente le Conseil de la République, Cependant, c'est toujours au Luxembourg qu'il songe les élections sénatoriales du 19 juin 1955 le voient candidat à la tête d'une liste d'Union républicaine et sociale. Plus heureux, cette fois, il est élu sur quotient, conduisant même à la victoire Marignan, son colistier.
Dés son élection validée, le 21 juillet 1955, M. Delpuech est nommé membre titulaire de la commission de la marine et de la Commission de la presse, de la radio et du cinéma La Commission de la France d'outre-mer l'accueille aussi, comme membre suppléant, mais il n'y demeure guère et donne sa démission dès le 22 novembre. En 1956, le 15 mars, il présente l'avis de la Commission de la presse sur le deuxième plan de modernisation et d'équipement et intervient dans la discussion, notamment, du projet de loi modifiant le régime des congés payés annuels et de la proposition de résolution tendant à l'indemnisation des travailleurs privés d'un emploi en raison du froid de février. En 1957, membre des deux mêmes Commissions, il dépose une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à indemniser agriculteurs et viticulteurs victimes des gelées du 7 mai, puis la retire. Au nom de la Commission de la marine, Il pré sente un rapport sur le projet de loi portant interdiction de la pêche dans l'Etang de Berre, mais c'est surtout le journaliste qui trouve à faire entendre sa voix, soit qu'il intervienne dans la discussion du projet de loi partant statut de l'Agence France-Presse, soit qu'il donne l'avis de la Commission de la presse sur le projet de loi relatif aux publications destinées à la jeunesse, soit, enfin, qu'il se passionne pour une proposition tendant à la diffusion de la presse et du livre français à l'étranger - diffusion qui est, et demeure son grand souci. Cette même année 1957, il est nommé trésorier du Parti radical-socialiste dissident (tendance André Morice). En 1958, après avoir déposé le 27 mai, une proposition de résolution tendant à inviter le Gouvernement à rétablir d'urgence toutes les relations sur la Corse, il est le rapporteur, le 14 novembre, au nom de la commission de la presse, du projet de loi relatif aux conditions d'application de la loi du 2 août 1954 aux biens de presse sinistrés et aux dommages de guerre y attachés. En 1959. M. Delpuech est nommé membre de la Commission des affaires culturelles, qui en fait son vice-président, le 8 octobre, Il se soucie de la crise de la construction navale, mais surtout prend une large part à la discussion de presque tous les chapitres de la loi de finances. En 1960, il est membre titulaire de la Commission chargée de la surveillance et du contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence. Par deux fois il posera une question orale au Ministre des Finances sur les conditions du lancement d'un emprunt public par les Charbonnages de France. Au cours de la discussion budgétaire, il intervient à diverses reprises, en sa qualité de vice-président de la Commission des affaires culturelles, pour rappeler la nécessité d'une meilleure diffusion de la pensée française dans le monde. En 1961, c'est surtout le projet de loi de programme relatif à l'équipement sportif et socio-éducatif dont il est rapporteur pour avis, qui retient son attention, mais Il s'intéresse aussi à l'accueil et à la réinstallation des Français d'outre-mer, En 1962, le 24 juillet, il prononce une intervention remarquée dans la discussion du projet de loi sur le patrimoine historique.
Commandeur de la Légion d'honneur, Commandeur de l'ordre de l'Economie nationale, M. Vincent Delpuech est notamment président du Conseil d'administration de la société d'éditions parisiennes périodiques Illustration-Babigny, président de la Fédération nationale de la presse hebdomadaire et périodique, vice-président de la Confédération de la presse française et vice-président du groupe d'amitié franco-ibérique.
Il est mort à Marseille le 9 mars 1966, à l'âge de 78 ans.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
1940-1958
DELPUECH (Vincent)
Né le 5 avril 1888 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 9 mars 1966 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1938 à 1945, puis de 1955 à 1958
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français, tome IV, pp. 1362 à 1365)
Du fait de son vote positif du 10 juillet 1940, Vincent Delpuech est déclaré inéligible en janvier 1946, après avoir été brièvement arrêté du fait de sa nomination, en 1942, au Comité d'organisation de la presse.
Rapidement relâché, puis acquitté, il est relevé de son inéligibilité par décision du jury d'honneur du 26 octobre 1946.
Désireux d'exercer à nouveau un mandat politique national, il se présente en tête de la liste du RGR aux élections du 7 novembre 1948 au Conseil de la République dans les Bouches-du-Rhône; cette liste ne recueille que 107 voix sur 973 suffrages exprimés, ce qui ne lui donne aucun élu.
En revanche, les municipales d'avril 1953 lui permettent de reconquérir la mairie de Peynier. Il avait été, par ailleurs, désigné comme conseiller de l'Union française en 1951.
A nouveau candidat aux sénatoriales du 19 juin 1955, en tête de la liste d'Union républicaine et sociale, qui rassemble le RGR et les Indépendants et Paysans, il est cette fois élu, grâce aux 249 suffrages recueillis par sa liste, sur 932 exprimés.
Membre du groupe de la Gauche démocratique, qui l'élit à sa vice-présidence, il siège à la Commission de la marine et à celle de la presse.
Il donne d'ailleurs l'avis de cette dernière sur le deuxième plan de modernisation et d'équipement, et intervient en son nom propre sur plusieurs textes sociaux, dont le régime des congés annuels et la construction de logements collectifs.
Il prend également part aux débats sur le statut de l'agence France-Presse, les publications destinées à la jeunesse, les biens de presse sinistrés, ainsi que sur les communautés économique et atomique européennes, la réorganisation de l'A.O.F. et de l'A.E.F. et la politique française à l'égard de la Tunisie.
Il est réélu lors du scrutin sénatorial du 26 avril 1959.
Ve République
DELPUECH (Vincent)
Né le 5 avril 1888 à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 9 mars 1966 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1938 à 1945 puis de 1955 à 1966
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome IV, p. 1362-1365 ; et deuxième partie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome III, p. 310-311)
Représentant les Bouches-du-Rhône au Conseil de la République depuis 1955, Vincent Delpuech sollicite le renouvellement de son mandat lors des premières élections sénatoriales organisées par la Ve République, le 26 avril 1959. A la tête d'une liste d'Union républicaine et démocratique qui recueille 363 voix sur 1 497 suffrages exprimés, le maire de Peynier est réélu. Mais il est le seul élu de sa liste. Celle-ci pâtit de la concurrence avec la liste rivale mendésiste - Vincent Delpuech, hostile à Pierre Mendès France avait quitté le parti radical en 1956 avec André Morice et Henri Queuille pour fonder le parti radical-socialiste dissident - conduite par le sénateur sortant Robert Marignan, de même que du succès de la liste socialiste dirigée par le maire de Marseille Gaston Defferre qui remporte trois des cinq sièges sénatoriaux à pourvoir.
Le 23 septembre 1962, Vincent Delpuech est une nouvelle fois reconduit dans son mandat. Mais, comme en 1959, et en dépit d'une alliance avec les Républicains indépendants (RI) et le Mouvement républicain populaire (MRP), il est l'unique élu de sa liste d'Union républicaine et démocratique pour la défense des intérêts départementaux, qui n'obtient que 366 voix sur 1 561 suffrages exprimés contre 799 pour la liste socialiste et 396 voix pour la liste communiste. Son deuxième de liste, l'indépendant Jacques Rastoin, premier adjoint au maire de Marseille, n'est ainsi pas élu.
Au Palais du Luxembourg, comme sous la IVe République, Vincent Delpuech siège au sein du groupe de la Gauche démocratique. Il accède à sa vice-présidence après le renouvellement sénatorial de 1962. Il est par ailleurs vice-président du groupe sénatorial d'amitié franco-ibérique. Membre de la commission des affaires culturelles dès mai 1959, il en est élu vice-président en octobre 1959. Il assume cette charge sans aucune interruption jusqu'à son décès, en 1966.
Il prend fréquemment la parole en séance publique. Rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles sur le projet de loi de programme relatif à l'équipement sportif et socio-éducatif en 1961, il rapporte également pour avis, chaque année, le budget des affaires étrangères. Dans ces fonctions, Vincent Delpuech ne cesse de défendre avec ardeur le rayonnement de la culture et de la langue françaises dans le monde. Il conçoit en effet la politique de coopération culturelle et technique comme le moyen d'améliorer « le capital d'amitié et d'estime dont la France dispose dans le monde », selon les mots qu'il prononce en novembre 1965 au Sénat. Il juge notamment nécessaire de maintenir l'influence de la langue française dans les pays francophones d'Afrique noire et du Maghreb récemment décolonisés. Aussi préconise-t-il l'octroi de crédits pour y diffuser livres et journaux français. Il insiste également sur l'enseignement du français à l'étranger, notamment par l'intermédiaire de l'Alliance française. Estimant en 1963 que « le développement des relations culturelles est peut-être le moyen le plus efficace » de la politique étrangère française, il préconise aussi la création en France de structures spécifiques d'accueil pour les étudiants étrangers et l'attribution d'aides financières.
Vincent Delpuech intervient en outre au Sénat sur un domaine qu'il connaît extrêmement bien : la presse. Patron de journaux depuis 1921, il continue en effet d'exercer de nombreuses responsabilités dans cette sphère. Administrateur de la société d'éditions et d'informations périodiques, vice-président de la Confédération de la presse française, il préside la Fédération nationale de la presse hebdomadaire et périodique. Aussi n'est-il guère étonnant de le voir s'exprimer sur des textes législatifs portant sur ce sujet : l'affiliation à la sécurité sociale des journalistes rémunérés à la pige en 1963, et le statut de l'ORTF en 1964. En 1960, il est nommé membre titulaire de la commission chargée de la surveillance et du contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence.
Il prend également la parole en séance à propos de sujets très divers : la crise de la construction navale (1959), le lancement d'un emprunt public par les Charbonnages de France, le Code de la nationalité, le site archéologique de Glanum, l'hôtellerie (1960), l'accueil et la réinstallation des Français d'outre-mer (1961), le patrimoine historique (1962), la diffusion de films à la télévision, la politique agricole et viticole du Gouvernement (1963) ou les ports maritimes autonomes (1965).
En 1960, il vote contre la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. En 1965, il se prononce en revanche en faveur de la loi portant réforme des régimes matrimoniaux.
Maire de Peynier de 1953 à 1965, il est également membre du conseil national des sports ainsi que du comité supérieur de l'enseignement maritime. En récompense de son engagement public et plus particulièrement de son activité inlassable au service de la presse, il est promu commandeur de la Légion d'honneur, mais aussi commandeur de l'Ordre de l'économie nationale et officier du Mérite maritime.
Victime d'une courte maladie, il s'éteint au milieu des siens, à Marseille, à l'âge de soixante-dix-sept ans. C'est son suivant de liste lors du scrutin sénatorial de 1962, Jacques Rastoin, qui le remplace au Palais du Luxembourg. Avec Vincent Delpuech disparaît un homme que Gaston Monnerville, dans son éloge funèbre du 5 avril 1966, estimait « foncièrement sénatorial » car disposant des qualités principales propres à la Haute Assemblée : « la pondération et le goût de la réflexion ».
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