- État civil :
- Né le 1er septembre 1901
Décédé le 5 juillet 1992
Ancien sénateur de la Communauté
Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961
Sénat de la République francaise
Aucun groupe
Membre de la commission des affaires économiques
Ve République
BOUVARD (Robert)
Né le 1er septembre 1901 à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire)
Décédé le 5 juillet 1992 à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire)
Sénateur de Haute-Loire de 1959 à 1974
Issu d'une famille altiligérienne, Robert Bouvard naît dans le village d'Aurec-sur-Loire au tout début du XXe siècle. D'un milieu bourgeois, il fréquente le lycée de Saint-Étienne, puis l'Institut Sainte-Marie à Saint-Chamond et devient étudiant à l'Ecole de commerce de Lyon. La qualité de l'orge en Haute-Loire ayant incité sa famille à créer une malterie locale en 1887, Robert Bouvard se dirige ensuite, par tradition familiale, vers l'Ecole de brasserie et de malterie de Nancy pour obtenir un diplôme d'ingénieur spécialisé. C'est dans ce secteur qu'il accomplit sa carrière professionnelle, qui le conduit à devenir, à 24 ans, secrétaire puis, en 1968, président de la chambre syndicale de la malterie française. A la tête de la malterie qui porte son nom, il crée et développe aussi une fabrique de produits alimentaires pour le bétail, qu'il implante également dans sa commune, contribuant ainsi à en faire un gros bourg industriel à quelques dizaines de kilomètres de Saint-Étienne.
Robert Bouvard entre dans la vie politique comme conseiller municipal le 5 mai 1935. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'Aurec-sur-Loire n'est pas concernée par la nomination des maires par le régime de Vichy, l'industriel brasseur est élu maire au printemps 1941. A la faveur des élections d'après-guerre, il est élu dès 1945 conseiller général du canton de Saint-Didier-en-Velay. Au bout de seulement quatre années passées à l'assemblée départementale, il en prend la présidence en 1949 sous les couleurs du Centre national des indépendants et paysans. Durant 15 ans, jusqu'à ce qu'il soit battu au 2e tour lors des élections de 1964, sa principale préoccupation résidera dans la stimulation du développement industriel d'un département agricole peu peuplé. Le 18 septembre 1954, il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Le maire d'Aurec-sur-Loire revient au Conseil général de 1967 à 1976 en se faisant élire dans le canton dont sa commune est le chef-lieu.
A la faveur du changement de République, sa carrière politique prend une tournure nationale. Lors des élections sénatoriales d'avril 1959, il parvient à battre le conseiller de la République sortant, Paul Chambriard, du Centre républicain d'action rurale et sociale, âgé de 73 ans. Dans sa profession de foi, Robert Bouvard appelle à faire confiance au général de Gaulle pour « apporter une solution pacifique au problème algérien », tout en conservant l'Algérie française. Aussi, un an plus tard, s'abstient-il lors du vote de la loi autorisant le Gouvernement à prendre des mesures fortes pour faire face aux barricades à Alger.
Inscrit au groupe des Républicains et indépendants du Sénat, il devient membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale lors de son premier mandat. Comme beaucoup d'élus des régions rurales, il s'intéresse principalement à l'agriculture. Lors de l'examen du projet de loi relatif aux assurances sociales des exploitants agricoles, en octobre 1960, il s'oppose à l'obligation, pour les agriculteurs, de souscrire une assurance couvrant les conséquences des accidents et des maladies professionnelles, préférant que l'on améliore d'abord les garanties maladie, avant de décider de nouvelles charges qui menaceront les agriculteurs vivant sur de petites exploitations « dont la rentabilité est souvent incertaine ». Ce n'est pas un hasard si le sénateur de la Haute-Loire soumet ce texte additif : il connaît bien le monde rural de son département, composé de petites structures de plus en plus ébranlées par la modernisation.
Un an plus tard, ce dirigeant d'entreprise agroalimentaire, défend deux sous-amendements lors de l'examen du projet de loi relatif aux règles de commercialisation des produits agricoles. Craignant l'établissement d'un véritable monopole réservé aux coopératives ou aux sociétés d'intérêt collectif agricole, il entend défendre la liberté pour chaque agriculteur de vendre seul sa production. Mais, face aux explications du ministre de l'agriculture Edgar Pisani et à l'hostilité du rapporteur, Robert Bouvard retire ses sous-amendements.
Alors qu'il est réélu le 26 septembre 1965, il change de commission pour rejoindre celle des affaires économiques et du Plan jusqu'à la fin de son mandat. Dès lors, son activité parlementaire se fait extrêmement discrète, puisqu'il ne prend plus la parole dans l'hémicycle et ne dépose aucun texte. Alors qu'il s'était montré favorable à la loi de juillet 1965 modernisant les régimes matrimoniaux, Robert Bouvard ne prend pas part au vote sur la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances en décembre 1967. Partisan de la création des régions en 1972, il devient membre de droit du Conseil régional d'Auvergne, dès 1973, en qualité de parlementaire. La même année, il vote la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat. Comme son groupe, il soutient l'abaissement de l'âge de la majorité proposé par le nouveau Gouvernement issu de l'élection de Valery Giscard d'Estaing, en 1974.
Il décide de ne pas se représenter le 22 septembre de la même année, après 18 ans au Palais du Luxembourg. Robert Bouvard s'éloigne progressivement de la sphère politique : il quitte l'assemblée départementale en 1976 et ne se représente pas aux municipales de 1977, après 36 ans de mandature.
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