- État civil :
- Né le 7 juin 1911
Décédé le 3 février 1989
Ancien sénateur de la Communauté
Accéder à la notice de Adolphe CHAUVIN sous la Ve République
Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961
Sénat de la République francaise
Groupe démocratique pour la Communauté
Membre de la commission des affaires financières et plan
Ve République
CHAUVIN (Adolphe)
Né le 7 juin 1911 à Cerisy-la-Salle (Manche)
Décédé le 3 février 1989 à Paris
Sénateur de Seine-et-Oise de 1959 à 1968 puis du Val-d'Oise de 1968 à 1986
Né dans la Manche, Adolphe Chauvin fait ses études secondaires à Saint-Lô puis obtient une licence de lettres en Sorbonne. Assistant de français dans une public school anglaise, il devient en 1933 professeur d'anglais à Pontoise. Il milite alors au sein de l'association catholique de la jeunesse française. Après la Libération, en septembre 1945, il est élu conseiller général de Seine-et-Oise pour le canton de Pontoise. Il est également conseiller municipal et adjoint au maire de Pontoise. En avril 1953, il devient maire de Pontoise mais perd les élections législatives de novembre 1958 dans la 8e circonscription de Seine-et-Oise.
Réélu conseiller général, il préside l'assemblée départementale de la Seine-et-Oise de 1964 à 1967, puis du Val d'Oise jusqu'en mars 1976. De février 1968 à mars 1976, il dirige l'Assemblée des présidents des conseils généraux puis en devient président d'honneur. Ses défaites électorales aux élections cantonales de 1976 et municipales de mars 1977 sont liées à l'arrivée sur la scène politique locale d'une vague d'élus plus jeunes et plus politisés. Vice-président du Conseil régional d'Ile-de-France depuis juillet 1976, il est élu conseiller régional en mars 1986 sur la liste de Union pour la démocratie française (UDF) qui obtient trois sièges. Il demeure vice-président chargé de la culture et des techniques de communication.
Quelques années auparavant, aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, il est élu avec Alain Poher sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP) qui remporte deux sièges sur les huit à pourvoir. Aux élections du 22 septembre 1968, il dirige la liste d'Union républicaine et démocratique et est élu avec son colistier André Messager. Aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977, il mène la liste d'Union des démocrates pour la défense des collectivités locales, des institutions et des libertés, qui obtient 695 voix sur les 1 522 suffrages exprimés.
Adolphe Chauvin est également sénateur de la Communauté entre juillet 1959 et mars 1961. Après avoir siégé à la commission des lois en 1959 et 1961 et à la commission des affaires sociales en 1960, il rejoint la commission des affaires culturelles en 1962. Il y siège jusqu'en 1986 et y occupe les fonctions de vice-président de 1965 à 1977. De décembre 1962 à novembre 1971, il est juge titulaire à la Haute Cour de justice. A partir d'octobre 1968, il occupe les fonctions de vice-président du groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès, qu'il préside à partir d'avril 1976. En novembre 1978, il intègre le bureau exécutif de l'Union pour la Démocratie Française et le conseil national en juin 1979. En mai 1978, il préside l'intergroupe sénatorial de l'UDF. Après la défaite de la droite aux élections présidentielles de 1981, il est un des principaux artisans de réunions communes entre l'UDF et le RPR au Sénat.
Ancien professeur, Adolphe Chauvin se spécialise dans les questions liées à l'organisation du système éducatif. A partir de 1969, et jusqu'à la fin de son mandat, il est rapporteur pour avis des crédits de l'éducation nationale, lors de l'examen du projet de loi de finances. Il insiste sur la nécessité de financer des constructions scolaires et soutient le développement de l'apprentissage et de la formation professionnelle continue. Il réclame davantage de moyens et d'aides à destination des familles les plus modestes. Il défend également le pluralisme et s'oppose à la limitation des crédits destinés à l'enseignement privé. En 1983, il dépose une proposition de résolution tendant à la création d'une commission d'enquête chargée d'évaluer les coûts respectifs entraînés pour les collectivités publiques par la scolarisation des élèves dans les établissement d'enseignement public et dans les établissements d'enseignement privé. Membre du bureau de l'Union des cercles Jules Ferry pour l'école publique depuis 1984, il rejette, lors du débat autour du projet de loi Savary, la mise en place d'un service laïc unifié au nom du respect de la liberté de l'enseignement et du maintien du pluralisme scolaire. Il critique la politique du gouvernement socialiste et réclame des mesures de libéralisation nécessaires à la rénovation du système éducatif : autonomie des établissements secondaires, rôle du chef d'établissement dans le recrutement des maîtres, remise en question de la carte scolaire, autonomie des universités.
Adolphe Chauvin participe dès 1964 au débat sur la réorganisation de la région parisienne. En novembre 1967, il est membre fondateur du comité d'études de la région parisienne. Il interpelle le Premier ministre sur la croissance de la population francilienne qui nécessite de prendre des mesures d'urgence. Il évoque les problèmes d'implantation des logements sociaux au coeur des villes et ceux liés à la gestion des transports en région parisienne ou les carences en matière de communication postale ou téléphonique dans certaines communes franciliennes. Président du syndicat communautaire pour l'aménagement de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise de 1969 à 1976, il travaille par la suite sur des textes de lois posant les bases de l'organisation de ces villes nouvelles. En 1975, il dépose une proposition de loi tendant à faciliter la création d'agglomérations nouvelles. En 1977, il intervient pour évoquer la nécessité d'espacer le temps de réalisation entre l'implantation de villes nouvelles et prend l'exemple de Cergy-Pontoise qui a encore besoin du soutien politique, économique et social du Gouvernement.
Membre du comité directeur de la Fédération nationale pour l'action des élus municipaux et départementaux, Adolphe Chauvin publie plusieurs ouvrages relatifs à l'organisation des collectivités locales : Le vrai sens d'une nouvelle autonomie locale (1972), Quel avenir pour les collectivités locales ? (1973) et La réforme de la fiscalité locale (1974). Au Sénat, il préside, en 1966, une commission spéciale autour du projet de loi sur l'organisation des communautés urbaines. Il intervient à de nombreuses reprises au cours des débats pour défendre une réforme des finances locales face à la situation financière désastreuse de collectivités locales soumises à davantage de charges sans transferts de moyens suffisants.
Il profite par ailleurs de ses interventions en séance publique pour dénoncer le non-respect des droits de l'homme dans certains pays et la nécessité d'aider les pays en voie de développement. Il dépose une proposition de loi, en 1984, visant à créer un fonds pour la survie et le développement de ces pays. Vice-président de l'intergroupe sénatorial de défense des Droits de l'homme depuis 1984, Adolphe Chauvin travaille également sur de nombreux textes législatifs relatifs à l'organisation de la communication audiovisuelle et à la liberté de la presse. En 1981, il dénonce les atteintes à la liberté de l'information audiovisuelle. En 1985, il dépose une proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête chargée d'examiner les conditions de création d'une cinquième chaîne de télévision. En 1986, il intervient sur un projet de loi relatif à la liberté de communication en rappelant la nécessité de protéger la création cinématographique française.
Il vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960), la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965), la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances (1967), la loi portant création et organisation des régions (1972), la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), la loi fixant l'âge de la majorité à 18 ans (1974), la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse et la loi portant réforme du divorce (1975), la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes, et la loi portant abolition de la peine de mort (1981), la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions, et la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage (1982).
Chevalier des Palmes académiques, titulaire de la croix du Mérite de la République fédérale allemande, il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur, distinction qui lui est remise par Alain Poher, en juin 1987.
Il ne se représente pas aux élections sénatoriales du 28 septembre 1986 et décède trois ans plus tard dans sa 78e année.
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